À propos

Alain Lévêque, né en 1942 à Paris, est l'auteur notamment de Bonnard, la main légère (Deyrolle Editeur/L'Arbre voyageur, 1994 ; Verdier, 2006), et le préfacier des Observations sur la peinture de Pierre Bonnard, parues aux éditions L'Atelier contemporain en 2015. Il faut miser pour voir. Savoir jouer, ruser, cacher, mais aussi dévoiler son jeu, s'attendre à perdre, à gagner, réfléchir, avoir des coups de tête, de la chance, se recueillir, tout dépenser.
Ne pas retenir quelques mots bien au chaud pour l'hiver, dans son bas de laine pour les temps de disette. Tout dépenser. Il faut à chaque fois écrire toutes voiles dehors, au risque de se trouver fort dépourvu quand la bise n'est pas venue. Je ne connais rien de plus difficile que ces commandes d'un " petit texte " pour une exposition de peinture, le travail d'un sculpteur. Car jamais de moi-même je n'irais me fourrer dans pareil pétrin (encore qu'il est tentant de mettre ses mains dans la pâte qui finira par s'échauffer et lever, mais c'est une autre histoire).
Il s'agit qu'on m'invite à jouer, et si le jeu est engageant, je ne peux m'empêcher de dire chiche et de jouer à perdre haleine, me fiant à l'excitation, à l'emportement, et croisant les doigts pour qu'à la fin je puisse enlever le bandeau que j'ai sur les yeux et reconnaître ce que j'ai cru toucher. Ecrire pour voir. Est-ce écrire en regard du tableau ? On peut bien écrire quelques mots dans un carnet devant le tableau, il ne s'agit jamais d'un tête-à-tête.
Le tableau a une et même plusieurs longueurs d'avance. Qu'il soit peint comme de toute éternité et ne demande rien à personne crève les yeux. Le tableau est immobile, cela crève aussi les yeux, on ne peut pourtant pas le fixer. Ecrire dans son carnet oblige à baisser les yeux. Lorsqu'on les relève, le tableau a détalé. On envoie des mots en éclaireur. L'ensemble des textes écrits par Maryline Desbiolles (parus pour la plupart dans des catalogues ou revues, ou inédits) sur l'art, autour de l'art, à partir de l'art est ici réuni : une première partie rassemble les approches les plus réflexives sur la création ; dans le second chapitre les textes s'articulent autour de deux thématiques chères à l'auteur : l'Italie, la cuisine ; le troisième chapitre réunit les essais et poèmes consacrés aux sculptures de Bernard Pagès ; sont ensuite regroupés les essais consacrés à des artistes ou des oeuvres ; le volume se clôt enfin sur des oeuvres de fiction dont l'élément déclencheur de l'écriture fut la fréquentation d'oeuvres plastiques.
L'ensemble des textes a été revu en prévision de cet ouvrage, tout autant essai sur l'art qu'oeuvre littéraire.


Rayons : Arts et spectacles > Généralités sur l'art > Essais / Réflexions / Ecrits sur l'art


  • Auteur(s)

    Maryline Desbiolles

  • Éditeur

    Atelier Contemporain

  • Distributeur

    Belles Lettres

  • Date de parution

    09/02/2016

  • EAN

    9791092444353

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    192 Pages

  • Longueur

    20 cm

  • Largeur

    16 cm

  • Épaisseur

    2 cm

  • Poids

    460 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Maryline Desbiolles

Maryline Desbiolles vit depuis longtemps dans l'arrière-pays niçois. Pour s'y rendre on peut passer par la banlieue-est de Nice, un quartier populaire qui s'appelle l'Ariane. Elle a toujours aimé ce nom au point d'en faire aujourd'hui un livre, "Aïzan". Publiée pour la première fois à l'École des loisirs, Maryline Desbiolles écrit depuis l'âge de six ans, quand elle a commencé à noircir les marges de ses cahiers d'écolière pendant les leçons de lecture, ce qui lui a valu de nombreuses heures de piquet. Remarquée en 1998, pour son roman "La Seiche", elle a reçu le prix Femina en 1999 pour "Anchise". Depuis, elle n'a cessé de publier.

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