La littérature engagée a ses hauts faits, ses hérauts, ses heures de gloire ; elle a bâti la renommée internationale d'une certaine littérature française, mais suscité aussi des controverses et essuyé bien des critiques. Une chose est sûre, cette littérature a donné lieu à une production aussi riche qu'inventive qui prend au sérieux des questions fondamentales : pourquoi écrit-on ? Quels effets peut avoir la littérature sur nous et sur le monde comme il va ? Quel est le rôle de l'écrivain dans la cité ? Et, in fine, peut-on vraiment faire de la politique avec des oeuvres littéraires ?
De Voltaire à Émile Zola sans oublier Jean-Paul Sartre ou Toni Morrison, Sylvie Servoise trace le cheminement de l'engagement littéraire depuis ses prémices au XVIIIe siècle jusqu'à nos jours. Elle propose aussi une analyse des gestes d'écriture propres à l'écrivain engagé (s'exposer, dénoncer ou défendre, agir ou faire agir) et montre ainsi comment la notion d'engagement a évolué à travers le temps, dans sa forme et dans ses objets.
Depuis les premières chroniques et l'anthologie poétique du Recueil des dix mille feuilles, au VIII siècle, le Japon a élaboré une tradition littéraire profondément originale, aux genres et aux formes extrêmement variés, qui a donné à la littérature mondiale quelques-uns de ses plus grands chefs-d'oeuvre : Roman du Genji, Dit des Heiké, poésie haikai de Matsuo Bashô. Renouvelée au contact de l'Occident à la fin du XIX siècle, la littérature japonaise s'épanouit de nouveau tout au long du XX siècle, de Natsume Sôseki à Murakami Haruki. Aujourd'hui encore d'une grande vitalité, elle s'interroge et cherche de nouvelles voies pour offrir une vision contrastée, passionnante et souvent décapante, de la société japonaise.
Métonymies, anacoluthes, oxymorons, euphémismes, litotes, métaphores... L'étude des figures de style permet de mieux comprendre le sens et la forme des énoncés, de déceler certains codages et travestissements conventionnels de l'expression. Elle a un large champ d'application, qui va de la rhétorique à la poésie et la littérature en passant par l'étymologie, la grammaire, la psychologie du langage ou encore la communication.
Cet ouvrage propose une classification originale, claire et logique, illustrée par des exemples tirés d'oeuvres littéraires, du journalisme, du discours politique, du langage courant, ou inventés par l'auteur pour présenter et expliquer les principales figures de style.
« Dantesque » : voilà comment, en français, l'usage a résumé le caractère sombre, terrifiant et tout à la fois sublime de l'oeuvre de Dante Alighieri (1265-1321). Encore ce jugement ne s'applique-t-il qu'à la Divine Comédie, car Dante est également l'auteur de la Vie nouvelle, des Rimes, d'un traité De l'éloquence en vulgaire, d'un Banquet et de la Monarchie. Baudelaire le savait : « Un des caractères principaux du grand peintre est l'universalité. - Ainsi le poète épique, Homère ou Dante, sait faire également bien une idylle, un récit, un discours, une description, une ode, etc. » Après avoir retracé la vie de celui que l'on considère comme le « père de la langue italienne », Carlo Ossola passe en revue toutes ces manifestations du génie de Dante, consacrant naturellement une large part de son propos à la Divine Comédie, sommet de la littérature médiévale. Car ce sont bien dans les tercets où Dante, en compagnie de Virgile, nous conduit de l'Enfer au Paradis en passant par le Purgatoire que sont mis en scène les universaux, physiques et métaphysiques, chers à la tradition aristotélicienne, et légués par cette voie (et cette voix) à la pensée et à l'histoire de toute la chrétienté.
La démocratisation des voyages, les nouvelles technologies, les médias nous mettent en contact quasi quotidien avec les langues les plus diverses. Simultanée, littéraire, journalistique, ou encore technique, la traduction constitue l'unique médiation non seulement entre les langues mais également entre les cultures. Au-delà de la formule traduttore, traditore, quels mécanismes se mettent en place lorsqu'il s'agit de traduire une langue ? Faut-il que la traduction s'efface pour que l'oeuvre semble conçue dans la langue d'arrivée ou préserver les particularismes de la langue d'origine ? Cet ouvrage présente l'histoire, les théories et les opérations linguistiques et littéraires de cette activité si spécifique : la traduction.
La littérature comparée est à entendre comme la science comparative de la littérature, une branche des sciences humaines et sociales qui se propose d'étudier les productions humaines signalées comme oeuvres littéraires, sans que soit définie au préalable quelque frontière, notamment linguistique, que ce soit. Il ne s'agit pas tant de « comparer des littératures » que de questionner la littérature (au sens de collection d'oeuvres) en plaçant chaque oeuvre, ou chaque texte, dans des séries élaborées par le chercheur, qui interrogent la singularité relative de cette oeuvre. Les comparatistes construisent ainsi des espaces où ils se heurtent volontairement à des oeuvres venues de pratiques et de cultures « autres » : l'étranger est leur pierre de touche.
Cet ouvrage présente un état documenté des orientations actuelles de cette discipline, et suggère quelques perspectives susceptibles de contribuer à un humanisme moderne.
1821. Baudelaire naît le 9 avril ; Flaubert, le 12 décembre. Trente-six ans plus tard, en 1857, la diffusion des Fleurs du Mal est interdite ; Madame Bovary , acquittée.
Victoire du roman sur la poésie ? Poète maudit, Baudelaire le fut par excellence. De lui, on garde l'image du dandy excentrique, amateur de prostituées et de haschich.
Un Baudelaire bohème crachant sur la modernité, pourtant lui-même éminemment moderne.
Dans cet abécédaire, Carlo Ossola se propose d'aller y voir de plus près. D'« Abîme » à « Voyage » en passant par « Blasphème », « Horreur », « Paradis » et « Volupté », il nous montre un auteur complexe et tourmenté, assoiffé d'éternité. Un Baudelaire mystique, lecteur de Pascal, De Maistre et Poe. N'était-il pas celui qui, hanté par l'Apocalypse, a cherché à parler du divin sous un ciel vide de Dieu, un « ciel muet et ténébreux » ?
Au milieu de visions et de délires, de tout ce qui peut délivrer de la solitude, il a regardé en face la mort et la décomposition non pour s'y complaire, mais en alchimiste : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or »...
Irréductible à une définition simple, la poésie peut être appréhendée à partir d'une constellation de mots qui l'éclairent par facettes, des mots qui sont la chair même du poème. Jean-Michel Maulpoix convoque ainsi des verbes qui disent les gestes d'un travail, d'autres qui décrivent des mouvements du corps et de la pensée, des noms qui rendent compte d'une expérience, désignent un espace, des objets ou des formes (alexandrin, ode), mais aussi des états d'âme... Sous nos yeux défile alors toute l'expérience humaine, qui déborde du cadre de la page. C'est même sans doute ce qu'il faut retenir de cet abécédaire sensible : la poésie est moins faite pour aboutir à un beau livre que pour nous aider à mieux vivre.
La langue a une histoire propre, toujours en relation avec l'histoire politique et sociale mais sans se confondre avec elle. Son étude permet d'atteindre les hommes qui la parlent et qui la font évoluer. Chaque époque a laissé sa marque, fait valoir ses préoccupations et ses préférences, apporté sa part d'innovations et d'oublis.
Depuis les Serments de Strasbourg en 842, premier document en français, jusqu'à la situation actuelle, plus d'un millénaire de langue française est retracé : modeste à son départ, elle a peu à peu détrôné le latin pour devenir l'une des grandes langues de culture européenne.
L'oeuvre de Marcel Proust est un monument de papier qui effraye certains lecteurs, en fascine d'autres et occupe quoi qu'il en soit une place à part dans l'histoire de la littérature. Voici 100 mots pour (re)découvrir l'homme comme l'oeuvre et apprécier les divers aspects de celle-ci.
Au cours de cette promenade dans l'univers proustien, des plages de Cabourg à Venise en passant par les Champs-Élysées, nous croisons des personnages, des passions, une histoire éditoriale, un boeuf mode, des catleyas, une vision littéraire, un jeu et des enjeux sociaux, des peintures, une phrase unique, des mensonges... Nous traversons une existence et découvrons une vocation. Au fil des thèmes et des termes, Michel Erman nous donne à voir un Proust à l'oeuvre, qui contemple le spectacle passé du monde et nous rappelle que le temps perdu ne se retrouve que par les mots.
L'humour juif est un mécanisme de défense dans lequel l'autodérision tient une place importante. Joseph Klatzmann éclaire l'origine de nombreuses histoires juives en rappelant les conditions de vie, les persécutions affrontées par les Juifs, et en décrivant leurs aspirations, différentes selon les pays et les époques.
Ce livre, qui passe en revue les principaux thèmes et personnages de l'humour juif, à travers un recueil de ses histoires les plus savoureuses, des plus classiques aux moins connues, permettra au lecteur d'apprécier pleinement une forme de pensée qui inspira à Freud des pages célèbres dans Le Mot d'esprit et sa relation à l'inconscient.
La naissance du français est un acte politique : en 842, les Serments de Strasbourg sont écrits dans deux langues vivantes dont l'une, romane, marque les débuts officiels du français. Ce « protofrançais », ayant ainsi accédé à l'écriture, reçoit alors une forme commune et acquiert un statut politique. Bernard Cerquiglini retrace l'histoire des origines de notre langue et de sa mise en écrit au Moyen Âge.
On n'a jamais autant parlé de rhétorique qu'aujourd'hui. Plaire, séduire, convaincre, argumenter, charmer, raisonner, en sont les maîtres mots. De la politique à la publicité, de la théorie littéraire à l'analyse du discours, il n'est de domaine qui n'ait été renouvelé par le « tournant rhétorique » qui s'est emparé des sciences humaines.
Aujourd'hui, il faut trouver une unité à ce champ aux multiples aspects, ainsi qu'à tous les usages qui en sont faits.
Dans une confrontation permanente entre la théorie et la pratique, Michel Meyer met en lumière les lois fondamentales qui régissent la rhétorique. Il donne à comprendre les mécanismes de la rhétorique à laquelle nous sommes tous soumis, afin de nous prémunir de la manipulation.
Savez-vous qu'« un véto corse la finira », « la Révolution française » ? Qui se cache derrière le nom d'Avida Dollars et celui d'Alcofribas Nasier ? Et ce « Vincent Auriol », « voilà un crétin » !
Vous avez dit « anagramme » ? Pierre-Yves Testenoire revient sur cette figure de style qui consiste à permuter les lettres d'un mot ou d'une expression pour en tirer un autre mot ou une autre expression, de sens radicalement différent, souvent loufoques.
Tellement, qu'on les dirait parfois dotées du pouvoir de révéler le vrai sens des mots.
Cet art de cryptage autant que de décryptage est pratiqué depuis la plus haute Antiquité. Dans toutes les langues alphabétiques, on fait des anagrammes, qui peuvent d'ailleurs prendre des formes variées : tantôt anacycliques ou palindromiques, tantôt saussuriennes ou psychanalytiques. Il en existe même des musicales !
Avec ce livre, elles n'auront plus de secrets pour vous. (Mais au juste, quel est l'anagramme du mot « anagramme » ?...)
Ni précis d'histoire littéraire ni abrégé biographique, ce petit livre est un lexique qui invite à visiter l'imaginaire poétique de Paul Verlaine (1844-1896) à travers ses motifs et ses formes. Or ce poète est déroutant par sa trompeuse simplicité : son oeuvre illustre la poésie là où elle paraît la plus immédiate, mais où elle s'avère aussi la plus insaisissable. Ses lecteurs les plus curieux vont de surprise en désarroi. Le plus souvent, ils l'ont découvert en récitant sur les bancs du collège ses vers les plus fameux : « Les sanglots longs/ Des violons/ De l'automne/ Blessent mon coeur/ D'une langueur/ Monotone »... L'image s'est installée d'un tendre auteur mélancolique et musicien. Mais la voilà bientôt compliquée et troublée par d'autres : un parnassien appliqué, un décadent persifleur, un provocateur libidineux, un catholique repenti, un élégiaque tout à la fois violent et bonhomme, ou, pour reprendre la juste formule de Paul Valéry, « un primitif organisé ». Sous la plume de Verlaine, les formes, comme les tonalités, changent. Nul avant lui n'avait poussé aussi loin, avec un toucher si délicat et si inquiétant, l'expression des émotions les plus fugitives...
Peu de langues ont eu une destinée aussi exceptionnelle que le sanskrit. Il fait d'abord exception par sa longévité, puisque seul le chinois peut rivaliser avec lui dans la durée.
Il fait encore exception par la stabilité de sa forme au cours de l'histoire, à la différence du chinois qui a considérablement évolué au cours des âges. Enfin, et c'est peut-être son caractère le plus original, il a été sacralisé à un degré plus élevé que toute autre langue.
Longévité, stabilité, sacralité ne sont pas des traits naturels du langage, mais des effets de l'action des utilisateurs de la langue. Qui sont-ils ? Comment l'ont-ils utilisée ?
Quelle philosophie du langage le sanskrit, toujours vivant à notre époque, nous enseigne-t-il ?
L'histoire du français, comme celle de toute langue, est, par nature, de l'ordre du continu, ce qui rend délicate l'assignation de bornes et d'étapes exprimées dans les termes d'une chronologie précise. Néanmoins les linguistes distinguent volontiers le français médiéval - celui qui, sur le territoire de la langue d'oïl, s'inscrit dans l'espace gallo-romain - du français classique, moderne ou encore contemporain. En son sein, la distinction de l'ancien et du moyen français souligne des étapes dans le développement phonétique, morphologique, syntaxique et lexical de la langue.
Cet ouvrage nous invite à comprendre la formation de la langue française depuis 842 et les Serments de Strasbourg (premier texte officiel écrit en langue romane) jusqu'à l'imprimerie. Il montre ainsi comment une langue à visée standardisante émerge peu à peu de la diversité des dialectes.
Les besoins de communication entre personnes qui ne parlent pas la même langue n'ont jamais été aussi grands. C'est le cas, par exemple, avec les progrès de l'Union européenne et l'ouverture des frontières à l'est du continent, avec les échanges touristiques et commerciaux ou les migrations de population. Le recours à une langue commune est loin de faire l'unanimité. Alors, parce qu'il est difficile d'apprendre une langue étrangère, il semble nécessaire et naturel de se demander comment en améliorer l'enseignement. La didactique est l'ensemble des méthodes, hypothèses et principes, qui permettent à l'enseignant d'optimiser les processus d'apprentissage de la langue étrangère. Pierre Martinez en dresse l'état des lieux dans ce volume.
Qui unit l'herboriste séchant des pétales et le porc qui détruit la flore ? C'est la dévote folle de la messe de Rabelais, dont ils sont tous deux héritiers.
Magie de la contrepèterie : permuter les lettres révèle un sens caché fort éloigné du propos initial et déclenche une explosion d'allégresse chez ceux qui ouïssent en cogitant. Contrepéter, seul ou en groupe, est un jeu de méninges que magnifient les propriétés thérapeutiques et sociologiques du rire. Mais c'est aussi tirer la langue aux censeurs. Clown des mots, le contrepéteur a la liberté de parole du fou du roi. La contrepèterie défoule. Elle réjouit. Elle est catharsis.
Riche de plus d'un millier d'exemples, la plupart inédits et certains innocents, ce livre, que hantent les mânes de Freud et de Bergson, décortique les mécanismes et les vertus de l'art de décaler les sons.
L'avant-garde florentine, le futurisme, le néo-réalisme caractérisent un siècle de littérature dont la richesse tient autant à des recherches novatrices, parallèles aux expériences européennes, qu'à un dialogue constant avec la tradition littéraire italienne.
Fondée en 1941 par Paul Angoulvent, traduite en 40 langues, diffusée pour les éditions françaises à plus de 160 millions d'exemplaires, la collection " Que sais-je ? ", est aujourd'hui l'une des plus grandes bases de données internationales construite, pour le grand public, par des spécialistes.
La politique d'auteurs, la régularité des rééditions, l'ouverture aux nouvelles disciplines et aux nouveaux savoirs, l'universailité des sujets traités et le pluralisme des approches constituent un réseau d'informations et de connaissance bien adapté aux exigences de la culture contemporaine.
Métonymies, anacoluthes, oxymorons, euphémismes, litotes, métaphores.
L'étude des figures de style permet de mieux comprendre le sens et la forme des énoncés, de déceler certains codages et travestissements conventionnels de l'expression. Son champ d'application est large, qui va de la rhétorique à la poésie et à la littérature en passant par l'étymologie, la grammaire, la psychologie du langage ou encore la communication.
Cet ouvrage propose une classification originale, claire et logique, illustrée par des exemples tirés d'oeuvres littéraires, du journalisme, du discours politique, du langage courant, ou inventés par l'auteur pour présenter et expliquer les principales figures de style.