En 1989, Bernard Magné (1938-2012) avait fait paraître aux PUM un recueil de Perecollages, réunissant les principaux articles qu'il avait consacrés à l'oeuvre de Georges Perec depuis 1981. Ce deuxième volume (dont B. Magné avait le projet) rassemble les plus importants des articles qu'il a publiés dans les années 1990 : ils sont notamment consacrés à La Vie mode d'emploi (1978), le chef-d'oeuvre oulipien de Perec, pour lequel cet ouvrage constituera donc un guide de lecture indispensable.
Manifestant une exigence critique peu commune, ce témoignage d'un lecteur d'exception regroupant des textes pour la plupart devenus introuvables est appelé à faire référence pour les spécialistes (enseignants et étudiants) et les amateurs, toujours plus nombreux, de l'oeuvre aujourd'hui classique de Georges Perec.
The Invention of Love est une pièce en deux actes mise en scène pour la première fois en 1997. Elle offre une réflexion ludique sur la mise en mots du sentiment amoureux. Oscar Wilde revient ainsi d'entre les morts pour dialoguer avec Housman au sujet de « l'amour qui n'ose dire son nom » (l'homosexualité masculine telle qu'elle était désignée à la fin du xixe siècle).
Ainsi, elle brosse le portrait du philologue et poète A.E. Housman (auteur du recueil Un gars du Shropshire, 1896) à différentes époques de sa vie, tandis qu'il s'enthousiasme pour l'édition et la traduction de la poésie de Théocrite, d'Horace, de Catulle, de Properce ou de Virgile, et dresse le bilan d'une vie consacrée à la traduction la plus fidèle possible de ces classiques de la littérature latine et grecque. L'oeuvre fait écho aux questionnements récurrents de Stoppard quant à notre rapport au passé et au présent.
Bookpink comporte sept dramuscules qu'on peut lire et mettre en scène isolément : Sale paon, Busard dans le béton de la raison, Flamingos dance, La mésange des marais, Dinde, Cueille le pinkson, Blanche colombe. Sur les 36 personnages, la moitié sont de drôles d'oiseaux qui présentent toutes les caractéristiques de l'humain. En « Plattdeutsch », dialecte de la grand-mère de l'auteure, Bookpink désigne le pinson (Buchfink), à la fois joyeux chanteur et l'un des reproducteurs les plus répandus en Europe centrale.
Mal né, le sale paon a fait de la taule, il veut sortir de sa condition, mais un moineau triso lui en dénie le droit. La mésange mâle des marais ne veut pas être réduite à sa beauté et meurt en voulant rejoindre à la nage la rive de la terre promise. La dinde gourou conduit sans état d'âme ses adeptes à leur perte... Les scènes sont hilarantes et cruelles, jouant avec virtuosité des registres et des mots. Il est question d'égalité des chances, de métamorphoses, de religion et d'ésotérisme, d'une relation mère-fils compliquée, d'exotisme et de genre. Le tout compose un ensemble baroque savamment maîtrisé, entre théâtre narratif, « Welttheater » (monde renversé) et allégorie.
Cet ouvrage qui propose une approche méthodologique.
De la traduction s'adresse en priorité aux étudiants de second cycle, aux candidats au Capes ainsi qu'aux élèves des classes préparatoires aux Grandes Ecoles. Un premier chapitre, basé sur une approche comparative de la presse anglo-saxonne et de la presse française, vise à mettre en place des outils de lecture et d'analyse spécifiques à ce support ; il comporte de nombreux exemples commentés et des exercices d'application corrigés.
Les neuf autres chapitres correspondent aux diverses rubriques d'un journal. Ce manuel propose : - une cinquantaine de titres traduits et commentés, - de nombreux extraits de presse et des exemples de choix lexicaux analysés en fonction de leurs spécificités, - une dizaine d'articles anglais et français relatant un même événement mis en regard et analysés, - une quarantaine d'articles de la presse de qualité traduits et commentés, - une dizaine d'articles à traduire, - des apports lexicaux thématiques, - des annexes : ponctuation, conventions typographiques, indications bibliographiques, index.
L'Homme de Manufacture s'appuie sur une histoire vraie relatant les évé- nements bouleversants survenus dans la métropole multiculturelle de Lódz à la fin du xix e siècle.
Le premier acte dépeint les épisodes de la vie d'Izrael Kalman Poznanski, propriétaire d'usines de filature, appelé « roi du coton ». Poznanski était connu pour son intransigeance vis-à-vis des ouvriers, mais il était en même temps capable d'une certaine générosité en finançant la construction d'écoles et d'hôpitaux. Ensuite est évoquée la grève générale des ouvriers de 1892, passée dans l'histoire sous le nom de la « rébellion de Lódz ».
Le deuxième acte se déroule environ cent ans plus tard, après la chute du communisme en Pologne ; on y voit un directeur de l'usine textile « Poltex », puis la liquidation de l'usine et la préfiguration de son nouveau destin. L'ar- rière-plan politico-économique sert ici de prétexte pour raconter l'histoire des habitants de Lódz, mais aussi pour révéler le combat livré de tous temps entre le bien et le mal, et les sensations métaphysiques qu'éprouve un homme face à la mort.
Ce numéro se donne pour objectif de revenir sur l'histoire des controverses sur le théâtre en Europe, pour trois raisons : elle a été très inégalement explorée ;
Elle l'a surtout été du point de vue de l'histoire des idées ; enfin, elle n'a presque jamais été envisagée à une échelle européenne. Or l'hostilité contre le théâtre, relancée par la professionnalisation, s'est traduite, à partir des années 1570, par toute une série de crises à travers l'Europe ; elle a été entretenue par une ample production de traités et de pamphlets qui, très vivace jusqu'à la fin du xviii e siècle, a eu des prolongements jusqu'au milieu du xix e siècle. Ces débats s'inscrivent dans un champ polémique plus large, dont les dynamiques et les épisodes particuliers sont essentiels du point de vue de l'histoire culturelle de la période ; ils possèdent notamment des points d'intersection avec les querelles littéraires, dont on connaît le rôle structurant dans l'espace politico-culturel.
Offrant un point de vue privilégié pour observer la circulation des idées reli- gieuses, politiques, dramaturgiques, etc., dans l'espace européen, les contro- verses permettent également de cerner le rôle assigné au théâtre - et au spec- tateur - dans la société de l'époque et de voir comment cette pratique culturelle peut être instrumentalisée dans des luttes religieuses et politiques.
Dans cette anthologie de textes dramatiques francophones ou traduits, six auteurs contemporains revisitent des mythes fondateurs de la culture occidentale et africaine. Les textes choisis sont parcourus de ruptures plus ou moins fortes par rapport au mythe auquel ils se réfèrent.
Chez l'Italien Francesco Randazzo, l'affrontement entre Penthésilée et Achille est réécrit dans une optique queer. L'Américaine Sarah Ruhl nous livre une Eurydice tiraillée entre son amour pour Orphée et sa tendresse pour son père, infléchissant l'issue fatale. Le périple d'Ulysse inspire la dramaturge germano-turque Emine Sevgi Özdamar : Perikizi présente l'odyssée d'une jeune fille passionnée de théâtre, quittant Istanbul pour l'Allemagne et partant affronter le « Cyclope », au risque de devenir « personne » dans son exil. Anne Bourrel, dans Barbie Furieuse, nous livre le mythe de Médée par la bouche de ses enfants désormais adultes et condamnés à revivre leur tragédie en boucle. Tarda, du Catalan Marc Rosich, réactive le mythe de Clytemnestre, dont s'inspire une femme d'un certain âge dans sa tentative de séduire un jeune homme. Quant à Devoir de résister, Saïd Mouhamed Ba y actualise l'épopée sénégalaise de Samba Guéladio, dans une Afrique envahie par les Islamistes.
Depuis l'Antiquité et jusqu'à l'époque contemporaine, l'homme s'est toujours interrogé sur les limites de sa nature et sur la possibilité de les repousser en brouillant les repères et les frontières. Devenir plante, animal ou dieu, créer ou transformer la matière, le monde : tel est le désir de métamorphose que cette enquête explore. On va ainsi à la rencontre de multiples imaginaires, anciens et modernes, qui parlent du dépassement de soi, de la rencontre avec d'autres identités. C'est aussi une réflexion très actuelle sur les relations entre l'humain et le non-humain à l'âge de l'Anthropocène.
Les études rassemblées dans ce volume tracent un fil conducteur qui relie la littérature antique aux préoccupations contemporaines, en passant par des oeuvres médiévales, modernes et baroques. La métamorphose est abordée de manière novatrice en posant la question, qui ne va pas de soi, d'un changement désiré ou non. La présence et les modalités de ce désir de métamorphose éclairent d'un jour nouveau ce thème, ouvrant sur une relecture des textes et les faisant dialoguer autrement.
Ce manuel d'arabe littéral, langue écrite, lue et enseignée dans tous les pays arabes, est la réédition du manuel paru en 2014, revu et étendu au niveau B2 du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL). La progression est construite à travers l'étude détaillée de douze textes extraits de la littérature arabe contemporaine, roman, poésie et théâtre. La méthode se base sur le réemploi, chaque chapitre reprenant les acquis du chapitre précédent. La grammaire et la conjugaison sont étudiées de façon implicite et constamment dans l'usage, sans jamais faire l'objet de leçons particulières. L'accent est mis de façon prioritaire sur l'acquisition du vocabulaire et son utilisation dans la compréhension et l'expression écrite, le but ultime étant la maîtrise de la lecture non vocalisée par l'acquisition des réflexes de lecture. Le manuel s'achève sur un mémento des principales notions de grammaire, de conjugaison et d'orthographe et par des exercices d'auto-évaluation. Un enregistrement permet l'écoute des textes et donne les corrigés des exercices, les traductions et les explications nécessaires en français.
On ne disposait plus depuis longtemps d'un recueil qui permît d'enseigner de la littérature italienne par les textes.
La présence anthologie de la littérature italienne vient donc combler un vide. elle comportera trois volets : 1 des origines au xve siècle, 2 xvie, xvii et xviiie siècles, 3 xixe et xxe siècles. anthologie à la fois classique et novatrice, elle offre, à côté des grands textes, nombre d'extraits nouveaux, visant à élargir la perception de la réalité culturelle italienne et à faire naître une réflexion originale sur le concept de littérature.
Chaque chapitre présente en français les vies et oeuvres de chaque auteur, ainsi qu'un rappel des généralités littéraires éclairant le contexte des extraits retenus. chaque texte est accompagné d'un préambule en italien et de nombreuses notes. public concerné : classes préparatoires et étudiants (1er et 2e cycles) ; candidats aux concours de recrutement ; enseignants d'italiens et italianistes ; tous ceux qui s'intéressent à la littérature italienne.
The Hard Problem (2015) se situe à la croisée du théâtre et de la philosophie des sciences de la vie. La pièce pose la question de l'émergence de la conscience dans la matière vivante. Le Hard Problem annoncé dans le titre se trouve au centre des préoccupations du personnage principal, Hilary, recrutée par l'Institut des sciences du cerveau. La question de la conscience est intimement liée dans l'intrigue à celle de l'abandon, Hilary ayant laissé partir en adoption le nouveau-né dont elle venait d'accoucher.
D'un point de vue euphonique, Hard Problem évoque heart problem (problème de coeur), et les deux niveaux sont intrinsèquement liés sur le plan dramatique.
Cette pièce en 3 actes influencée par Beckett et T.S. Eliot fit connaître Stoppard en 1967. Elle tire son titre et ses personnages du Hamlet de William Shakespeare. Alors qu'Hamlet, Claudius et Gertrude gisent morts sur la scène, l'ambassadeur d'Angleterre fait son entrée et annonce que "Rosencrantz et Guildenstern sont morts". Mais, Rosencrantz et Guildenstern sont-ils vraiment morts ? Et s'ils ne quittaient pas vraiment la scène ? C'est ainsi que commence la pièce de Tom Stoppard : deux personnages Ros et Guil jouent aux dés et s'interrogent sur la raison de leur présence sur la scène.
Entre humour sophistiqué et blagues de comptoir, cette pièce dit l'importance non pas de connaître, mais d'apprendre, d'apprendre sans cesse pour ne pas mourir, pour ne pas se laisser mourir ou détruire.
Ce manuel est destiné à un public d'étudiants débutants désireux d'apprendre l'arabe maghrébin, parlé au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Il peut être utilisé par les enseignants, mais aussi comme support d'auto-apprentissage. Le niveau visé correspond au B2 du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL). Partant d'échanges simples de la vie quotidienne, il familiarise progressivement les étudiants avec les cultures et les littératures orales des pays du Maghreb.
Les échanges et les textes proposés sont authentiques et transcrits en double graphie arabe et latine. Un memento sur les nombres et le temps, des tableaux de conjugaison et un lexique général accompagnent les douze chapitres qui le composent. Un enregistrement sonore permet d'entendre les dialogues présents les documents. Il donne les traductions et les explications en français, page par page, ainsi que les corrigés des exercices.
Peut-on incarner Hitler sur scène ? Comment représenter l'inhumanité ?
Trois acteurs s'apprêtent à débattre en public de ces questions : deux d'entre eux ont déjà joué Hitler au cinéma, alors que le troisième, plus novice dans le métier, a dû se contenter de Goebbels. Avant même le débat annoncé, les égos se mesurent, s'affirment et s'affrontent, dans des échanges d'une grande drôlerie, qui ne sont pas sans rappeler l'écriture féroce d'un Thomas Bernhard.
Au-delà de leur narcissisme grotesque, les trois hommes posent les grandes questions qui agitent le monde du théâtre et cristallisent les oppositions :
Comment dire le réel aujourd'hui ? Entre partisans de mises en scène tradi- tionnelles et adeptes d'un usage immodéré des moyens audio et vidéo, la bataille fait rage.
Ce numéro se donne pour objectif de revenir sur l'histoire des controverses sur le théâtre en Europe, pour trois raisons : elle a été très inégalement explorée ;
Elle l'a surtout été du point de vue de l'histoire des idées ; enfin, elle n'a presque jamais été envisagée à une échelle européenne. Or l'hostilité contre le théâtre, relancée par la professionnalisation, s'est traduite, à partir des années 1570, par toute une série de crises à travers l'Europe ; elle a été entretenue par une ample production de traités et de pamphlets qui, très vivace jusqu'à la fin du xviii e siècle, a eu des prolongements jusqu'au milieu du xix e siècle. Ces débats s'inscrivent dans un champ polémique plus large, dont les dynamiques et les épisodes particuliers sont essentiels du point de vue de l'histoire culturelle de la période ; ils possèdent notamment des points d'intersection avec les querelles littéraires, dont on connaît le rôle structurant dans l'espace politico-culturel.
Offrant un point de vue privilégié pour observer la circulation des idées reli- gieuses, politiques, dramaturgiques, etc., dans l'espace européen, les contro- verses permettent également de cerner le rôle assigné au théâtre - et au spec- tateur - dans la société de l'époque et de voir comment cette pratique culturelle peut être instrumentalisée dans des luttes religieuses et politiques.