Les allusions ou références historiques imprègnent les aventures d'Arsène Lupin. D'abord découvreur des grands secrets qui sont supposés avoir marqué l'histoire de la France, puis s'affirmant comme l'héritier de ses souverains successifs, il finit par intervenir directement, pendant la Grande Guerre (1914-1918), dans le cours des événements et par les faire dévier à son gré, imposant sa volonté à l'ennemi héréditaire, l'Allemagne, et contribuant puissamment à la victoire de la France et des Alliés.
La place de l'Histoire dans la saga d'Arsène Lupin constitue le sujet de ce livre. Elle est observée successivement sous six angles : les événements, les personnages, les lieux, les objets, l'héritier, le patriote. Tout cela avec la légèreté et la joie de vivre qui caractérisent, le plus souvent, le célèbre gentleman-cambrioleur.
Ce volume propose aux candidats un article sur chacune des oeuvres inscrites au programme de l'agrégation (externe et interne) de Lettres 2023 : la littérature française du Moyen-Âge au XXe siècle - Anthologie d' Eustache Deschamps, La Mariane, La Mort de Sénèque, Osman de Tristan L'Hermite, La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau, Les Pleurs de Marceline Desbordes- Valmore et Le Temps retrouvé de Marcel Proust ; les deux questions de littérature comparée - « Théâtres de l'amour et de la mémoire » et « Fictions animales » ; enfin le cinéma - Tout sur ma mère de Pedro Almodovar. Chaque article est rédigé par un spécialiste de l'auteur ou de la question et développe un point essentiel à la compréhension des enjeux des oeuvres étudiées. Par l'exhaustivité et le sérieux de son contenu, ce volume constitue un outil indispensable pour la préparation du concours de l'agrégation de Lettres 2023.
Proust montre dans À la recherche du temps perdu que la vie est faite avant tout d'émotions et de passions. Cet essai propose une étude originale du roman proustien. Les textes qui le constituent reposent sur une approche à la fois littéraire et anthropologique. Ils démontrent, par exemple, que le sentiment amoureux ne repose jamais sur un coup de foudre mais bien plutôt sur un accès d'angoisse.
Il est aussi question au fil des pages du snobisme : les personnages entrent en conflit pour le prestige, à l'instar de la fameuse Mme Verdurin qui incarne le rôle d'une généralissime de la guerre mondaine, donc sociale. Dans le domaine politique on comprendra que Proust est un sceptique confronté à l'émergence du règne de l'opinion publique, à la Belle Époque.
Le but de cet ouvrage est de faire le portrait d'un des dramaturges français qui comptent le plus dans l'histoire du théâtre contemporain, au niveau national et international. À la différence des deux bio- graphies de Koltès existantes à ce jour, l'accent a été mis uniquement sur l'espace professionnel du dramaturge (« être écrivain ») et sur les styles de ses oeuvres, au dépends d'autres éléments struc- turants de son parcours (vies sentimentale, amicale, politique) même si des liens existent entre eux.
Dans une première partie, il s'agit de décrire la manière dont Koltès a exercé son « métier d'écrivain », en particulier les conditions matérielles et temporelles de son travail d'écriture. Après un bref aperçu de ses origines familliales, une seconde partie analyse le rôle qu'a pu jouer sa scolarisation au col- lège des Jésuites de Saint Clément à Metz dans son éveil à la littérature et au théâtre. Enfin, ce qui caractérise esthétiquement et stylistiquement les oeuvres du dramaturge est décrit.
« Je ne suis vraiment débarrassé de moi-même que lorsque j'écris ». Dans la littérature française, Romain Gary, de son vrai nom Roman Kacew, est une figure qui habite notre imaginaire. Originaire de Pologne, Niçois de coeur, Compagnon de la Libération, diplomate, il mena une vie d'une richesse insoupçonnée. Ecartant les idées reçues, cet essai se fraye un chemin à travers ses textes afin de tenter de percevoir toute la complexité de l'identité de ce polyglotte, complexité telle qu'il fut le seul double lauréat du prix Goncourt, sous deux identités différentes. « J'ai tout essayé pour me soustraire, mais personne n'y est arrivé, on est tous des additionnés. ». Gary est plus qu'un écrivain torrentiel du XXème siècle, c'est un humaniste porteur d'espoir.
Cet essai propose un récit chronologique à la fois de la vie et de la carrière littéraire de Sagan, reposant sur une recherche biographique rigoureuse ainsi que sur une lecture de toutes les oeuvres de Sagan. Il met en évidence les liens entre la vie de l'auteur et son oeuvre replacées dans leur contexte historique et sociologique, soulignant les constantes ainsi que les évolutions dans la vie et l'oeuvre, et faisant ressortir les caractéristiques, l'envergure et la diversité littéraires de l'auteure à travers une présentation des enjeux de chacune de ses oeuvres.
Au travers de l'étude des romans de Toni Morrison, cet essai tente de montrer l'importance de la place de l'impératrice de la littérature afro-américaine (prix Pulitzer en 1988 et Prix Nobel de Littérature en 1993) dans l'histoire littéraire.
Ce qui émerge de son oeuvre, ce sont des hommes et des femmes confrontés, parfois depuis l'enfance, aux aberrations et aux violences de ce monde. Le Griot Morrison nous enseigne une sagesse immémoriale sur la façon de grandir, croire en soi, tenir bon face à l'adversité, aimer et partager, et surtout parler, échanger, ne jamais brader cette chose précieuse qui fait de nous des hommes :
Le langage. Comme l'explique l'auteur de cet essai, spécialiste reconnue de Morrison : «je sais qu'elle parle vrai et qu'il y a urgence qu'on l'écoute».
Figure oubliée de la vie politique et littéraire française, Raymond Lefebvre (1891-1920) a joué, de 1916 à 1920, un rôle important que permettent de mesurer des dizaines d'articles publiés dans la presse pacifiste, plusieurs pamphlets, deux oeuvres de fiction et un ouvrage autobiographique. Sa mystérieuse disparition à son retour de la Russie révolutionnaire, à la veille du Congrès de Tours, a donné lieu à un processus d'héroïsation que le PCF a entretenu une dizaine d'années durant.
Émanant d'archivistes, d'historiens du politique et de la littérature ainsi que d'une historienne de l'art, les études réunies ici reviennent sur son parcours, ses combats et ses écrits mais s'arrêtent aussi à des données intimes de son existence, de son expérience de la guerre et à sa relation amoureuse avec l'artiste polonaise Mela Muter. Sont en outre transcrits plusieurs textes inachevés et des extraits inédits de correspondances.
« La grandeur de l'homme réside dans sa décision d'être plus fort que sa condition. » Né en 1913 à Mondovi, dans un domaine agricole situé en Algérie Française, Albert Camus a été élevé par une mère analphabète et sourde. Il nous a laissé une oeuvre immense et inclassable éclairée par le soleil et la chaleur de son Algérie natale. La grandeur de Camus ne tient pas uniquement à ses oeuvres mais au bel exemple de sa vie. Fauché en pleine gloire alors qu'il venait de recevoir la plus haute consécration littéraire, Camus nous laisse une oeuvre diversifiée, abordant des sujets éternels tels que la justice, la liberté et la révolte qui ne cesse de faire écho encore à l'actualité. L'originalité de cet essai est de s'adresser à ceux qui voudraient découvrir ou re(découvrir) le bonheur personnel et littéraire de Camus, un auteur sous-estimé et si décrié par l'intelligentsia de son temps.
Ce essai propose une approche renouvelée de la vie et de l'oeuvre de l'écrivaine anglaise Virginia Woolf. Il associe deux types d'investigations : l'une porte sur l'animal en littérature ; l'autre étudie les questions du genre et de l'identité. Cet ouvrage s'adresse à tous les publics qui souhaitent découvrir ou redécouvrir Woolf. Quelle place le chien occupe-t-il dans le quotidien et l'imaginaire de la romancière ? Quels éléments fondateurs y expliquent-ils la présence de l'espèce canine ? Comment le compagnon de l'enfance devient-il un moyen de communication avec les autres, surtout avec les femmes ? En quoi contribue-t-il à libérer leur parole et la conduite de leur existence ? Comment aidet- il à traverser le monde des apparences et à faire l'expérience d'un langage nouveau ? Récit, analyses et traduction inédite en français d'un texte peu connu (« Sur un ami fidèle ») invitent à revisiter la biographie d'une figure de la littérature hors du commun.
Flaubert aux prises avec le « genre » propose une approche nouvelle et actualisée de l'oeuvre et de la vie du grand romancier du XIXe siècle. L'essai s'inspire des études féministes, de la théorie du « genre » (gender) et de la théorie queer. Ce n'est pas un ouvrage savant, il s'adresse au grand public, auquel il fait revisiter Flaubert selon une démarche qui veut rendre le sujet accessible. Quel était le rapport de Flaubert aux femmes, à la binarité, à la domination masculine ? Était-il conscient du caractère « genré » de la vie sociale ? Comment le « genre » s'inscrit-il dans des fictions telles que Madame Bovary, L'Éducation sentimentale, Un coeur simple ? Quels effets cette inscription y produit-elle ? Des analyses de certaines pages de ses romans alternent avec des citations tirées de ses lettres, toujours dans le respect du contexte historique. Il ressort de ce parcours qu'en ce début de XXIe siècle, Flaubert nous parle encore.
Cet ouvrage revient sur l'ensemble de l'oeuvre de l'écrivain Indien Rabindranath Tagore, prix Nobel de littérature 1913. Tagore représente la reconnaissance internationale de l'Inde comme grande nation, une Inde qui devient monde. Aujourd'hui, le rayonnement de l'Inde, son cosmopolitisme, son ouverture culturelle, sa place dans la politique l'inscrivent dans une histoire globale. L'analyse de cette vision de l'Inde universelle au travers des écrits de Tagore conduit à une pensée concernant l'humanité toute entière.
Ouvert, incomplet, " troué ", le texte de théâtre se donne à lire tout en affichant en creux la place vide destinée à être investie par ceux qui le transformeront en spectacle vivant proposé à des spectateurs. C'est le processus théâtral, dans toute l'" épaisseur " des " signes " (Barthes) qui le fondent, que les auteurs de l'ouvrage ont voulu étudier, contribuant au renouveau des problématiques en matière d'approche du texte dramatique qui ont surgi depuis une vingtaine d'années. Les études rassemblées ici s'attachent à décrire la " grammaire " spécifique du genre, à en montrer les échappées belles et à dégager les modes de construction de la signification d'un art où fusionnent plusieurs systèmes sémiotiques.
Michel Déon a vécu presque trente ans en Grèce dans la petite île de Spetsai avant de s'installer en Irlande, tout en gardant des liens privilégiés avec le pays des dieux. Auparavant, le futur romancier avait découvert les charmes de la Méditerranée pendant une enfance en partie monégasque, et surtout après la guerre, période où il sillonne les routes d'Italie, puis d'Espagne et du Portugal.
La mer, la douceur du climat, un riche passé culturel et des rencontres : voici ce que la Méditerranée a pu offrir à Michel Déon qui recherchait un certain art de vivre, loin de l'agitation parisienne. L'homme a trouvé dans ces contrées un équilibre, et le romancier y a nourri son romanesque au fil des années.
Cet ouvrage montre que la Méditerranée, avec la Grèce tout d'abord, demeure donc la source principale de son inspiration : autobiographie ou fiction, l'oeuvre de Michel Déon est véritablement imprégnée de la culture méditerranéenne.
Un carnet de lectures : quoi de plus intime et de plus modeste dans l'itinéraire d'une lectrice ! Il en est pourtant de précieux. C'est le cas de ce document inédit en anglais, jamais traduit, rédigé entre 1907 et 1909 par celle qui n'est pas encore la romancière d'exception Virginia Woolf.
Ces pages destinées à rester privées donnent des clés sur le rapport que Virginia Woolf a entretenu toute sa vie avec l'Antiquité. Elles jettent un éclairage biographique nécessaire sur une période que le Journal de l'écrivaine passe largement sous silence. Elles restituent, sous l'apparence de la prise de notes, le portrait d'une intellectuelle qui, double de la narratrice d'Une Chambre à soi, ne trouve pas sa place dans les institutions universitaires. Ce texte, écrit alors que se constitue le groupe de Bloomsbury, permet enfin d'explorer les liens que la jeune femme, à l'ombre du père et du frère disparus, tisse entre le monde des humanités classiques et les expérimentations littéraires contemporaines.
Alors que le fantastique a été largement analysé sous l'angle psychanalytique, politique ou poéticien, la critique a assez peu mis en valeur sa dimension philosophique. Cette étude, qui ne s'adresse pas uniquement à un public de spécialistes, met en lumière la façon dont ces textes pro- voquent à leur manière un questionnement sur des sujets centraux dans la réflexion des philosophes modernes : la nature et les limites du « réel », le problème de l'Autre et enfin la dialectique du non et du non-sens, à travers des réflexions sur le langage, le hasard et le mal La Chimère et le philosophe étudie le potentiel philosophique de la littérature fantastique, à partir d'un corpus très large couvrant le dix-neuvième et le vingtième siècle dans les littératures euro- péennes, nord- et sud-américaines, et asiatiques.
Alors que Paul Vaillant-Couturier (1892-1937) n'est plus évoqué que pour le rôle qu'il a joué au sein du PCF et à la direction de L'Humanité, cet ouvrage s'intéresse à la part la plus ignorée de ses activités, ses oeuvres littéraires, sur la valeur desquelles Aragon et Léon Moussinac ont attiré l'attention à l'heure de sa disparition. Sont convoqués au fil des commu- nications des documents peu exploités, en particulier des manuscrits et des inédits.
Cet ouvrage donne une image nouvelle de Vaillant-Couturier sur des fondements qui associent son parcours d'homme de lettres et ses engagements de militant politique. Il ouvre ainsi la voie à des études s'arrêtant à d'autres écrivains qui ont lié leur oeuvre littéraire à des engagements menés au sein ou à proximité du PCF.
« Non la langue littéraire n'est pas morte ! » Elle révèle même une vitalité insoupçonnée. C'est ce que montre Cécile Narjoux dans cette étude, en prenant appui sur un vaste corpus de récits de fiction contemporains, et en examinant l'influence des modèles d'écriture récents du XXe siècle sur ces écritures de notre nouveau siècle. Au travers des formes langagières , c'est à une belle invitation au voyage dans le temps littéraire des oeuvres, au travers de leurs choix formels, singuliers autant que collectifs, que nous sommes conviés.
Cette monographie est issue d'une lecture attentive de deux textes de Raymond Queneau : On est toujours trop bon avec les femmes (1947) et Journal intime (1950). Il les signa d'abord « Sally Mara », puis les publia ensemble sous le titre Les OEuvres complètes de Sally Mara (1962). James Gossling, chercheur et professeur de biologie, amateur de l'oeuvre de Queneau, ouvre ici des perspectives inédites sur cette partie peu connue de l'oeuvre quenienne : travail sur l'onomastique, grande connaissance de Dublin, utilisation à des fins humoristiques de la langue irlandaise, jeu avec les nombres primaires, trouvailles autobiographiques.
Réunissant des contributions de spécialistes de divers domaines (musique, cinéma, littérature française ou étrangère), cet ouvrage est consacré aux représentations littéraires et cinématogra- phiques de l'accordeur de piano, figure le plus souvent humble, passée sous silence, oubliée de la gloire, et jouant pourtant un rôle déterminant. Du «conciliateur» des origines, garant d'une forme d'accomplissement musical, au perturbateur en tous genres, passant du silence au réveil, de l'ombre à la lumière, les personnages auxquels l'accordeur donne naissance chez écrivains et cinéastes com- posent une galerie inédite, le plus souvent révélatrice de la force d'appel que représente la musique et de la puissance désirante qui lui est invariablement associée.
Cet ouvrage proose une cartographie d'une figure musicale détentrice des clés de tout un pan de l'imaginaire humain.