Découvrez le parcours remarquable de Lucie Chevalley-Sabatier.
Protestante, féministe, docteure en droit, elle a voué sa vie à la protection des migrants. Sous l'Occupation, ce cheminement l'a conduit à sauver des Juifs, telle une évidence.
Aujourd'hui oubliée, Lucie Chevalley-Sabatier mérite pourtant d'être connue. Dirigeante du Service social d'aide aux émigrants, engagée au Conseil national des femmes françaises et docteure en droit, elle a sous l'Occupation mis sur pied à Paris une association clandestine de sauvetage de Juifs, l'Entraide temporaire. Une action qui lui a valu le titre de Juste parmi les Nations.
Cette biographie éclaire les éléments de son parcours permettant de comprendre ses comportements pendant la guerre. À travers l'analyse de sa vie, ce sont des réseaux qui se font jour, témoignant d'une histoire collective. Une génération de femmes est ainsi mise en lumière, alliant féminisme et travail social.
Sans régularité le monde ne serait que chaos. Elle anticipe ce qui peut ou non arriver. Nous proposons un nouveau regard sur cette régularité, sans appel à des règles abstraites comme les lois de la nature ou les maximes morales.
La régularité de nos comportements et de nos représentations est souvent attribuée à des règles abstraites (lois de la nature, maximes morales) dont la source, la forme et le mode d'implantation nous échappent. Cet essai renonce à la quête de ces insaisissables règles abstraites existant indépendamment de nous. Tout ce qui est général, des lois physiques aux principes éthiques, relèverait des énonces normatifs émanant d'une autorité diffuse et nous imposant une façon de regarder le monde et d'y agir. Le reste des régularités, à commencer par celles façonnées par nos connaissances langagières, sont dès lors le résultat des processus spontanés se déroulant dans l'individu ou dans le collectif.
CritiQueer la danse rend compte d'une tentative de substituer à des pratiques critiques d'art hégémoniques des perspectives queer et féministes. On y voit se dessiner un travail de recherche original, singulier, et traversé d'affects.
Cet ouvrage suit la recherche-création de Pauline L. Boulba, chercheuse en danse et artiste chorégraphique. Il s'arrête sur trois oeuvres (de Rita Quaglia, Olga de Soto et Kazuo Ôno) et dégage des outils pour penser la réception en danse comme un espace de création. Puis il retrace la trajectoire de Jill Johnston (1929-2010) pour qui les pratiques critiques étaient des lieux d'invention de soi. Emaillé d'extraits d'un journal de bord et de matériaux de performances personnels, on y voit se dessiner un travail de recherche original, singulier, et traversé d'affects.
En psychanalyse, la topologie des noeuds de Lacan constitue une révolution. C'est par le noeud borroméen que Lacan choisit de représenter la structure du sujet, le R du réel, le S du symbolique et le I de l'imaginaire.
Quels en sont les ressorts, et en quoi cette topologie est-elle décisive pour la clinique ? Voilà quelques-uns des axes dépliés dans cet ouvrage.
« L'inconscient est structuré comme un langage ».
Cet ouvrage sillonne le tout dernier enseignement de Lacan, et la lecture qu'en propose Jacques-Alain Miller, afin d'en tirer un certain nombre de conséquences. En effet, Lacan y opère un changement de paradigme décisif en introduisant les noeuds et leur maniement. L'inconscient n'est plus abordé à l'aune de l'Autre, du sujet (patient) et de ses symptômes à lire, mais comme serrage singulier des éléments constitutifs de l'expérience humaine.
Lacan déploie pas à pas sa topologie pour appréhender l'inconscient dans son acception de nouage des registres de l'expérience humaine que sont le réel, le symbolique et l'imaginaire.
L'heure est aux frontières. Quel accompagnement médical pour les exilés qui tentent leur traversée ?
Comment soigner une population mobile et déracinée ?
Quelle est la portée de l'acte de soin dans une société qui laisse ces étrangers à la marge ?
Cet ouvrage s'intéresse aux professionnels de santé dans leur relation avec des patients exilés. A travers les consultations médicales et paramédicales se déploient divers enjeux : la violence de la frontière sur les corps, l'adaptation des pratiques face aux contraintes imposées par les politiques sécuritaires, la résistance et la désillusion des soignants, l'invention d'une nouvelle forme de médecine. Ce point de vue est original dans la mesure où il est peu exploré étant donné la discrétion des soignants et il est l'occasion d'entrouvrir la porte d'un service peu connu, qu'est la permanence d'accès aux soins de santé (PASS).
« Fragments de Géo » est le premier ouvrage de la collection GéoTraverses, créée par le Comité National Français de Géographie et les PUV. Il rassemble 13 contributions de 30 géographes, d'horizons variés, et reflète une partie de la diversité des champs d'études et des débats qui animent la géographie française contemporaine.
La géographie embrasse un large éventail de questionnements qui travaillent aujourd'hui nos sociétés. Elle montre des connexions entre des phénomènes multiples et s'empare de toute une variété de sujets hybrides, allant de l'environnement à l'aménagement, aux échanges, aux différentes consommations, de l'urbain au rural, aux ancrages culturels ou aux enjeux géopolitiques, entre autres. Pour des raisons éthiques comme épistémologiques, il devient crucial de pouvoir conserver des espaces de dialogues, croisant les spécialités et les approches, au sein de notre discipline.
Ces fragments offrent une vision kaléidoscopique de la géographie : ces voix, ces éclairages sur des champs entiers de notre discipline donnent l'image d'une discipline vivante, issue de multiples héritages, s'inspirant de différents échanges scientifiques à la croisée des sciences de la nature et des sciences sociales.
La crise de la covid-19 a eu des conséquences fortes sur les rapports de genre et les violences au sein du couple. Les mesures de confinement associées en particulier ont rendu impossible à ignorer les logiques spatiales qui les soustendent.
Cet ouvrage propose une géographie sociale et féministe des rapports de genre et des violences au sein du couple. À partir d'une enquête menée de mars 2020 à mars 2021, il montre que les inégalités entre femmes et hommes ont été creusées par la crise et que les politiques de restriction des mobilités sont entrées en résonance avec les logiques de contrôle spatial des auteurs de violence. En outre, si la pandémie a été l'occasion d'une accélération dans la mise en oeuvre de mesures de lutte contre les violences, elle n'a pas constitué de rupture dans l'histoire de l'action publique. La crise sanitaire a fonctionné comme un miroir grossissant des tendances peu perceptibles d'ordinaire, en particulier de leur dimension spatiale.
L'autisme ne se caractérise pas seulement par une autre intelligence, mais aussi par un fonctionnement subjectif et affectif original. Des conséquences en sont tirées pour un mode de prise en charge psychodynamique.
L'approche psychanalytique contemporaine de l'autisme considère celui-ci comme un mode de fonctionnement spécifique nécessitant une prise en charge adaptée. Elle se détourne radicalement de la recherche d'élucidation d'un passé enfoui pour s'orienter sur l'accompagnement à la construction, au développement et à l'évidement d'un bord. Ce dernier est constitué par trois éléments, qui peuvent s'interpénétrer, auxquels le sujet autiste fait régulièrement et spontanément appel : l'objet autistique, le double et l'intérêt spécifique. Un savoir inconscient sur la manière de se protéger de l'angoisse et du désir de l'Autre détermine une propension régulière et spontanée à se construire un bord.
C'est en passant par celui-ci qu'un lien social peut s'instaurer et s'affermir.
Politique, la littérature française contemporaine ? Telle est la question que pose cet ouvrage, en étudiant le traitement littéraire de l'espace chez quatre auteurs : Jean Echenoz, Maylis De Kerangal, Philippe Vasset et Marie Redonnet.
Cet ouvrage fait un pari singulier : analyser la dimension politique des oeuvres littéraires à partir de leur configuration spatiale et d'un outil transdisciplinaire, la ligne. La métaphore de la ligne permet d'aborder des questions comme la narration (le fil de l'intrigue, la communication des informations, la tradition et l'histoire), l'identité (pont, déplacement et frontières), la représentation (notamment cartographique, mais aussi la ligne graphique de l'écriture).
Les oeuvres de quatre auteurs - Jean Echenoz, Maylis de Kerangal, Philippe Vasset, Marie Redonnet - constituent le terrain de cette démarche. Conçus comme autant de laboratoires de pensée éclairés à l'aune de plusieurs disciplines (l'anthropologie, la géographie, la linguistique, la philosophie, etc.), les textes ici étudiés définissent plusieurs modalités pour penser les connexions entre politique et littérature.
A la croisée de la philosophie, de la psychanalyse et de la sociologie, cet ouvrage invite à réinterpréter les écarts à la norme, les problèmes disciplinaires, les différents troubles de l'attention et pathologies repérées chez l'enfant et l'adolescent dans le champ scolaire.
Comment se départagent le normal et le pathologique aujourd'hui à l'école ? La norme scolaire a changé d'aspect, et son poids s'exerce alors même que l'école vise l'inclusion des différences et le respect de l'égalité. La neuropédagogie et la psychologie cognitive sont devenues des incontournables et exercent une influence hégémonique sur la didactique. Sans défendre un autre discours totalisant en miroir des précédents, mais au contraire dans une forme de dialogue, les différentes contributions montrent comment une approche clinique est requise pour déceler des tensions entre les idéaux et ce qui se joue effectivement dans les pratiques. Tout comme une réflexion philosophique est aussi nécessaire pour mettre en question les finalités de l'école, et leur transformation. Que se passe-t-il donc sous nos yeux, pour que les intentions louables qui soutiennent les pratiques dites inclusives à l'école s'accompagnent d'un sentiment récurrent de crise et de souffrances dans l'espace scolaire ? En intégrant des contributions d'universitaires sociologues et de cliniciens allemands et italiens, l'ouvrage se penche sur la manière dont, parfois à l'insu des acteurs, le poids d'exigences nouvelles pèse sur les élèves, alors même que les objectifs déclarés de l'éducation s'arment de bienveillance et appellent au respect du développement naturel.
Des chauffeurs de taxis aux céramistes d'art, en passant par les livreurs à vélo, praticiens en médecine chinoise et courtiers en assurance, cet ouvrage porte un regard inédit sur le travail éthique des professions indépendantes.
L'originalité de cet ouvrage réside dans le regard qu'il porte sur les professions indépendantes : il prend le contre-pied de l'idée selon laquelle ces dernières seraient d'abord caractérisées par leur quête de reconnaissance et leur utilitarisme. Comment des chauffeurs de taxis, des céramistes d'art, des livreurs à vélo, des praticiens en médecine chinoise et des courtiers en assurance s'efforcent-ils, au quotidien, de défendre et de mettre en pratique les valeurs qui caractérisent leurs éthiques professionnelles ? Qui sont celles et ceux qui parviennent à mettre en cohérence et à prescrire des ordres normatifs articulant un registre économique et marchand et un registre du bien commun ?
A mi-chemin entre reportage et roman d'initiation, ce livre raconte « de l'intérieur » le quotidien d'enfants et adolescents demandeurs d'asile en Europe. Il met en lumière les trajectoires de mineurs isolés, parmi les plus vulnérables sur les routes migratoires.
Alors qu'on ne parle que de crise migratoire et de « flux de migrants », le but de cet ouvrage est d'incarner des personnes, des individualités, pour raconter au plus juste ceux qu'on nomme les « mineurs isolés », des enfants et adolescents partis en éclaireur sur les routes de l'exil. Ce livre cherche à leur donner chair et à retracer le récit et le parcours de plusieurs d'entre eux. Suite à de longues immersions de terrain en Méditerranée, ce livre leur donne la parole, agit comme un « haut-parleur » pour nous permettre de tendre l'oreille et d'apprendre de leur résilience et leur courage hors-normes.
On connaît mal la conception ricoeurienne de l'utopie. Et pourtant, Paul Ricoeur en fait une condition de possibilité de la vie démocratique. Le présent ouvrage montre la fécondité de ses travaux pour penser l'utopie aujourd'hui.
Peu connue du public, la conception ricoeurienne de l'utopie est pourtant très féconde. Paul Ricoeur lie l'utopie à la question centrale de la créativité dans ses travaux, ce qui explique son lien avec l'imaginaire social. Il n'a pas hésité à en faire le plaidoyer à l'époque même où cette notion, en raison du marxisme et de sa critique, n'avait pas bonne réputation. Contre l'utopisme, il n'a cessé de montrer que la bonne utopie était celle qui acceptait un état de tension entre un absolu souhaitable et un optimum réalisable. L'utopie est vitale en démocratie :
Par son statut d' « extraterritorialité », elle permet de contester le caractère idéologique de l'ordre social établi.
L'oeuvre d'Arif Dirlik (1940-2017), historien américain d'origine turque fera date dans les études chinoises. En abordant la le monde chinois par la mondialisation, il sort d'un exceptionnalisme culturel suspect pour envisager le pays dans une globalisation néolibérale dont il est devenu un acteur majeur.
Des origines occidentales du mot « Chine », à la relation de la Chine à la modernité, et aux enjeux soulevés par l'écriture de l'histoire dans un pays de vieille culture historienne, jusqu'aux aléas du succès chinois des théories postmodernes, postcoloniales, la sélection de textes présentée ici permet de découvrir pour la première fois en français cette logique imparable qui lie l'histoire, le langage et la politique dans une longue et fructueuse carrière.
Enquête sur la façon dont les westerns racontent la fondation de la république américaine en révélant pour la première fois les implicites politiques et moraux de ce genre cinématographique très populaire. Gérard Mairet montre que les films élaborent une fiction politique visant à transformer l'histoire réelle en mythe de l'origine. Or le personnage principal de l'origine est beaucoup moins le « cowboy » que l'Indien que les films excluent généralement de la république.
On dénombrerait 7000, voir plus de 10 000 westerns ! Gérard Mairet dans cette enquête journalistique retient cent vingt western hollywoodiens emblématiques, parmi lesquels se trouvent les chefs-d'oeuvre du genre qui, délivrent la matière de la philosophie politique du western.
Parfois achevés à son insu, les livres de Pierre Michon peuvent rester longtemps en sursis, tels des tableaux dont l'heure n'est pas venue alors que d'autres, plus récents, sortent de l'atelier. Mais tous - y compris ceux non encore parus - semblent « contemporains » les uns des autres, pans détachés, selon une maturation inégale, du monument invisible de l'oeuvre : déjà-là et à venir ; remise en chantier permanente, dans le doute et la joie, de questions toujours en suspens jusqu'au moment où, selon le mot de Michon, ça marche car le « Roi, dit-il encore, vient quand il veut ». Le labyrinthe où, depuis l'inaugural Vies minuscules (1984), l'écrivain chemine « à l'aveugle » semble ainsi se développer hors du temps, comme sous l'effet d'un secret principe organisateur. S'appuyant sur la longue crise des Onze (2009) dont le dénouement tardif éclaire d'un jour nouveau un parcours singulier, cet essai s'efforce d'interroger la « profonde nécessité non dite » qui opère à tous les niveaux de l'oeuvre de Pierre Michon, du simple motif récurrent à l'architecture d'ensemble.
Deleuze, penseur de l'image, ne nous invite pas à être devant l'image qui nous apparaît, mais dans l'image qui nous transforme. Sa pensée des arts visuels évince radicalement la transcendance, ayant rejeté tous les idéaux de vérité, liberté et justice.
Critiquant les distances réflexives et médiatrices de la représentation, Deleuze privilégie la pure présence de ce qui est image, ainsi que la propagation directe des vibrations qu'elle véhicule. Davantage que dans les domaines musicaux et littéraires, il semble que le philosophe ait développé pour les arts visuels une pensée allant à contre-courant de la définition la plus courante du médium qui leur est associé, selon laquelle l'image est la copie d'un substrat originaire ou la trace d'un référent. Cet ouvrage questionne ce paradoxe, en approchant la pensée deleuzienne de l'image selon des perspectives multiples et en la resituant parmi d'autres théories contemporaines de l'image, afin de mieux en dégager sa singularité.
La littérature arabe classique, notamment celle de l'adab, contient de nombreuses références au monde animal, dans des traités géographiques, « zoologiques » ou dans des compilations encyclopédiques. Alors que la science arabomusulmane est bien connue pour les mathématiques, l'astronomie, la philosophie ou la médecine, la zoologie arabe médiévale a été encore peu étudiée et cette rareté de travaux scientifiques est encore plus flagrante pour la faune aquatique. Aux époques abbasside et mamelouke, le savoir sur les animaux balance entre deux pôles : un plus rationnel, dans une lecture critique des autorités grecques, l'autre plus « merveilleux » où les auteurs cherchent à divertir leur lectorat ou à le faire méditer sur la puissance de la Création divine. Le monde marin est propice à l'évocation du monstrueux ou du légendaire, notamment autour de la baleine, animal évoqué dans plusieurs articles de ce dossier, Ce volume réunit à la fois des spécialistes des textes arabes et latins, et vise à offrir un aperçu des connaissances des lettrés arabes sur la faune aquatique (notamment la question de la classification zoologique) et à étudier certains aspects de la transmission de ces savoirs dans littérature scientifique latine médiévale, notamment médicale.
Que fait le style à la pensée ? Le livre répond à cette question en proposant une lecture stylistique de textes philosophiques (dont ceux de Deleuze et Guattari, Derrida, Lyotard) qui partagent une fin : renouveler la pensée par leur style.
Si la philosophie qui s'est développée en France dans les années 1970 autour de Deleuze et Guattari, Derrida, Lyotard constitue un objet d'étude dans le champ de la philosophie, elle l'a été beaucoup moins dans celui de la stylistique. Or, ces pensées se fixent pour fin, de renouveler la pensée à partir de leur écriture ou de leur style. Le livre propose de prendre au mot et au sérieux ces philosophes et de comprendre, par une plongée au coeur de leurs textes, la façon dont ils ont opéré une telle reconfiguration de la pensée philosophique.
Les histoires de la critique littéraire ne manquent pas, mais l'originalité du présent volume est de montrer que les médiévistes ont pris une part prépondérante et souvent insoupçonnée dans l'élaboration de ses modèles.
Le concept de cet ouvrage est nouveau : basé sur l'expérience de l'auteur, qui travaille sur ces questions et les enseigne depuis trente ans, il consiste à proposer une histoire de la critique littéraire vue du point de vue du médiévisme : on n'y trouvera donc pas toutes les écoles critiques, mais la plupart ont quand même pu y trouver place, soit que les médiévistes - au sens large du terme - les aient inventées ou infléchies de manière décisive, soit que la littérature ou l'art du Moyen Âge aient offert à des méthodes qui a priori ne les sollicitaient pas des exemples susceptibles d'en éclairer et d'en consolider les principes.
Consacré à l'Islam médiéval, ce numéro réunit des spécialistes de différentes disciplines autour de l'étude de la notion de fitna, évocatrice du désordre politique, principalement dans le monde andalou ainsi qu'en Sicile. Les points de vue adoptés sont multiples, car les auteurs ont fait appel à une vaste documentation, à travers l'étude des historiens, géographes et poètes andalous. Ainsi, au delà des aspects politiques du sujet, ce numéro ouvre de nombreuses perspectives sur la production lettrée des mondes musulmans occidentaux entre le IXe et le XIVe siècle.
Raconter autrement le chômage, grâce à des regards croisés et des enquêtes incarnées, telle est l'ambition de cet ouvrage mené par un collectif d'autrices et d'auteurs, sous la direction de Vincent Message. Soucieux de faire entendre les voix individuelles derrière les statistiques, ce livre recueille les témoignages de demandeurs d'emploi, ainsi que des conseillers chargés de les accompagner. Au fil de cette enquête littéraire, la recherche d'emploi apparaît tantôt comme une comédie sociale qu'on a honte de devoir jouer, tantôt comme une expérience métaphysique qui force à se demander, au milieu de toutes les incertitudes, quelle direction on va tenter de donner à sa vie. Vincent Message revient ensuite sur les processus d'écriture et les enjeux esthétiques et éthiques de cette enquête, laboratoire social autant que littéraire.
Poursuivant le travail de Vincent Message sur le capitalisme contemporain, ce livre collectif explore l'expérience du chômage et la réalité des politiques publiques de l'emploi dans toutes leurs facettes. Il se démarque d'une approche sociologique en mêlant les récits de vie de chômeurs et la vision que chaque auteur et chaque autrice ont de la recherche d'emploi. Souvent poignante, parfois grinçante, cette enquête littéraire donne à découvrir une jeune génération d'auteurs talentueux, passionnés par l'écriture de l'oralité, la littérature du réel et les enjeux de la non-fiction narrative.
Extrême-Orient, Extrême-Occident explore le fonctionnement et les conséquences culturelles et sociales de la pluralité religieuse en Asie de l'Est en dépassant une simple approche essentialiste et en analysant les modes de coexistence et les expressions de tolérance ou d'intolérance par les États, les groupes et les individus.
En Asie de l'Est, différentes traditions religieuses cohabitent depuis près de deux millénaires, mais l'histoire de leurs relations n'est pas dénuée de tensions souterraines. La problématique envisagée dans ce numéro vise à comprendre leurs interactions au sein d'une société donnée en explorant le fonctionnement et les conséquences culturelles et sociales de la pluralité religieuse. Quels sont les phénomènes tenant à cette pluralité qui peuvent être observés dans les pays d'Asie de l'Est, hier et aujourd'hui ? Qu'est-ce qui caractérise leurs modes de coexistence et leurs expressions de tolérance ou d'intolérance ?
Si Charlemagne est connu pour avoir atteint la vieillesse, il n'est pas une exception parmi celles et ceux qui exercent le pouvoir au Moyen Âge. Le dossier vise donc à mieux cerner les rapports, dans le discours comme dans la pratique, entre vieillesse et pouvoir.
Si la vieillesse est une réalité au Moyen Âge, elle n'en est pas moins une notion relative. Médiévales s'interroge sur ses contours (flous) et ce qui permet de considérer qu'une partie des détenteurs et détentrices du pouvoir l'ont atteint.
Les auteurs analysent dans ce cadre les parcours individuels et les pratiques qui conduisent à l'exercice du pouvoir à un âge avancé, ses conséquences pour celui ou celle qui détient le pouvoir ou y participe, mais aussi pour les autres (entourage, individus relevant de son autorité) et donc les tensions intergénérationnelles qui peuvent en résulter, ainsi que le discours, admiratif, réprobateur ou indifférent, suscité par de telles situations.