Le Berlin des années 1920 offrait à l'Allemagne et à toute l'Europe le spectacle fascinant d'une ville trépidante, aux mille facettes, toujours en mouvement, constamment à la recherche de la nouveauté. C'était par excellence une ville carrefour, un lieu privilégié de la rencontre des cultures.
La représentation des milieux naturels est au coeur des problématiques intellectuelles, artistiques et même politiques de la période cruciale entre « Renaissance » et « Baroque ». C'est là que s'opère le clivage entre l'héritage des savoirs et des images de l'Antiquité et du Moyen Âge et l'avènement, tantôt lent et progressif, tantôt accéléré, voire brutal, d'une « vision du monde » que la science, l'expérience et la technique rendront bientôt incompatible avec les anciens cadres mentaux. Bientôt la science expérimentale révolutionnera la connaissance du vivant. La mécanique des mouvements et des passions obligera à repenser le réel en construisant de nouveaux modèles d'intelligibilité. L'Espagne et l'Italie se trouvent, paradoxalement, à l'avant-garde des découvertes et des nouveautés vectrices de changements et de remises en question, alors même que ces deux pays ont toujours été, en vertu de leur catholicisme triomphant, les champions incontestés de la vision du monde la plus traditionnelle et la plus théologiquement intangible. De cette contradiction devait surgir ce que l'on a appelé, à tort ou à raison, « le Baroque », cet enfant difforme dont les deux péninsules ont été les plus précoces berceaux.
Les articles composant le présent volume ont pour objet la présentation et l'analyse de ces divers comportements d'écriture et protocoles de représentation.
Le Colloque intitulé Guerres d'Italie. Histoire, pratiques, représentations, ne s'est pas attaché au déroulement des faits militaires, à l'éclairage et à l'explication des faits politiques, mais aux modalités de leurs représentations et à l'impact de ces années de guerres sur la culture et la société de l'Italie de la Renaissance. Le traumatisme qu'a représenté pour les Italiens l'irruption sur leur sol des armées étrangères, la conscience qu'ils ont eue de vivre une guerre nouvelle ouvrant une ère nouvelle, ont suscité dans la Péninsule des interrogations prolongées sur le lien entre le militaire et le politique, ainsi qu'une série d'ouvrages consacrés à la théorie de la guerre. Mais plus largement, ce sont tous les genres littéraires qui portent en eux la marque de ces moments de crise : écrire la guerre n'est plus le domaine réservé de l'historien. Plusieurs des études présentées ici interrogent des textes de nature et de portée tout à fait diverses, qui tentent d'établir un rapport entre le vécu singulier et une vision plus globale de la situation. L'historiographie elle-même, qui prend à cette période un nouvel essor, naît souvent de la plume d'écrivains qui ont aussi été des hommes d'action, et dont la volonté de représenter la catastrophe et d'expliquer le passé est souvent travaillée par le besoin de refaire intellectuellement l'histoire, de suggérer en filigrane comment il pouvait en être autrement. Ce volume souhaite ainsi éclairer comment se conjuguèrent, dans les premières décennies du XVIe siècle, les trois termes : vivre, penser et représenter la guerre.
Cet ouvrage veut mettre l'accent sur le rôle qu'a joué dans la carrière de Pierre Hourcade, Armand Guibert et Paul Teyssier leur présence à Lisbonne pendant la guerre.
C'est en effet dans cette ville et de cette époque que date l'élan décisif qu'ils ont su donner aux études portugaises en France. Ces trois ardents lusophiles à la personnalité très différente ont mis en valeur l'image d'un Portugal encore trop méconnu, ont fait reconnaître la langue portugaise dans les études universitaires et ont efficacement agi en faveur de la réception des cultures et des littératures lusophones (Portugal, Brésil, Afrique, Asie) dans les milieux intellectuels français.
Cet ouvrage se veut un hommage à la culture portugaise et un hommage aux trois pionniers de la lusophilie en France : Pierre Hourcade par son oeuvre de critique et de traducteur ; Armand Guibert que l'on peut considérer comme le révélateur de Pessoa en France et dans le monde ; Paul Teyssier, universitaire dont les travaux linguistiques font toujours autorité.
Pendant longtemps, les recherches sur les transferts culturels se sont concentrées sur les acteurs institutionnels, sur les " influences " réciproques et sur les " images " de l'autre circulant entre les nations.
Le rôle important joué dans ces échanges et ces contacts par la société civile, à travers certains groupes sociaux ou professionnels plus mobiles et réceptifs que d'autres (par exemple les milieux universitaire, littéraire et artistique) ou à travers des initiatives individuelles ou collectives n'a été vraiment mis en lumière que récemment. Cette médiation culturelle et sociale " à la base " a existé hier comme aujourd'hui.
Mais son rôle devient particulièrement évident et essentiel quand elle doit pallier les insuffisances des canaux traditionnels ou rétablir les contacts et les échanges suspendus par quelque catastrophe historique : les relations franco-allemandes de l'entre-deux-guerres en sont un bon exemple. Les études réunies ici informent sur cette évolution récente de la recherche et explorent différents aspects de la présence culturelle française dans la capitale allemande à l'époque de la République de Weimar.
Elles montrent comment, en dehors de la diplomatie officielle, des initiatives personnelles ou les efforts de certaines organisations et institutions non gouvernementales ont réussi, dans l'esprit des traités de Locarno, à rétablir de nombreux contacts prometteurs. Récupérées, dévoyées et anéanties par le national-socialisme, ces amorces de rapprochement ont fini par porter leurs fruits dans la deuxième moitié du XXe siècle.
Cette cinquième livraison de la Bibliographie du dix-neuvième siècle est consacrée à l'année 2002. Elle offre au spécialiste comme au lecteur curieux une information la plus large possible des publications françaises et étrangères dédiées au 19e siècle (de 1800 à 1914) dans le domaine de la littérature, des beaux-arts, des sciences et de l'histoire. Ouverte aux disciplines les plus diverses, la méthode de collecte des informations refuse toute définition préalable de la recherche. L'unique parti pris est celui d'un classement de la production par types de travaux (éditions, ouvrages, collectifs et revues) plutôt que par concepts ou jugements de valeur. Il ne s'agit cependant pas d'une bibliographie exhaustive, mais sélective, accordant une certaine priorité à la qualité, à l'universalité et à la représentativité des ouvrages.
Créée en 1998, la Bibliographie du dix-neuvième est rédigée par des chercheurs à l
Sans prétendre procéder à un bilan exhaustif de l'évolution des syndicats en Grande-Bretagne au cours du 20e siècle, les auteurs de cet ouvrage collectif visent à mettre en évidence un certain nombre de problématiques particulièrement révélatrices de la transformation des organisations syndicales au fil du temps et à analyser les origines et les conséquences de tels changements en une perspective historique et une approche pluridisciplinaire. Le mouvement syndical britannique, au rôle prétendument dépassé et obsolète, ne paraît pas à l'ordre du jour en ce début de 21e siècle. En dépit des difficultés de tous ordres, les syndicats britanniques semblent progressivement prendre la mesure des défis qu'ils doivent relever et accepter l'idée d'un nécessaire renouvellement.
L'histoire sociale et culturelle est au coeur de l'étude de civilisation britannique. Des spécialistes français et britanniques tentent ici de restituer les grandes évolutions historiographiques des 30 ou 40 dernières années dans lesquelles s'inscrivent les différents changements survenus dans des champs particuliers (historiographie de la population anglaise, émergence de l'histoire culturelle, la justice criminelle, l'identité britannique, les loisirs, etc.)
La problématique du présent numéro, consacré à «Présentations - RePrésentations - Représentations », s'articule au premier chef autour de la (fausse?) distinction introduite par Thomas De Quincey en août 1848 dans la North British Review entre ce qu'il appelait 'the literature ofknowledge' ('thefunction ofthefirst is-to teach', écrivait-il) et 'the literature ofpower' ('thefunction of the second is-to move'). Il est clair que toute présentation, re-présentation ou représentation de la société britannique - quelle que soit par ailleurs la volonté didactique de son auteur - contient une dimension de médiation qui relève des deux à la fois.
Cet ouvrage rassemble le fruit des travaux de l'équipe « Théâtres de la mémoire », qui explorent l'hypothèse qu'en mobilisant l'imaginaire, le cinéma modifie les frontières entre mémoire et histoire.
Les films, en effet, ne constituent pas seulement des documents historiques ; ils mettent en ouvre une écriture propre au langage audiovisuel qui permet de revoir et remonter le passé autrement que ne le fait le texte historiographique. Parce qu'ils mobilisent l'affect en même temps que la réflexion, les actualités filmées ou les documentaires - qui se lisent comme « cinéma du réel » -, mais aussi les « fictions » engagent avec le passé un rapport plus sensible que les archives écrites.
Qu'il s'agisse de réactualisation d'images d'archive, de témoignages ou de reconstitution, les films abordés dans ce volume permettent au spectateur, dans le va-et-vient entre « alors » et « maintenant », de percevoir l'épaisseur du temps et d'en éprouver le devenir. Aussi les études réunies ici se proposent-elles d'interroger un type d'historicité proprement cinématographique.