Découvrez le texte fondateur de J.R.R. Tolkien, précurseur des théories sur le conte de fée, le merveilleux et la littérature de Fantasy.
Du conte de fées est l'essai de Tolkien qui correspond le mieux à l'ensemble de son oeuvre créatrice. Il est essentiel à la compréhension des écrits de Tolkien lui-même, et il pose bon nombre de ses principes créateurs, parmi lesquels la sous-création, le concept de Faërie et la valeur de la fantasy. L'objectif de la présente édition est d'ouvrir à l'oeuvre créative et théorique de Tolkien, afin de saisir son raisonnement autour de la littérature dite de Fantasy et le conte de fée.
Cette nouvelle édition française est accompagnée d'une préface de Nathalie Prince, universitaire spécialiste des littératures jeunesse et de Fantasy.
Dans cet essai, Tolkien se pose trois questions : qu'est-ce qu'un conte de fées ? Quelles en sont les origines ? Et surtout : quelle est leur utilité ? Les notions abordées y sont très importantes pour cerner l'importance qu'accorde Tolkien au conte de fées et mieux comprendre l'univers original qu'il a créé au fil de ses ouvrages.
Depuis la fin des années 1970, l'idée de totalitarisme a agi comme un interdit d'imaginer un avenir collectif désirable. Mais aujourd'hui, le capitalisme mondialisé touche à sa fin, discrédité par les crises environnementale, sociale et sanitaire. Le moment semble venu de faire un retour vers le futur. C'est ce que propose cet ouvrage, à partir de l'utopie et de la science-fiction.
L'utopie est une forme littéraire, inventée par Thomas More en 1517, qui consiste à représenter une sorte d'enclave idéale, de monde séparé du monde. Mais il s'agit aussi, plus profondément, d'une aspiration au changement, d'un élan dont on retrouve la trace dans une multitude de textes ou de situations dépassant de loin le corpus des utopies positives.
Fredric Jameson n'entend pas proposer une utopie nouvelle, mais relancer l'imagination utopique en éprouvant ses possibilités et ses limites. Si l'utopie rompt absolument avec le présent, si elle pose ce qui succède à cette rupture comme étant radicalement différent de ce que nous connaissons, la différence radicale devient impensable. Toutefois elle peut aussi - comme le fait la science-fiction - transformer le présent, faire de lui un passé et se présenter comme un message venu du futur. Elle nous arrache alors au désespoir d'une situation apparemment immuable et nous fait respirer un « air venu d'autres planètes », dont nous avons le plus grand besoin.
Née des oeuvres incestueuses d'Oedipe et de Jocaste, Antigone bravera les ordres de Créon pour inhumer son frère, Polynice. Elle sera enterrée vive. Pamphlet contre la loi humaine et pour la loi divine ou, au contraire, apologie de la raison d'État:les générations se sont succédé, incapables de trancher. Au fil des pages, l'on découvre, cependant, que la loi divine invoquée par Antigone - enterrer les morts - n'est pas moins humaine, et que défendre l'État est aussi une loi divine, tandis que la pièce met en scène l'affrontement de deux amours:celui d'une soeur pour son frère et celui d'un homme pour la cité et son pouvoir. Les hésitations du choeur sont là pour souligner les incertitudes ou les ambiguïtés du devoir que dictent et l'amour et le droit.Cette pluralité des sens et cette irréductibilité des interprétations - d'Eschyle et Sophocle à Anouilh et Cocteau, en passant par Garnier, Racine, Alfieri, Marmontel, Hegel, Holderlin - sont partie intégrante de la culture occidentale. Le conflit Antigone-Créon est désormais, semble-t-il, une dimension a priori de la conscience intellectuelle et politique de nos démocraties. Comment expliquer autrement que ces légendes grecques antiques continuent à inspirer et à déterminer tant de nos réflexes culturels les plus fondamentaux?
Écrire un livre est souvent l'aventure d'une vie. Les candidats sont nombreux, les élus sont rares, et il faut une bonne dose de détermination et de travail pour se faire publier. À l'opposé du manuel d'écriture scolaire et inhibant, Écrire, mode d'emploi, texte espiègle et généreux, est une promenade au pays de la littérature en même temps qu'une mine de conseils en or. Un petit bijou à mettre entre les mains de tous ceux qui aiment lire et écrire.
« Tout, chez Rimbaud - sa jeunesse, sa classe sociale, ses origines provinciales, son extrême ambivalence face à l'idée de trouver une vocation ou de fonder un foyer, sa haine de l'«être poète» -, suggère que l'on ne saurait le comprendre seulement en lisant son oeuvre. Il faut essayer de comprendre les personnes et les choses qui l'entouraient, et de l'envisager, lui, non comme un corps individuel mais comme une personnalité à moitié fondue dans la masse. Comme quelqu'un qui arpentait plusieurs mondes à la fois, quelqu'un à qui « plusieurs autres vies semblaient dues », quelqu'un qui, dans cette conjoncture historique particulièrement instable, où les travailleurs parisiens avaient pris en main leur orientation politique, fit le choix, du moins pendant quelques années, d'écrire de la poésie. À la différence de Flaubert et de Mallarmé, la vie de Rimbaud ne fut pas une vie d'artiste. »
En 1979, Ursula K. Le Guin est au sommet de sa gloire : ses romans de science fiction et de fantasy se sont imposés comme des chefs d'oeuvres et elle est une des romancières américaines les plus primées. Toutefois, parallèlement à ces succès publics, elle a la réputation d'être une théoricienne hors pair, et une oratrice remarquable. Elle parcourt alors universités, congrès, bibliothèques et librairies pour parler des sujets qui la passionnent : le féminisme, l'anarchisme, le rôle humaniste de la littérature, et, surtout, la fonction des littératures de l'imaginaire. Le Langage de la nuit est le recueil d'essais littéraires qui résument sa pensée et composent un manifeste pour l'imaginaire, car si nous pensons et parlons le jour, la moitié de notre vie se passe la nuit, où se réfugient la poésie et l'imaginaire. Pourquoi les littératures de l'imaginaire ont cessé, au vingtième siècle, d'être le coeur de la littérature ? Que permet la science-fiction ? Quelle est la place de la littérature jeunesse dans la littérature ? Autant de questions qui occupent les lecteurs depuis cinquante ans et qui trouvent des réponses dans ce volume, préfacé par le romancier Martin Winckler, fin connaisseur de la science-fiction, et grand admirateur de l'humanisme merveilleux de Le Guin.
L'un des traits marquants de notre époque est incontestablement la prise de conscience d'elle-même opérée par la femme. Toutefois, ce processus aboutit trop souvent à des impasses, faute de prémisses psychologiques satisfaisantes, autrement dit, de réalisme fondé sur le discernement qu'offre la psychologie des profondeurs.
Marie-Louise von Franz, collaboratrice de C. G. Jung durant trente ans, auteur notamment de La Légende du Graal et de Rêves d'hier et d'aujourd'hui (Albin Michel), s'est donc attachée à mettre en lumière les facettes variées de l'âme féminine en puisant dans ce réservoir de symboles de l'âme collective que sont les contes de fées. Son expérience de femme et de thérapeute à l'écoute de l'inconscient lui a permis d'en dégager de riches enseignements.
« J'égarai ma subjectivité, mais je trouvais un monde » écrivait Goethe, le père du « roman de formation ». Un monde dans lequel s'ancrent des personnages de fiction destinés à vivre les expériences d'un quotidien ordinaire. Le roman de formation se veut en opposition avec la littérature d'évasion ; on ne recherche pas l'accomplissement de rêves mais celui de l'Homme. À l'image de Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir, le héros mûrit et évolue dans la société de son temps, devenue le théâtre d'une nouvelle conception de l'existence... Franco Moretti accompagne son lecteur dans une analyse de ce genre littéraire qui a révolutionné la pratique du roman : c'est en effet, à la fois, un support de compréhension sociologique, politique et psychologique.
Richement documentée, cette étude majeure nous entraîne au coeur du processus de création qui vit naître, entre autres chefs-d'oeuvre, Le Rouge et le Noir de Stendhal, Illusions perdues de Balzac, L'Éducation sentimentale de Flaubert, David Copperfield de Dickens, Un héros de notre temps de Lermontov...
La notion de genre a-t-elle une pertinence pour rendre compte de la production poétique contemporaine ? Permet-elle de délimiter ses frontières ou d'ordonner ses aspects ? Cet ouvrage croise les réflexions de poètes et de chercheurs, pour donner un aperçu de ce qui modèle la conception de la poésie aujourd'hui.
Cet essai, paru en 1928 à Leningrad, a connu un écho mondial. Le développement de la linguistique et de l'ethnologie structurale a fait de cet ouvrage précurseur un classique de plusieurs sciences humaines.
Folkloriste, Propp, à partir de cent contes russes du recueil d'Afanassiev, avait mis en évidence une unité typologique et structurale. La nouveauté de la méthode et l'importance des résultats théoriques obtenus ont provoqué de nombreux commentaires. Claude Lévi-Strauss, en particulier, a consacré à Propp une étude considérable.
Le problème des rapports entre littérature et société se pose à toutes les époques. Mais leurs rapports sont moins simples que ne le dit la théorie du miroir et du reflet. De L'Astrée à Werther, on pressent que le romanesque exprime le désarroi des milieux sociaux menacés par l'évolution historique. Mais Arthur, Lancelot et Tristan ne sont-ils pas autres ? Le merveilleux médiéval n'est-il pas un monde de pure fiction ? Erich Köhler démontre qu'il n'en est rien : les héros des romans courtois sont ceux de la société féodale et le héros courtois est pour lui un Don Quichotte gothique, sans avenir mais sans ridicule.
Comment d'une fable faire une forêt ? Prenez un poète et philosophe dont le coeur, au tout début du 19e siècle, balance entre foi et doute. Puis transportez sa pensée jusqu'à un homme du 21e siècle, amateur de textes et curieux des enjeux du monde. Accordez le tout dans un moment de rencontre avec des hommes et des femmes qui savent ce que s'engager veut dire. Et vous obtenez le projet fou d'une forêt grande comme l'île de la Dominique, plantée en plein coeur de l'Europe. C'est le miracle de l'écriture que nous conte ici Éric Fabre qui, un jour, rencontra Giacomo Leopardi.
À l'heure où les extrémismes, les dogmes religieux et l'abêtissement affaissent le socle de la pensée républicaine, l'opuscule du philosophe Emmanuel Kant, publié en 1784, Qu'est-ce que les Lumières ? s'inscrit dans l'évidence d'une réflexion contemporaine refondée sous le regard citoyen de Richard Escot, journaliste et écrivain, co-auteur du Dictionnaire des Penseurs (Honoré Champion, 2018).
Chercher et trouver sa voie a toujours été l'un des buts les plus élevés de l'être humain, quête intérieure souvent effectuée sur les pentes les plus abruptes. L'Ascension du mont Ventoux, carnet de voyage introspectif rédigé par Pétrarque en 1336 témoigne, à travers métaphores et citations philosophiques, d'une profonde réflexion sur l'être et son émancipation.
Après son regard posé sur Kant (Oser Savoir - les défricheurs, 2021) Richard Escot s'empare de ce texte de Pétrarque et le projette dans une perspective originale, un continuum littéraire qui relie l'esprit de la Renaissance aux oeuvres de Jack Kérouac - en passant par René Char, Dante Alighieri et René Daumal.