« Je ne suis vraiment débarrassé de moi-même que lorsque j'écris ». Dans la littérature française, Romain Gary, de son vrai nom Roman Kacew, est une figure qui habite notre imaginaire. Originaire de Pologne, Niçois de coeur, Compagnon de la Libération, diplomate, il mena une vie d'une richesse insoupçonnée. Ecartant les idées reçues, cet essai se fraye un chemin à travers ses textes afin de tenter de percevoir toute la complexité de l'identité de ce polyglotte, complexité telle qu'il fut le seul double lauréat du prix Goncourt, sous deux identités différentes. « J'ai tout essayé pour me soustraire, mais personne n'y est arrivé, on est tous des additionnés. ». Gary est plus qu'un écrivain torrentiel du XXème siècle, c'est un humaniste porteur d'espoir.
Au travers de l'étude des romans de Toni Morrison, cet essai tente de montrer l'importance de la place de l'impératrice de la littérature afro-américaine (prix Pulitzer en 1988 et Prix Nobel de Littérature en 1993) dans l'histoire littéraire.
Ce qui émerge de son oeuvre, ce sont des hommes et des femmes confrontés, parfois depuis l'enfance, aux aberrations et aux violences de ce monde. Le Griot Morrison nous enseigne une sagesse immémoriale sur la façon de grandir, croire en soi, tenir bon face à l'adversité, aimer et partager, et surtout parler, échanger, ne jamais brader cette chose précieuse qui fait de nous des hommes :
Le langage. Comme l'explique l'auteur de cet essai, spécialiste reconnue de Morrison : «je sais qu'elle parle vrai et qu'il y a urgence qu'on l'écoute».
« La grandeur de l'homme réside dans sa décision d'être plus fort que sa condition. » Né en 1913 à Mondovi, dans un domaine agricole situé en Algérie Française, Albert Camus a été élevé par une mère analphabète et sourde. Il nous a laissé une oeuvre immense et inclassable éclairée par le soleil et la chaleur de son Algérie natale. La grandeur de Camus ne tient pas uniquement à ses oeuvres mais au bel exemple de sa vie. Fauché en pleine gloire alors qu'il venait de recevoir la plus haute consécration littéraire, Camus nous laisse une oeuvre diversifiée, abordant des sujets éternels tels que la justice, la liberté et la révolte qui ne cesse de faire écho encore à l'actualité. L'originalité de cet essai est de s'adresser à ceux qui voudraient découvrir ou re(découvrir) le bonheur personnel et littéraire de Camus, un auteur sous-estimé et si décrié par l'intelligentsia de son temps.
Ce essai propose une approche renouvelée de la vie et de l'oeuvre de l'écrivaine anglaise Virginia Woolf. Il associe deux types d'investigations : l'une porte sur l'animal en littérature ; l'autre étudie les questions du genre et de l'identité. Cet ouvrage s'adresse à tous les publics qui souhaitent découvrir ou redécouvrir Woolf. Quelle place le chien occupe-t-il dans le quotidien et l'imaginaire de la romancière ? Quels éléments fondateurs y expliquent-ils la présence de l'espèce canine ? Comment le compagnon de l'enfance devient-il un moyen de communication avec les autres, surtout avec les femmes ? En quoi contribue-t-il à libérer leur parole et la conduite de leur existence ? Comment aidet- il à traverser le monde des apparences et à faire l'expérience d'un langage nouveau ? Récit, analyses et traduction inédite en français d'un texte peu connu (« Sur un ami fidèle ») invitent à revisiter la biographie d'une figure de la littérature hors du commun.
Flaubert aux prises avec le « genre » propose une approche nouvelle et actualisée de l'oeuvre et de la vie du grand romancier du XIXe siècle. L'essai s'inspire des études féministes, de la théorie du « genre » (gender) et de la théorie queer. Ce n'est pas un ouvrage savant, il s'adresse au grand public, auquel il fait revisiter Flaubert selon une démarche qui veut rendre le sujet accessible. Quel était le rapport de Flaubert aux femmes, à la binarité, à la domination masculine ? Était-il conscient du caractère « genré » de la vie sociale ? Comment le « genre » s'inscrit-il dans des fictions telles que Madame Bovary, L'Éducation sentimentale, Un coeur simple ? Quels effets cette inscription y produit-elle ? Des analyses de certaines pages de ses romans alternent avec des citations tirées de ses lettres, toujours dans le respect du contexte historique. Il ressort de ce parcours qu'en ce début de XXIe siècle, Flaubert nous parle encore.
Cet ouvrage revient sur l'ensemble de l'oeuvre de l'écrivain Indien Rabindranath Tagore, prix Nobel de littérature 1913. Tagore représente la reconnaissance internationale de l'Inde comme grande nation, une Inde qui devient monde. Aujourd'hui, le rayonnement de l'Inde, son cosmopolitisme, son ouverture culturelle, sa place dans la politique l'inscrivent dans une histoire globale. L'analyse de cette vision de l'Inde universelle au travers des écrits de Tagore conduit à une pensée concernant l'humanité toute entière.
« Non la langue littéraire n'est pas morte ! » Elle révèle même une vitalité insoupçonnée. C'est ce que montre Cécile Narjoux dans cette étude, en prenant appui sur un vaste corpus de récits de fiction contemporains, et en examinant l'influence des modèles d'écriture récents du XXe siècle sur ces écritures de notre nouveau siècle. Au travers des formes langagières , c'est à une belle invitation au voyage dans le temps littéraire des oeuvres, au travers de leurs choix formels, singuliers autant que collectifs, que nous sommes conviés.
Ouvert, incomplet, " troué ", le texte de théâtre se donne à lire tout en affichant en creux la place vide destinée à être investie par ceux qui le transformeront en spectacle vivant proposé à des spectateurs. C'est le processus théâtral, dans toute l'" épaisseur " des " signes " (Barthes) qui le fondent, que les auteurs de l'ouvrage ont voulu étudier, contribuant au renouveau des problématiques en matière d'approche du texte dramatique qui ont surgi depuis une vingtaine d'années. Les études rassemblées ici s'attachent à décrire la " grammaire " spécifique du genre, à en montrer les échappées belles et à dégager les modes de construction de la signification d'un art où fusionnent plusieurs systèmes sémiotiques.
Alors que le fantastique a été largement analysé sous l'angle psychanalytique, politique ou poéticien, la critique a assez peu mis en valeur sa dimension philosophique. Cette étude, qui ne s'adresse pas uniquement à un public de spécialistes, met en lumière la façon dont ces textes pro- voquent à leur manière un questionnement sur des sujets centraux dans la réflexion des philosophes modernes : la nature et les limites du « réel », le problème de l'Autre et enfin la dialectique du non et du non-sens, à travers des réflexions sur le langage, le hasard et le mal La Chimère et le philosophe étudie le potentiel philosophique de la littérature fantastique, à partir d'un corpus très large couvrant le dix-neuvième et le vingtième siècle dans les littératures euro- péennes, nord- et sud-américaines, et asiatiques.
Alors que Paul Vaillant-Couturier (1892-1937) n'est plus évoqué que pour le rôle qu'il a joué au sein du PCF et à la direction de L'Humanité, cet ouvrage s'intéresse à la part la plus ignorée de ses activités, ses oeuvres littéraires, sur la valeur desquelles Aragon et Léon Moussinac ont attiré l'attention à l'heure de sa disparition. Sont convoqués au fil des commu- nications des documents peu exploités, en particulier des manuscrits et des inédits.
Cet ouvrage donne une image nouvelle de Vaillant-Couturier sur des fondements qui associent son parcours d'homme de lettres et ses engagements de militant politique. Il ouvre ainsi la voie à des études s'arrêtant à d'autres écrivains qui ont lié leur oeuvre littéraire à des engagements menés au sein ou à proximité du PCF.
Il s'agit ici d'interroger le rôle et la parole de la poésie au prisme de la question de l'individu de réputation plutôt philosophique que littéraire. Face au constat de l'échec de la philosophie à dire l'individu, on se propose de montrer, à travers les oeuvres de Pasolini, Rilke, Tsvétaiéva et Sophia de Mello Breyner, que la poésie n'est pas simplement l'origine ou la condition de la philosophie, mais l'instance privilégiée pour dire ce que la philosophie ne peut pas dire : l'individu. La poésie, à l'instar de la philosophie vise un sens universel mais, à la différence de la philosophie, elle le fait sans que l'individu poète disparaisse, elle réclame au contraire d'être l'expression d'une expérience très individuée et par cette individuation même ouverte à tous.
Réunissant des contributions de spécialistes de divers domaines (musique, cinéma, littérature française ou étrangère), cet ouvrage est consacré aux représentations littéraires et cinématogra- phiques de l'accordeur de piano, figure le plus souvent humble, passée sous silence, oubliée de la gloire, et jouant pourtant un rôle déterminant. Du «conciliateur» des origines, garant d'une forme d'accomplissement musical, au perturbateur en tous genres, passant du silence au réveil, de l'ombre à la lumière, les personnages auxquels l'accordeur donne naissance chez écrivains et cinéastes com- posent une galerie inédite, le plus souvent révélatrice de la force d'appel que représente la musique et de la puissance désirante qui lui est invariablement associée.
Cet ouvrage proose une cartographie d'une figure musicale détentrice des clés de tout un pan de l'imaginaire humain.
Une naissance invite naturellement à enquêter sur les mystères de la création et des origines. Le premier numéro des Cahiers Frédéric Dard consacre son dossier au thème de l'enfance, l'enfance dauphinoise ou plus tardive à Lyon, vue avec les yeux du jeune Frédéric mais aussi avec le regard rétrospectif de l'écrivain. De la nostalgie aux souvenirs, en passant par les écrits de jeunesse ou pour la jeunesse, ce numéro parcourt les premières années, si décisives, celles de l'apprentissage, de la découverte, mais aussi des illusions perdues.