Découvrez ce numéro 512 d'octobre 2022. Au programme: Grand dossier Louis Ferdinand Céline - Au delà du scandale, une affaire de style - Graphologie : ce que révèle son écriture Entretien avec Françoise Chandernagor Je fais des rêves qui me dictent mes romans Actualité : Helène Devynck, Jonathan Franzen, Claudie Gallay, Anne Goscinny, Sylvain TEsson, David Van Reybrouck...
Il est tout à fait naturel que L'Atelier du roman se tourne souvent du côté de l'Amérique latine, du côté de cette terre romanesquement fertile depuis un siècle. De Bioy Casares à Borges, de Sabato à Cortazar et de Carpentier à Roa Bastos, Marques, Fuentes, Vargas Llosa et beaucoup d'autres, les écrivains latino-américains ont ouvert à l'art du roman des voies nouvelles surprenantes et extrêmement fécondes. Le chilien Roberto Bolaño (1953-2003) est le dernier de cette glorieuse lignée. Son oeuvre qui a ébloui le monde entier au tournant du millénaire, acquiert rétrospectivement une signification que n'ont jamais eue les oeuvres de ses illustres confrères. Car cette oeuvre artistique éclot à un moment où notre espèce n'a des yeux que pour la science. Et depuis un demi-siècle nos sociétés hyperconnectées deviennent de plus en plus mélancoliques, fatalistes et désespérées. On a presque oublié qu'il appartient exclusivement à l'art d'illuminer l'homme et de lui insuffler l'enthousiasme pour vivre parmi ses semblables et pour renouveler de fond en comble sa civilisation. Et subitement, Roberto Bolaño. Le miracle de la création, on n'y croyait plus. Et subitement voilà une oeuvre romanesque protéiforme, inclassable, volcanique, anticonformiste, viscéralement moderne et profondément révolutionnaire. Malgré la stérilité artistique innée en notre monde, utilitariste dans son âme et postmoderniste dans ses apparences. Et malgré, sur le plan personnel, les innombrables obstacles qui ont jalonné la courte vie de Bolaño. Il meurt à Barcelone à l'âge de cinquante ans d'une maladie hépatique diagnostiquée une dizaine d'années auparavant. Cependant, c'est durant cette dernière période de sa vie qu'ont été rédigées La Littérature nazie en Amérique, Les Détectives sauvages et 2666, les oeuvres qui ont propulsé Roberto Bolaño à l'avant-scène romanesque mondiale. Enrique Vila-Matas, Philippe Ollé-Laprune, Juan Villoro, Massimo Rizzante, Miguel Gallego Roca, Francesco Forlani, Baptiste Arrestier, Muharem Bazdulj, Nunzio Casalaspro, Boniface Mongo-Mboussa, Lakis Proguidis, Christopher Dominguez Michael, Carmen Boullosa, Giovanni di Benedetto.
Dans le reste de la matière, à part les chroniques, toujours en décalage par rapport à l'air du temps, et les pages de critique littéraire, toujours dans notre tradition de cosmopolitisme et de diversité, signalons l'article de Norbert Czarny sur Modiano et celui de Fernando Arrabal sur l'école idéale. Et comme dans chaque publication, le tout accompagné des dessins humoristiques de Jean-Jacques Sempé.
La rédaction de Lire Magazine Littéraire vous propose son numéro tant attendu spécial rentrée littéraire. Au sommaire de ce numéro : Un grand dossier sur Alexis de Tocqueville, penseur de la liberté. Enquête sur Virginie Despentes, révoltée permanente. Nos romans préférés de la rentrée : Emmanuel Carrère, Emma Becker, Miguel Bonnefoy, Yves Ravey, Leila Mottley,... Retrouvez également des extraits exclusifs des romans de la rentrée littéraire : Russel Banks, Tatiana de Rosnay, Serge Tisseron et Manu Larcenet.
Comment écrire l'histoire des marges ? Cette question traverse l'oeuvre de Michel de Certeau, dans sa dimension théorique, mais aussi pratique : Certeau ne s'installe en effet dans aucune discipline, et aborde chaque domaine en transfuge, tandis que son principal objet d'étude est la façon dont un désir fait face à l'institution. À un moment où, tant historiquement que politiquement, la politique des marges semble avoir été effacée par le capitalisme mondialisé, l'essor des géants du numérique et toutes les formes de contrôle qui en résultent, il est particulièrement intéressant de se demander où sont passées les marges, comment les penser, et en quel sens leur expérience est encore possible. Ce dossier, coordonné par Guillaume Le Blanc, propose d'aborder ces questions en parcourant l'oeuvre de Michel de Certeau, afin de faire voir les vertus créatrices et critiques que recèlent les marges. À lire aussi dans ce numéro : La société française s'est-elle droitisée ?, les partis-mouvements, le populisme chrétien, l'internement des Ouïghours, le pacte de Glasgow, le tombeau de Proust et se donner du temps à Fontainhas.
La rédaction de Lire Magazine Littéraire vous propose un numéro spécial vacances additionné d'un supplément jeux de 30 pages sur la littérature. Au sommaire de ce numéro : Le grand entretien avec Boris Cyrulnik, Le portrait d'Ilaria Gaspari, Un cahier critique spécial poches (Littérature française, étrangère, Fantastique, Polars, BD/Jeunesse, Essais/Documents)... Retrouvez également des extraits en avant-première des romans de la rentrée littéraire.
HistoireRevue trimestrielle fondée en 1971, à l'initiative de Jean Levaillant, par le Département de littérature française de l'Université Paris 8 et les éditions Larousse.
Politique éditorialeLittérature propose des réflexions critiques sur l'invention des formes littéraires anciennes et contemporaines. Au croisement des sciences humaines et des arts, s'attachant également à l'histoire des idées, la revue est un pôle de réflexion sur le rôle inventif de la littérature dans la transformation des sociétés et des cultures.
Elle bénéficie d'un large lectorat international.
Cette revue scientifique à comité de lecture - classée «A» par l'ERIH (European Reference Index for the Humanities) - est ouverte aux jeunes chercheurs comme aux chercheurs confirmés.
Elle publie des numéros thématiques développant des réflexions intéressant l'histoire et la théorie littéraires, et des numéros consacrés aux recherches nouvelles sur auteurs; elle présente un «numéro libre» par an qui rassemble des articles reçus hors dossiers.
Elle fait paraître des «Réflexions critiques» sur ouvrages ou thèmes, et des «Notes de lecture» sur une sélection des ouvrages qui lui sont adressés.
Deux fois par an, la revue Littératures & Cie, diffusée en librairie, propose de longs entretiens avec des écrivains, des chroniques (poésie, théâtre, cinéma, musique, bande dessinée), des inédits, des sujets d'actualité, des découvertes, sans se priver parfois d'emprunter des chemins de traverse.
La première livraison va à la rencontre, entre autres, d'Astrid Éliard, Marc Villemain, Cécilia Dutter, Max Monnehay, Patrick Tudoret, Gérard de Cortanze, revient sur la découverte des manuscrits perdus de Céline, invite à relire Pierre Benoît et Henry Céard, injustement oubliés, tout en proposant d'autres pistes de lecture.
Rédigée par des écrivains, passionnée, voire subjective, Littératures & Cie entend donner à lire ou à relire, sans a priori ni parti pris.
Deux fois par an, la revue Littératures & Cie, diffusée en librairie, propose de longs entretiens avec des écrivains, des chroniques (poésie, théâtre, cinéma, musique, bande dessinée), des inédits, des sujets d'actualité, des découvertes, sans se priver parfois d'emprunter des chemins de traverse.
Rédigée par des écrivains, passionnée, voire subjective, Littératures & Cie entend donner à lire ou à relire, sans a priori ni parti pris.
Cette deuxième livraison va à la rencontre, entre autres, de Frédéric Vitoux (de l'Académie française), d'Ariane Bois, de Jeanne Cressange, de Fabienne Leloup, de Pierre Pelot, entre autres, aborde un sujet épineux, celui du plagiat en littérature, invite à relire George Orwell et à redécouvrir Maxime Du Camp, l'ami de Flaubert injustement oublié et propose quelques inédits, dont une pièce de théâtre de Lilian Auzas...
Littératures & Cie N° 2 a également posé 20 questions parfois décalées à 23 écrivains afin qu'ils se dévoilent davantage, notamment Amélie Nothomb, Stéphanie Hochet, François Tallandier, Stéphanie Janicot ou Jean-Pierre Andrevon...
Pour son centième numéro, Bifrost a choisi de célébrer l'écrivain le plus publié dans ses pages : Thomas Day.
Alter ego littéraire de Gilles Dumay, Thomas Day fait ses débuts littéraires en publiant des nouvelles dans divers fanzines, puis Bifrost dès son premier numéro, en avril 1996. En près de vingt-cinq ans, il publiera dans Bifrost une quinzaine de nouvelles et novellas. Ses récits, empreint de sexe et de violence, portés par un style fort, ne laissent pas indifférents.
Son premier roman, Rêve de guerre, paraît en 2001. Suivront une demi-douzaine de recueils et une quinzaine de romans, alternant entre fantasy, fantastique et science-fiction.
On soulignera notamment Le Trône d'ébène, récompensé par le Prix Imaginales 2008, Du sel sous les paupières, couronné par le Grand Prix de l'Imaginaire 2013, et La Voie du sabre, aventure japonisante récemment adaptée en bande dessinée chez Glénat (3 tomes). Si son dernier roman en date, Dragon (premier titre de la collection «Une Heure-Lumière»), remonte à 2016, Thomas Day est désormais plus actif en BD : la trilogie Wika avec Olivier Ledroit, le comic book Juste un peu de cendres avec Aurélien Police, et tout récemment, Macbeth roi d'Écosse avec Guillaume Sorel - illustrateur qui signe la couverture du présent Bifrost.
La trajectoire littéraire de Thomas Day est intimement liée à celle de Gilles Dumay, qui, quand il n'écrit pas, publie les autres. Au sein des éditions Encrages, d'abord, où il lance la collection «Lettre SF». En 1998, il rejoint les éditions Denoël pour diriger la fameuse collection « Présence du futur ». Après l'arrêt de celle-ci en 2000, il lance la collection « Lunes d'Encre », qui, entre rééditions d'indispensables classiques et publications de nouveautés faisant la part belle à l'ambition et l'exigence, deviendra l'un des fers de lance de la science-fiction en France. En 2017, il rejoint les éditions Albin Michel où il s'occupe du label Imaginaire.
Ce centième numéro met donc Thomas Day à l'honneur au travers de deux nouvelles inédites, un long entretiencarrière mené par Olivier Girard, un guide de lecture exhaustif et d'une bibliographie complète par Alain Sprauel.
Tout à la fois écrivaine, traductrice, essayiste et anthologiste, Sylvie Denis est l'une des récentes figures centrales des littératures de l'imaginaire francophones.
Née en 1963, elle commence à publier des nouvelles à la fin des années 80. Son premier recueil, Jardins virtuels, paraît en 1995 et se fait remarquer de la critique et du public - le livre reparaîtra quelques années plus tard dans la collection Folio, dans une version révisée et augmentée. On retrouve Sylvie Denis également au sommaire des anthologies « Escales », qui contribuèrent à cristalliser toute une génération d'auteurs ; elle dirigera le troisième et dernier volume, Escales 2001.
Au milieu des années 90, Sylvie Denis co-fonde avec Francis Valéry le magazine CyberDreams. Au cours de sa douzaine de numéros d'existence, la revue fait faire connaître au public français la crème des auteurs anglophones du moment : Eric Brown, Ian R. MacLeod, Kim Newman, Paul McAuley et surtout Greg Egan, l'un des auteurs les plus marquants des trente dernières années.
En tant que traductrice, Sylvie Denis travaille dans différents registres, alternant entre les space operas de Stephen Baxter et Alastair Reynolds, les anticipations politiques de Norman Spinrad et Kim Stanley Robinson, et la fantasy de Cail Carriger et Marie Brennan.
Sylvie Denis a publié une poignée de romans, en particulier aux éditions de l'Atalante. Le premier, Haute-École (2004), a été récompensé par le prix Julia-Verlanger. À ce roman de fantasy a suivi le diptyque de space opera formé par La Saison des singe (2007) et L'Empire du sommeil (2012). On lui dit également deux romans jeunesse : Les Îles dans le ciel (2008) et Phénix Futur (2009). En attendant un prochain roman...?
L'équipe de Bifrost s'intéressera à Sylvie Denis au travers d'une longue interview-carrière menée de main de maître par Richard Comballot, d'un guide de lecture explorant les différentes facettes de son oeuvre littéraire, sans oublier une bibliographie par Alain Sprauel.
Nos attentes à l'égard de la littérature ont changé. Autant qu'une expérience esthétique, nous y cherchons aujourd'hui des ressources pour comprendre le monde contemporain, voire le transformer. En témoigne l'importance prise par les enjeux d'écologie, de féminisme ou de dénonciation des inégalités dans la littérature de ce début du XXIe siècle, qui prend des formes renouvelées : le « roman à thèse » laisse volontiers place à une littérature de témoignage ou d'enquête. Ce dossier, coordonné par Anne Dujin et Alexandre Gefen, explore cette réarticulation de la littérature avec les questions morales et politiques, qui interroge à la fois le statut de l'écrivain aujourd'hui, les frontières de la littérature, la manière dont nous en jugeons et ce que nous en attendons. Avec des textes de Felwine Sarr, Gisèle Sapiro, Jean-Claude Pinson, Alice Zeniter, François Bon.
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Après ses numéros consacrés à Edmond Hamilton (n° 90) et John W. Campbell (n° 94), Bifrost s'intéresse une nouvelle fois à l'un des grands noms de l'Âge d'or de la science-fiction : Alfred E. Van Vogt.
Né en 1912 au Canada, Van Vogt s'initie à l'écriture au début des années 30, via des cours et des méthodes d'écriture.
Après plusieurs années à écrire de la romance et des textes de littérature blanche, il découvre la science-fiction par hasard en lisant un numéro de Astounding où figure « La Chose d'un autre monde » de John W. Campbell. Il prend contact avec ce dernier, l'influent rédacteur en chef, qui va l'inciter à écrire ses premières nouvelles de SF. Dans les années 40, Van Vogt va publier dans les pages d'Astounding plusieurs dizaines de nouvelles, qu'il va ensuite entreprendre d'assembler entre elles afin de former des romans : il s'agit là de la technique du fix-up, d'où naîtront plusieurs des classiques de notre auteur, tels que La Faune de l'espace, À la poursuite des Slans ou Le Monde des non-A.
Ces deux derniers récits seront d'ailleurs traduits en français par nul autre que Boris Vian.
Écrivain aux marottes curieuses - des procédés littéraires particuliers pour accoucher d'histoires aux idées foisonnantes, un attrait ponctuel pour la dianétique de L. Ron Hubbard, un intérêt constant pour le thème du surhomme et de l'immortalité -, Van Vogt exerce une influence cruciale sur le jeune Philip K. Dick. À la tête d'une bibliographie riche d'une quarantaine de romans et de plus de soixante-dix nouvelles, intensément publié par J'ai lu dans les années 60 et 70, Van Vogt est à présent tombé dans un oubli partiel.
Charge donc à Bifrost de réhabiliter l'écrivain, au travers d'un dossier exhaustif : un imposant article biographique signé Pascal J. Thomas, fin connaisseur de l'auteur, une bibliothèque idéale vanvogtienne, et une bibliographie par Alain Sprauel.
Séries télévisées, grands héros populaires, littérature et cinéma de genre, franchises déclinées en romans, films et jeux vidéo..., la culture contemporaine obéit de plus en plus à des logiques sérielles. Or, concevoir une oeuvre littéraire s'inscrivant dans une série engage des modes de création spécifiques et suppose l'intervention de nouveaux acteurs. C'est cette genèse des productions littéraires sérielles que ce numéro se propose d'explorer à travers une série d'études portant sur des sujets aussi variés que l'écriture en collaboration (Dumas et ses « nègres »), les traductions sérielles (la « Série Noire »), le rôle de l'éditeur populaire dans la création (Fleuve Noir, Harlequin), les stratégies d'écriture des auteurs (Frédéric Dard, Gérard de Villiers, Michel Bussi, Nine Gorman), les techniques employés par les romanciers (Marcel Allain et ses rouleaux de cire), enfin les stratégies déployées par les industries culturelles autour des grandes marques transmédia (la franchise Harry Potter). À travers ces différents objets, c'est aussi une plongée dans la fabrique de la culture populaire qui est proposée.
« En se plaçant au coeur de la nature, en ravivant ce sentiment, les poètes de l'école de Rochefort sont héritiers des poètes de la Pléiade. » Ce numéro de 303 est entièrement consacré à la poésie, une poésie qui replace l'homme au coeur de toutes les préoccupations dans un siècle qui avait oublié cette aspiration majeure. Dans l'Ouest puis à Paris, des poètes incarnent ce retour à l'humain mais cette aventure poétique est d'emblée collective. Dans les années noires de la Seconde Guerre mondiale, un nom et un lieu cristallisent cet élan poétique et fraternel : le poète René Guy Cadou, qui reste l'emblème de cette aventure, et Rochefort-sur-Loire, où se retrouvent autour de Jean Bouhier, Michel Manoll, Marcel Béalu, Jean Rousselot, Luc Bérimont, René Guy Cadou et tant d'autres... Rochefort-sur-Loire restera un rendez-vous, un moment exceptionnel de poésie, de vérité et d'amitié.
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Alors que de nombreux travaux ont éclairé la manière dont la référence à Molière, comme modèle ou repoussoir, nourrissait les théâtres nationaux dans la plupart des pays européens, on s'est moins attaché aux conditions et aux modalités de la diffusion de l'oeuvre moliéresque hors de France.
C'est à cette première réception, engagée du vivant du dramaturge, et dans le cadre de l'espace européen, qu'est consacré le présent numéro. Les 14 articles qu'il réunit montrent dans quels contextes (théâtre de cour, théâtre scolaire, spectacles proposés par des troupes ambulantes), par quels vecteurs, matériels, humains, politiques et économiques, selon quelles voies esthétiques (traduction, adaptation, hybridation de matériaux empruntés à Molière et à d'autres traditions spectaculaires...) mais aussi avec quels effets ou quelles conséquences (telles que la création d'une institution théâtrale ou d'un répertoire nationaux) s'opère une telle diffusion. En retour, la réception du dramaturge et de son oeuvre en dehors de la France jette des lumières neuves sur la constitution des hiérarchies et du canon français.
Stéphane Audeguy, Avant-propos Pierre Assouline, Résurrection de l'art perdu de la conversation Philippe Adam, Par les fenêtres Alexandre Lacroix, Portrait Google de saint Antoine Guénaël Boutouillet, Multiplication du peu Jean-Claude Monod, De la 'Psyché entre amis' au mail art viral : quelques réflexions sur les correspondances d'artistes et leurs transformations électroniques Martin Page, Vie Réelle® Anna Svenbro, Mobilis in mobili Chloé Delaume, Hashtag dans la vitrine Laurent Demanze, Bouv@rd et Cie. Les écritures encyclopédiques à l'ère numérique Pierre Senges, À propos d'électrophore et de tohu-bohu Collectifs, Fabula par Fabula : une moderne République des lettres (entretien) Éric Pessan, Sur toutes les pages blanches Jean-Philippe Toussaint - Laurent Demoulin, La mayonnaise et la genèse (entretien) Maintenant :
Camille Bloomfield, Petit portrait portatif de l'Oulipo contemporain (entretien) Un mot d'ailleurs :
Adam Thirlwell, Incarnadine Épiphanies :
Stéphane Audeguy, Tokkaido 140²
Philippe Forest, Avant-propos I. :
Jean-Paul Sartre, Que peut la littérature ?
II. :
Jean-François Louette, La littérature, du pouvoir au besoin Gisèle Sapiro, Les pouvoirs de la littérature : origines et métamorphoses d'une croyance ancienne Robert Kopp, Témoigner ou s'engager ?
Emmanuel Bouju, Oui, mais (encore). Puissance du roman contemporain III. :
Jean Ricardou, L'impensé d'un soir Jean-Pierre Faye, Un mur dans le roman Michel Deguy, Diffractions François Beaune, Ballade littorale Scholastique Mukasonga, Littérature et génocide : un défi à l'oubli Édouard Louis - Élisabeth Philippe, Savoir souffrir (entretien) Maintenant :
Aurélien Bellanger, Le dossier 53. Entretien à propos de L'aménagement du territoire Un mot d'ailleurs :
Elisabetta Rasy, Corporale Épiphanies :
Guy Walter, "Articulé entre mon père et ma mère..."
La revue Fario publie sa treizième livraison. Un cahier thématique tente dans ce numéro de répondre à la question : « Qu'avons nous fait de la beauté ? ». Si nous ne savons guère avec exactitude comment se constitue ce que nous nommons beauté, celle-ci s'est incontestablement imposée depuis des millénaires, non sans ambivalence, comme idéal et comme expérience, au commun des mortels. Mais il est incontestable que l'expérience des oeuvres et du monde exige aujourd'hui quotidiennement un rempart de déni face à la laideur, cette promesse de malheur. Il semble que la beauté, il ne suffise plus de l'insulter, il faudrait surtout l'oublier, afin d'y devenir totalement indifférent. Nous publierons de textes ou des fragments de Jean Frémon, Antoine Emaz, Denis Rigal, Salah Stétié, Christian David, Jacques Ellul, Jacques Damade, Lionel Bourg, Emmanuelle Guattari, Vincent Pélissier.
Dans la partie non thématique de ce numéro, nous publions des textes de Claude Mouchard, Baudouin de Bodinat, Christine Lavant, Christian Fumeron, des poèmes de Boris Sloutski.
Dans la rubrique « Où écrivez-vous », on trouvera une contribution de Denis Groszdanovtch.
Enfin le numéro se clôt sur la moisson saisonnière des « Faits et défaits contemporains ».
Cette quatorzième livraison de la revue prolongera le cahier consacré à la question de la beauté dans le numéro du printemps 2014. Elle contient également des textes consacrés à la condition et à la mort animale. Elle inaugure enfin une nouvelle rubrique : « Dies Irae », dans laquelle nous donnerons, comme l'indique son titre, la parole à la colère : celle que font surgir en nombre d'entre nous les absurdités d'un monde où la bêtise et le cynisme rivalisent pour nous accoutumer à leurs prodiges et nous distraire des catastrophes passées et présentes. Avec des textes de Pierre Bergounioux, Serge Airoldi, Baudouin de Bodinat, Lionel Bourg, Jacques Damade, Charles-Albert Cingria, Claude Mouchard, Jean Frémon, Denis Grozdanovich.
Dans son oeuvre immense et diversiiée, comme dans sa vie conçue et assumée comme une oeuvre, Mahmoud Darwich résume et incarne l'histoire de la Palestine moderne. Victime, avec sa famille, de l'expulsion massive en 1948 ; revenu peu après, avec les siens, en Palestine comme « iniltré » et devenu réfugié sur ses propres terres ;
Subissant en jeune poète et écrivain l'emprisonnement à répétition et l'assignation à résidence ; parti en 1970 rejoindre la diaspora et se déplaçant du Caire à Beyrouth, puis à Tunis et à Paris, il connaîtra toutes les blessures, toutes les pertes, tous les exodes et toutes les métamorphoses. Partageant ses dernières années entre Amman et Ramallah, il se confrontera à cete situation invivable qu'il appellera « la perplexité du retour » :
« Je suis venu, mais je ne suis pas arrivé. / Je suis là, mais je ne suis pas revenu ! » Dans son oeuvre poétique, Darwich a évolué du poème le plus simple au chant le plus sophistiqué, tout en réservant, toujours, une place primordiale à une lisibilité essentielle. Il a évoqué la perte et l'exil dans un souffle plus tragique qu'homérique.
Il a déconstruit les mythes et montré que, face à l'Histoire et à la vérité nue de la vie, « le temps des légendes est révolu ». Il a signiié au conquérant la nullité, à long terme, de sa démarche et élevé l'expérience des Peaux-Rouges, celle de l'Andalousie des trois cultures et celle de la Palestine au rang de métaphores universelles de la nostalgie, horizon dans lequel s'enracine le plus clair de son oeuvre. Dans ses derniers écrits poétiques, il épouse le mouvement d'une errance planétaire, édiie l'épopée des habitants des marges et des ombres, et témoigne d'une impulsion authentique et généreuse qui le propulse à jamais vers l'étranger, le pérégrin, le nomade et l'homme de passage.
Ce numéro d'Europe, riche de contributions internationales, ne néglige rien des principaux aspects de la vie et de l'oeuvre de Mahmoud Darwich.
Il inclut plusieurs textes du poète inédits en français : des poèmes extraits de ses oeuvres premières, un long entretien retraçant son parcours poétique et des articles et écrits épistolaires. Tous ces textes témoignent de sa féconde diversité d'écriture et de l'exceptionnelle acuité de son regard.
Parmi les écrivains de nos jours qui jouent un rôle important dans le renouveau des formes littéraires, Yasmina Reza est certainement la plus atypique. Actrice, auteur de théâtre, romancière et scénariste, jouée et traduite dans le monde entier, avec une vingtaine de livres à son actif, Yasmina Reza représente une énigme artistique qui ne pouvait pas laisser indifférent L'Atelier du roman. Quel est le fil conducteur de cette création multiforme, quel est le noyau esthétique de cette oeuvre qui se déploie dans le temps en alternant différents registres artistiques ? Ce n'est pas parce que nous connaissons la réponse que nous posons la question. Les questions de cet ordre servent à familiariser le lecteur avec les oeuvres surprenantes et novatrices faites pour durer comme celle de Reza. Articles, entre autres, de Pascale Roze, Florent Georgesco, Philippe Djian, Agathe Novak-Lechevalier, Alice Bouchetard et Lakis Proguidis.
Dans ce même numéro, à part les nouvelles romanesques du monde entier dont se chargent nos chroniqueurs, figureront des critiques sur Joseph Conrad, Stefan Zeromski, Jean Dutourd et Akira Mizubayashi, le tout parsemé des dessins humoristiques de Sempé, dont le rire n'est pas étranger au rire cruel et amical de Yasmina Reza.
Revue trimestrielle fondée en 1993 et dirigée par Lakis Proguidis, L'Atelier du roman se consacre à la critique et à la réflexion sur le roman et sur son rapport au monde.
On y trouve : des critiques, des entretiens, des nouvelles, des débats...
L'Atelier n'est pas une revue universitaire juxtaposant des textes de spécialistes mais, comme son nom l'indique, un lieu où se rencontrent les romanciers et où ils discutent librement de leur art.
Jusqu'à aujourd'hui, plus de 500 écrivains du monde entier ont contribué à la revue. Entre autres, Milan Kundera, Günter Grass, José Saramago, Ernesto Sabato, Fernando Arrabal, Philippe Muray, Michel Déon, Kenzaburô Ôé, Benoît Duteurtre, Jean-Philippe Domecq, Michel Houellebecq, Philip Roth, Carlos Fuentes, François Taillandier, Olivier Maulin, Bernard Quiriny, Juan Goytisolo, Morgan Sportès, Richard Millet, Dominique Noguez, Vincent Delecroix, Pierre Lepape et Yasmina Reza.
La revue est illustrée par Sempé.