La naissance du français est un acte politique : en 842, les Serments de Strasbourg sont écrits dans deux langues vivantes dont l'une, romane, marque les débuts officiels du français. Ce « protofrançais », ayant ainsi accédé à l'écriture, reçoit alors une forme commune et acquiert un statut politique. Bernard Cerquiglini retrace l'histoire des origines de notre langue et de sa mise en écrit au Moyen Âge.
Depuis des siècles, toute une tradition populaire d'humour et de sagesse marque le monde de la Méditerranée.
Conteur, écrivain, André Nahum offre ici avec les farces de Ch'hâ (ou Jeha ou Goha), personnage mythique du bassin méditerranéen, une anthologie d'histoires, d'expressions et de proverbes utilisés par les juifs de Tunisie.
Certains ont été adoptés et adaptés par les juifs à partir du folklore arabe, d'autres sont spécifiquement juifs.
Ces contes et proverbes ont été recueillis, pour la plupart, auprès de personnes originaires d'Afrique du Nord et d'Egypte.
Expressions de la sagesse populaire, ils ont accompagné vingt siècles de présence juive au Maghreb, avec des alternances de bonheur et de tristesse, de crainte et d'espérance et une indéfectible confiance en Dieu.
L'alphabet dactylologique est l'alphabet de la langue des signes française. Il est utilisé pour épeler les lettres, noms propres ou le début d'un mot. Cet abécédaire en LSF, réalisé en collaboration avec des personnes en situation de handicap, permet à tous, entendants comme sourds de s'initier à cet alphabet. C'est aussi tout un univers à découvrir et cette visualisation des lettres par des gestes permet de nouvelles approches pédagogiques.
Un procès d'écrivain convoque l'esthétique autant que l'histoire des sensibilités et des représentations politiques et culturelles. C'est ce que montrent les joutes judiciaires réunies dans ce volume, des exercices de critique et d'histoire littéraires qui convoquent de grands penseurs, de grands artistes ou de grands écrivains à la barre de la littérature.
Ces procès sur les droits intellectuels, moraux ou patrimoniaux de l'écrivain étaient déjà médiatisés au xixe siècle, tant ils résonaient de sensibilités politiques et sociales nouvelles, dans un contexte de proto-démocratisation des arts et des lettres par les progrès de l'instruction publique, l'invention de quotidiens à bon marché et la publication par eux de romans-feuilletons ou d'autres genres littéraires, les facilités de circulation offertes par le chemin de fer.
Ce livre théâtral est une sorte d'hommage au barreau littéraire et politique du xixe siècle, aux Odilon Barrot, Chaix d'Est-Ange, Boinvilliers, Lacan, De Nogent Saint-Laurens, Paillard de Villeneuve, Sénard, Allou, Paul-Boncour.
Comment parler d'amour, exprimer son désir, rompre une relation, aider, consoler, remercier ou pardonner. Pour trouver la tournure qui fera mouche tout en reflétant notre pensée, il semblerait que Jean-Loup Chiflet ait imaginé une solution aussi agréable que pédagogique. Pourquoi, en effet, ne pas puiser dans notre exceptionnel patrimoine littéraire en demandant à nos auteurs, poètes, romanciers et autres dramaturges de nous aider à nous exprimer avec élégance et efficacité ? En nous inspirant largement de ce florilège de citations, nous pourrions etre amenés à réfléchir, pourquoi pas, sur les faiblesses de notre condition humaine.
Le Traité de documentation. Le livre sur le livre est publié à Bruxelles en 1934 par Paul Otlet (1868-1944). Connu pour être le père des sciences de l'information modernes, Paul Otlet fonde le Mundaneum en 1895 avec Henri La Fontaine (Prix Nobel de la paix en 1913). Son traité est la synthèse du travail qu'il réalise au sein de cette vaste entreprise destinée à rassembler, à classer et à partager toutes les connaissances du monde. Dans cet ouvrage novateur, il expose ses idées futuristes et visionnaires sur l'information envisagée en fonction de ses di érents supports, son organisation et ses modes de circulation. Il imagine une sorte de cerveau mécanique qui intègre du son et de l'image, permette de combiner les informations et de les partager grâce à leur mise en réseau.
Quand on demande à dix écrivains et artistes de choisir leurs dix mots préférés, c'est une porte dérobée qui s'ouvre sur l'imaginaire et l'intimité de chacun. Qu'ils soient drôles, mélancoliques, improbables ou tendres, ces mots révèlent beaucoup du rapport singulier que tous entretiennent avec la langue, sa saveur, ses résonances ou ses fantaisies.
Dix auteurs, dix fois dix mots, cent belles déclarations d'amour à la langue française.
JOUEZ AVEC LA LANGUE FRANÇAISE !
A grand renfort de dictées, de quizz, de questions de grammaire, d'orthographe, de littérature, au fil de mots retrouvés, d'expressions à découvrir ou à redécouvrir, de citations célèbres ou non, de philosophes, écrivains et autres poètes célébrés, ce Figaro Littéraire estival propose aux jeunes comme aux grands enfants de (re)jouer avec la langue française pour se distraire, se cultiver un peu et en mesurer chaque fois un peu plus la beauté et la richesse.
Ce numéro spécial est conçu et réalisé en partenariat avec les éditions Le Robert, sous la direction d'Etienne de Montety, directeur du Figaro Littéraire.
Les théories de la signifi cation sont nombreuses. Mais aucune n'a ronte la question de savoir comment et pourquoi nait le sens. Paraphrasant la formule de Leibniz, les Principia semiotica du Groupe µ répondent à la question « Pourquoi y a-t-il du sens plutôt que rien ? » Rompus à l'interdisciplinarité, les auteurs se fondent pour cela sur les récentes avancées des sciences du langage et de la communication, et sur tout ce que les sciences cognitives ont permis d'engranger au cours des trente dernières années. Leur synthèse permet d'ordonner dans un cadre unifi é des phénomènes apparemment aussi divers que les langues, l'interprétation des textes, la communication animale, l'invention de l'outil, etc. et, propose une nouvelle alliance entre sciences humaines et sciences de la vie.
Dans son livre L'âme désarmée, essai sur le déclin de la culture générale, le philosophe Allan Bloom écrivait : « La question qui se pose à tout jeune être humain "Qui suis-je ?" et le besoin puissant de se conformer à l'impératif de l'oracle de Delphes "Connais-toi toi-même" qui est congénital en chacun de nous signifient en premier lieu : "Qu'est-ce que l'homme ?"... La culture générale donne accès à ces réponses, dont plusieurs vont à l'encontre de notre nature et de notre époque. L'homme pourvu de culture générale est capable de ne pas s'en tenir aux réponses faciles... Il est certes ridicule de croire que ce qu'on apprend dans les livres représente l'alpha et l'oméga de l'éducation, mais la lecture est toujours nécessaire, en particulier à une époque où les exemples vivants de valeurs élevées sont rares. ».
Inscrits dans le même mouvement, nous présentons ici des réflexions envisagées du point de vue de professeurs, dont la mission est de doter leurs étudiants d'une culture générale en tentant de viser un idéal de perfection humaine sans jamais perdre de vue la situation contemporaine. À l'heure de la politisation de l'éducation, avec des formules inspirées de théories à la mode telle la « pédagogie inclusive », en songeant à la course effrénée des penseurs de l'école pour adapter celle-ci aux besoins immédiats du monde du travail ou aux tendances sociétales du moment, ne faut-il pas s'interroger ? L'éducation supérieure remplit-elle son mandat ? Favorise-t-elle un milieu privilégié d'éducation libérale ? Qu'en est-il aujourd'hui de l'idée d'université ?
En 2010, la Francophonie fête ses quarante années d'existence. Depuis 1970, ce mouvement d'initiative populaire, dont quatre hommes politiques ont permis l'expansion, s'est rapproché de son objectif : rassembler dans une même communauté les pays ayant le français en partage. La Francophonie revendique aujourd'hui 200 millions de locuteurs, présents dans 70 pays des 5 continents. Instance politique de rang international, à travers l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et des opérateurs spécialisés, elle exerce son action dans des domaines aussi divers que la culture, l'éducation, les droits de l'homme, la solidarité ou le développement durable. Ses efforts ne portent plus seulement sur l'affirmation de la langue française, mais sur la promotion d'une diversité culturelle et linguistique dont une récente convention de l'Unesco a marqué l'importance. La Francophonie est-elle pour autant identifiée du grand public, et des francophones eux-mêmes ? Connaît-on sa structure, ses valeurs, ses missions ? En dressant un portrait complet de la Francophonie, cet ouvrage entend faciliter l'appréhension d'une des plus grandes communautés linguistiques du monde actuel.
La diversité dans la didactique des langues contemporaines, lorsqu'elle est traitée, semble être essentiellement considérée comme un objet, mais bien plus rarement comme un principe qui irrigue, déplace et dérange les recherches et les interventions, tant au niveau linguistique, culturel, formatif qu'au niveau conceptuel ou épistémologique. Tel est l'objectif principal du projet de recherche Diffodia et du colloque dont les contributions sont réunies dans ce volume.
Le début du XXIe siècle a vu se multiplier les ouvrages interrogeant les modèles conceptuels, notions critiques et méthodes dont dispose la francophonie littéraire pour se penser et appréhender son objet qui ne cesse de se renouveler. Le présent volume poursuit l'effort réflexif entrepris par Michel Beniamino et Lise Gauvin (1999, 2005), Jean-Marc Moura et Lieven D'Hulst (2003) et Dominique Combe (2010) afin d'actualiser le cadre théorique et poétique au terme de deux décennies pendant lesquelles les littératures francophones se sont imposées dans le champ littéraire français. Ainsi, par ce nouvel état des lieux, cet ouvrage collectif, issu d'un séminaire d'une grande richesse, contribue à offrir aux études francophones une assise épistémologique solide ainsi qu'une ouverture aux nouvelles écritures, en faisant dialoguer de façon originale chercheurs, étudiants et écrivains, dont les regards croisés renouvellent les approches.
I did not become deeply committed to the cause of bilingualism by pure chance : my commitment stemmed from my own observations and thoughts on the communication situations that I had experienced throughout my personal and professional life. Before describing the birth of the bilingual education movement, this book recalls the gradual rise of the interest in sign language that then developed into the struggle for bilingualism, starting in the nineteen seventies and right up to the present day. This growing interest and the many different initiatives and actions that it prompted through the French bilingual movement in the final decades of the 20th century, finally led to the official recognition of French Sign Language in 2005.
En lien avec l'histoire de la lecture et la sociologie des textes, le présent volume souhaite interroger les choix théoriques dont témoignent diverses éditions d'oeuvres complètes d'auteurs des XVIe et XVIIe siècles.
Ce livre est un recueil de propositions pour une didactique des langues vulnérables on en danger. Il apporte une pierre de touche aux méthodes et théories de la « revitalisation» de ce langues. Il se présente comme un kaléidoscope de méthodes et d'idées pour développer des ateliers de développement de ressources pédagogiques en langues autochtones (TERPLO), à partir de multiples ateliers d'écriture réalisés principalement par et avec des locuteurs d'une trentaine de langues mésoaméricaines, mais également sous d'autres latitudes, comme l'Estonie. Des langues (nahuati, mazatec, zapotec, etc.), ou des variétés dialectales d'un domaine linguistique (voro, mulgi et une variété orientale d'estonien, de Kodavere) qui, malgré la distance géographique et typologique, partagent les processus de résistance et de résilience sociolinguistique investis par leurs locuteurs. Cette dynamique de résistance, mais aussi de création et d'invention, d'élaboration et d'affinement de leur lexique et de leurs grammaires a travers la pratique pédagogiquement orientée de l'écriture, se reflètent dans chacun des ateliers analyses ici. Ces travaux co-participatifs, menés aux côtés de linguistes et d'anthropologues qui partagent leurs connaissances techniques et méthodologiques avec les instituteurs, les élèves des écoles et les étudiants des universités interculturelles, démontrent que l'écriture n'est pas un instrument appartenant exclusivement aux langues «dominantes», mais plutôt un outil de communication, un processus par lequel l'oralité reste certes un élément inhérent a la vitalité linguistique et donc de la pérennité de ces langues. L'écrit agit plutôt comme une ressource que comme une barrière. L'oralité et l'écriture, le transfert des connaissances, l'autonomisation, la dialectologie sociale et perceptuelle, la confrontation des points de vue (de l'expert et de l'usager), l'optimisme et le pessimisme constituent quelques-uns des axes qui soutiennent ces TERPLO, ou ateliers d'écriture didactique des «langues de tradition orale» on de toute langue menacée, contribuant a la construction épistémologique, méthodologique et écologique de cette praxis éducative et sociolinguistique qu' est la revitalisation des langues « en danger ».
Depuis un siècle, le Cameroun est un pays francophone. La langue évolue et s'adapte au milieu dans lequel elle se trouve, c'est pourquoi, dans les rues camerounaises, de nombreux termes français sont détournés de leur signification première.Après de multiples déplacements dans ce pays africain, Yann Lecouturier décide de collecter ces mots et expressions inventés par les Camerounais. Les «?sans-confiances?», par exemple, est un terme qui désigne des sandales usées, mais comment se forment ces nouveaux mots?? Sur quoi sont-ils basés?? Est-ce la naissance d'une nouvelle langue??En mêlant l'argot, le patois, les mots détournés, les personnages singuliers ou encore ses propres souvenirs, l'auteur nous offre un abécédaire amoureux du Cameroun.Yann Lecouturier est un retraité de 66 ans. Divorcé, père de trois enfants et grand-père de trois petits enfants, il se rend régulièrement au Cameroun depuis 2011.
Spéculer sur le destin d'êtres humains qui se développeraient en dehors de toute influence sociale est une expérience de pensée maintes fois réalisée depuis l'Antiquité. Fruits de l'imagination philosophique, les produits de l'expérience sont littéralement des êtres de papier. Leur destin est une étrange fiction qui a permis à ses auteurs d'approfondir leur réflexion sur ce que l'on appelle aujourd'hui l'inné et l'acquis.
Fictions d'isolement enfantin, l'anthologie rassemblée par Béatrice Durand, complète les analyses de Sauvages expérimentaux en donnant à lire le texte d'une expérience de pensée plurimillénaire. D'Hérodote à T.C. Boyle, le corpus comprend à la fois des auteurs peu connus et des auteurs canoniques (Montaigne, Gracían, Locke, Condillac, Rousseau, Herder...) que ce livre incite à relire d'un oeil neuf.
Le Parler français Hassanya est un travail de recherche sociolinguistique sur l'usage de quelques expressions et mots français dans le dialecte Hassaniya. En dépôt à l'Institut Français de Mauritanie (IMF) depuis 1995, sous forme de manuscrit, il a servi à plusieurs conférences-débats lors de la commémoration des journées de la francophonie.
En février 2018, le Conseil de l'Europe publie, plus de 15 ans après le CECR, un Volume complémentaire censé parachever le document de 2001, avec de nouvelles échelles de descripteurs, notamment pour la médiation. Cet ajout tardif ignore toutes les critiques du CECR formulées entre-temps, comme si ce document était la référence indépassable et définitive en didactique des langues-cultures. Les trois premières parties de cet ouvrage _CECR : par ici la sortie !_ font une critique serrée de ces deux publications au terme de laquelle il apparaît que le projet du CECR et de son volume complémentaire peut être résumé en quelques mots : feindre de traiter d'enseignement-apprentissage-évaluation, mais ne travailler en réalité qu'à promouvoir une forme d'évaluation limitée et commerciale, à savoir la certification. Dans les deux premières parties, la mainmise d'intérêts privés sur le projet européen d'enseignement scolaire des langues est établie, preuves à l'appui, alors que la troisième partie met en lumière le grand nombre des impasses et insuffisances théoriques et pratiques du CECR, en particulier sa dépendance à une méthodologie unique, l'approche communicative. Les deux dernières parties tracent deux voies parallèles de sortie du Cadre, toutes deux dans une perspective résolument pluriméthodologique : une « évaluation intégrée » qui prend en compte l'ensemble des enjeux du processus d'enseignement-apprentissage des langues ; une « méthodologie plurilingue intégrée » qui s'appuie sur le déjà-là en termes de répertoire langagier des apprenants et sur le déjà-construit en termes de savoirs sur les langues et de compétences d'apprentissage des langues.
Depuis une bonne cinquantaine d'années, la traduction homophonique - aussi connue sous le nom de traducson ou de traduction de surface (de l'allemand Oberflächenübersetzung) - a fait son entrée dans le champ littéraire international, où elle est pratiquée par un nombre croissant d'écrivains, aux États-Unis, en Allemagne, en France et au-delà. À la suite de quelques pionniers tels que Louis Zukofsky, Ernst Jandl ou les membres du groupe Oulipo, ce genre littéraire hétérodoxe, entre traduction et création, s'est largement diffusé sur le plan international, notamment en poésie. Dans la mesure où elle entend transposer dans une autre langue les sonorités d'un texte sans se préoccuper, en premier lieu, de son contenu sémantique, la traduction homophonique peut faire l'effet d'une provocation, d'un canular. Or, en jouant le son contre le sens, le populaire contre le savant, le profane contre le sacré, cette pratique apparaît également comme un vecteur privilégié pour interroger, subvertir, déconstruire nos idées sur la langue, la traduction et la littérature.
Il n'y a pas que l'humour anglais : au sud aussi on pratique la mise à distance amusée. La réécriture comique permet de porter la satire ou la dérision. Du xvie siècle à nos jours, littérature et poésie, mais aussi dessin, chanson, jeu vidéo manifestent l'esprit de parodie, en Italie, en Espagne, en Amérique latine. Du Cervantès parodique aux parodies de roman d'aventures, de l'Arioste à Casanova, des parodies de Manzoni aux chevaliers de Calvino, de Benni aux parodies de Neruda, la littérature est facétieuse et s'autoparodie.
Mais les autres arts ne sont pas en reste : caricatures du xviiie siècle à Venise, parodies des classiques par Disney Italia, videogame reprenant la Divine Comédie, reportage sur une finale de foot inventée, chanson qui parodie le mythe, le second degré est partout.