Un roman noir aussi précurseur que son auteur.
Engagé comme détective pour retrouver l'auteur d'un crime oublié dont l'arrestation constitue le clou d'une émission de téléréalité à gros budget, Toussaint Marcus Moore doit pister un pauvre Blanc, lequel, malgré la filature serrée dont il est l'objet, se fait assassiner. Moore devient alors le premier suspect... et il est Afro-américain ! Si on l'arrête, il est bon pour la chaise électrique. Il faut donc absolument qu'il retrouve l'assassin. L'intrigue se déroule dans une Amérique blanche et raciste des années du maccarthysme. Avant les héros de Chester Himes, Ed Cercueil et Fossoyeur-Jones, Toussaint Marcus Moore est le premier personnage noir de détective, faisant de Leonard Zinberg alias Ed Lacy un pionnier au talent incontestable.
L'autre chef-d'oeuvre de l'autrice de La Case de l'Oncle Tom.
La mort du colonel Gordon a placé Nina, sa fille, à la tête de la plantation de Canema, en Caroline du Nord. Une gestion hasardeuse conduirait l'exploitation à la faillite si Harry, un mulâtre dont elle ignore qu'il est son demi-frère, ne la tenait à bout de bras.
L'amour d'Edward Clayton, avocat et planteur, partisan d'une abolition progressive de l'esclavage, lui ouvre peu à peu les yeux. Trop lentement pour Harry, qu'un sentiment de révolte pousse à prendre la fuite. Il rejoint dans le « grand marais maudit » un esclave insoumis qui s'y est réfugié pour organiser un réseau d'évasion et fomenter des rébellions : Dred.
La Case de l'oncle Tom (1852) avait subi le feu croisé de l'oligarchie sudiste, attaquée dans ses privilèges, et des abolitionnistes les plus radicaux, jugeant ce roman trop indulgent pour les propriétaires blancs. Avec Dred (1856), Harriet Beecher Stowe renonce aux bons sentiments pour camper d'authentiques héros noirs. Ils sont à ses yeux les vrais héritiers de la Révolution américaine, dressés contre l'infamie d'un système qui n'a plus que quelques années à vivre.
En relevant la tête, j'ai rencontré son regard fixé sur moi... Sans réfléchir, sans avoir prémédité mon geste, j'ai cédé à une impulsion inconnue d'une violence irrésistible, et je me suis tout à coup trouvée à ses genoux, couvrant ses mains de baisers et répétant, à travers mes sanglots:«Je vous aime! Je vous aime! Je vous aime!...» Je sentais sous mes lèvres la douce chaleur de sa peau, la dureté de ses bagues... Venue parachever son éducation en France, Olivia, une jeune Anglaise de seize ans à peine, va être subjuguée par la directrice de son école, la très belle Mlle Julie qui lui fait découvrir la poésie, le théâtre, la peinture... Rien de plus vrai, de plus frais que ce premier amour d'une adolescente entraînée sans défense dans une aventure qui la dépasse. Mais si elle sait très bien jouer avec les sentiments exaltés de sa jeune élève, Mlle Julie vit en même temps une autre passion. Avec pour seules armes sa candeur et sa pureté, Olivia va se retrouver au coeur d'un drame. «Lyrisme passionné, spontanéité qui jamais n'échappe au contrôle, goût parfait, tels sont les caractères distinctifs de l'art de l'auteur», a écrit Rosamond Lehmann, qui ajoutait:«C'est pourquoi Olivia est une des rares oeuvres que je relirai avec la certitude de n'en avoir jamais épuisé le suc.» Quand Olivia parut en Angleterre en 1949, simplement signé «par Olivia», ce fut un succès immédiat. On sait aujourd'hui que l'auteur se nommait Dorothy Bussy, qu'elle était la soeur de Lytton Strachey, et une grande amie de Virginia Woolf et d'André Gide qu'elle traduisait en anglais.
Née en 1865 et décédée en 1960, elle n'a écrit que ce mince roman devenu un classique.