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CHRISTINE LAFERRIERE
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Lorsque Twyla et Roberta se retrouvent, elles sont devenues des étrangères l'une pour l'autre. Elles savent pourtant qu'un événement troublant de leur enfance, passée à l'orphelinat de St. Bonaventure, les a liées à jamais...
Twyla et Roberta ont huit ans lorsqu'elles se rencontrent au foyer de St-Bonaventure. L'une est noire; l'autre est blanche. (Mais laquelle est laquelle? Nous ne le saurons jamais...) Quatre mois durant, les deux fillettes resteront inséparables, avant que la vie ne les éloigne. Des années plus tard, elles vont se recroiser brièvement, à plusieurs reprises, chaque fois dans des circonstances très différentes. Des retrouvailles souvent malaisées, jetant une lumière trouble sur un épisode de leur enfance, une scène en apparence anodine mais dont le souvenir ne les a jamais quittées - si tant est que ce souvenir soit fidèle à ce qui s'est réellement passé ce jour-là... -
Le conte troublant et poétique d'un rescapé de guerre qui doit réapprendre à vivre en société, et affronter ses plus terribles souvenirs...
Frank Money est Noir, brisé par la guerre de Corée, en proie à une rage folle. À Atlanta, il doit retrouver sa jeune soeur Cee, cobaye d'un médecin blanc, pour regagner Lotus en Géorgie, la ville de son enfance - "le pire endroit du monde". S'engage pour lui un périple dans l'Amérique ségrégationniste des années 1950 où dansent toutes sortes de démons. Avant de trouver, peut-être, l'apaisement. Parabole épurée, violemment poétique, Home conte avec une grâce authentique la mémoire marquée au fer d'un peuple et l'épiphanie d'un homme. -
Bride est une femme magnifique. La noirceur de sa peau lui confère une beauté hors norme. Pourtant, elle a aussi été un choc à sa naissance pour ses parents. La jeune fille est prête à tout pour gagner l'amour de sa mère, même à commettre l'irréparable. Au fil des années, Bride connaît doutes, succès et atermoiements. Mais une fois délivrée du mensonge - à autrui ou à elle-même - et du fardeau de l'humiliation, elle saura se reconstruire et envisager l'avenir avec sérénité. Dans son onzième roman, qui se déroule à l'époque actuelle, Toni Morrison décrit sans concession des personnages longtemps prisonniers de leurs souvenirs et de leurs traumatismes et signe une oeuvre magistrale et puissante.
Toni Morrison est une icône Le Magazine Littéraire C'est de l'art, voyez-vous, celui de la grande Toni.
Psychologies magazine -
La source de l'amour-propre
Toni Morrison
- 10/18
- Litterature Etrangere
- 16 Septembre 2021
- 9782264077936
" Au fil de la quarantaine de textes réunis dans ce magnifique recueil, c'est la Morrison militante, philosophe et professeure qui se dévoile. " Elle
La Source de l'amour-propre réunit une quarantaine de textes écrits par Toni Morrison au cours des dernières décennies et qui, chacun à sa façon, attestent de sa généreuse intelligence. Elle s'implique, débat, ou analyse des thèmes aussi variés que le rôle de l'artiste dans la société, la question de l'imagination en littérature, la présence des Afro-Américains dans la culture américaine ou encore les pouvoirs du langage. On retrouve dans ces essais ce qui fait également la puissance de ses romans : l'examen des dynamiques raciales et sociales, sa grande empathie, et son pragmatisme politique. Toni Morrison s'interroge : " Comment faire en sorte que personne ne soit plus perçu comme un étranger en son propre pays ? ". Elle s'emploie, pour répondre à cette question, à rendre hommage à ses prédécesseurs : James Baldwin, Martin Luther King, ou plusieurs peintres noirs qui, tous, ont théorisé ou incarnés les tiraillements identitaires de l'Amérique.
La Source de l'amour-propre est à la fois une porte d'entrée dans l'oeuvre de Toni Morrison et une somme où se donne à lire l'acuité combative de son autrice. C'est aussi, dans un style dont la vigueur ne cesse de nous éblouir, un puissant appel à l'action, au rêve, à l'espoir.
PRESSE :
" [U]n cadeau posthume ... "
Le Monde
" Au fil de la quarantaine de textes réunis dans ce magnifique recueil, c'est la Morrison militante, philosophe et professeure qui se dévoile. Érudite, passionnée, formidablement engagée dans son époque, l'auteure de
Beloved, Jazz et
Tar Baby ne s'arrête jamais au diagnostic. "
Elle
" Un legs essentiel ... [Toni Morrison] restera comme artiste et une femme de convictions qui a su appeler à l'engagement, autoriser le rêve, instiller l'espoir. "
Lire
"
[La Source de l'amour-propre] n'est pas moins intense, pas moins prenant, pas moins exigeant et puissant que les plus beaux de ses romans - souvent, il les éclaire, en souligne la richesse, et offre d'en mesurer l'insaisissable profondeur. "
Télérama -
L'origine des autres
Toni Morrison
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 14 Mars 2024
- 9782267049831
Dans le cadre de ses conférences à Harvard en 2016, Toni Morrison analyse les mécanismes à l'oeuvre dans le racisme qui ont permis d'établir et de perpétuer la domination d'une seule catégorie d'individus. Dans sa quête de réponses, l'autrice se replonge dans ses souvenirs, mais également dans l'histoire, la politique, et surtout la littérature qui joue un rôle important dans l'élaboration de la notion de « race » - à la fois ses propres romans dont elle dévoile les sources (entre autres Beloved et Paradis), mais aussi des textes d'auteurs américains classiques tels que William Faulkner, Joseph Conrad ou Ernest Hemingway.
Des récits d'esclaves à l'évocation des lynchages et des récentes violences policières, elle démontre que la « définition de l'inhumain » censée justifier le sadisme de « l'asservisseur » ne saurait en vérité s'appliquer qu'à celui-ci. Le combat de l'écrivain contre cette « obsession de la couleur » pourrait enfin nous permettre de nous avouer que l'étranger n'est, après tout, qu'une partie non reconnue de nous-mêmes.
Dans ce recueil, Toni Morrison propose des réflexions éminemment politiques pour comprendre notre époque. Elle y approfondit les thèmes qui ont imprégné son oeuvre : la question raciale, la peur, les frontières, les migrations, le désir d'appartenance. -
Du conte de fées
J. R. R. Tolkien
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 3 Novembre 2022
- 9782267046694
Découvrez le texte fondateur de J.R.R. Tolkien, précurseur des théories sur le conte de fée, le merveilleux et la littérature de Fantasy.
Du conte de fées est l'essai de Tolkien qui correspond le mieux à l'ensemble de son oeuvre créatrice. Il est essentiel à la compréhension des écrits de Tolkien lui-même, et il pose bon nombre de ses principes créateurs, parmi lesquels la sous-création, le concept de Faërie et la valeur de la fantasy. L'objectif de la présente édition est d'ouvrir à l'oeuvre créative et théorique de Tolkien, afin de saisir son raisonnement autour de la littérature dite de Fantasy et le conte de fée.
Cette nouvelle édition française est accompagnée d'une préface de Nathalie Prince, universitaire spécialiste des littératures jeunesse et de Fantasy.
Dans cet essai, Tolkien se pose trois questions : qu'est-ce qu'un conte de fées ? Quelles en sont les origines ? Et surtout : quelle est leur utilité ? Les notions abordées y sont très importantes pour cerner l'importance qu'accorde Tolkien au conte de fées et mieux comprendre l'univers original qu'il a créé au fil de ses ouvrages. -
La nuit du Nouvel An, dans un petit village anglais où tout le monde se connaît, une adolescente disparaît. Les habitants se lancent à sa recherche, bientôt rejoints par les journalistes et la police. Au fil des semaines, les chances de la retrouver s'amenuisent. La vie finit progressivement par reprendre son cours. Mais le retour au calme est-il possible quand le souvenir de la jeune fille persiste dans les mémoires et les paysages ?
Réservoir 13 est la chronique minutieuse et virtuose, pendant les treize années qui suivent le drame, de ce village au quotidien rythmé par les saisons et la nature alentour.
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Boros est un village de pêcheurs dans un mystérieux pays d'Europe de l'Est. Tandis que le lac qui le longe s'assèche et que ses rives reculent de manière inquiétante, Nami grandit aux côtés de ses grands-parents maternels dans ce lieu où la vodka coule à flots, où les femmes sont trop peu considérées et où les enfants se voient tous affectés d'un étrange eczéma. Livré à lui-même à l'adolescence, Nami décide de quitter ce village oppressant et de gagner la grande ville. Avec une persévérance incroyable, le jeune homme se met ainsi en quête d'une mère absente et fantomatique, tâchant de survivre dans des environnements de plus en plus toxiques.
Fascinant récit de formation, à la fois tendre et âpre, parfois teinté d'un fantastique emprunté aux croyances locales, ce roman d'une grande puissance qui interroge les liens familiaux se révèle également profondément politique dans son évocation de l'emprise politique étrangère et tout aussi actuel dans la dénonciation de la pollution industrielle et de la manière dont elle affecte les plus démunis. -
La Légende de Sigurd et Gudrún nous donne accès à l'imaginaire nordique de J.R.R.Tolkien. Ces deux poèmes - « Lai des Völsung » et « Lai de Gudrún » - écrits au début des années 1930, racontent les légendes nordiques de l'Ancienne Edda, les combats de Sigurd, la mort du dragon Fáfnir, l'histoire tragique de Gudrún et de ses frères, tués par la malédiction de l'or d'Andvari.
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L'autre découverte de l'Amérique
Kathleen Alcott
- Le Livre de Poche
- Litterature
- 14 Février 2024
- 9782253938934
Juillet 1969. Le monde entier célèbre le succès de la mission Apollo 11 - hormis Fay Fern et son fils de neuf ans, Wright. Il est sans doute l'unique enfant à ne pas connaître le nom de Vincent Kahn, l'astronaute qui a foulé pour la première fois la surface de la Lune. Pourtant, Fay l'a rencontré dix ans auparavant. Après une brève liaison, leurs vies ont pris des chemins différents : Vincent est devenu l'incarnation du rêve américain ; Fay, elle, s'est engagée corps et âme dans le mouvement contre la guerre du Vietnam. À la fois intime et épique, L'autre découverte de l'Amérique est une histoire d'amour au temps de la guerre froide, une quête d'identité qui traverse toute une génération et interroge ses enfants.
Un moment de grâce. Le roman de Kathleen Alcott réussit avec panache à faire de la puissance romanesque l'arme la plus efficace pour déboulonner les idoles. Le Monde des livres..
Aussi à l'aise dans l'intime que dans le grandiose, Alcott ausculte la folie d'une époque. Éric Neuhoff, Le Figaro littéraire.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Christine Laferrière. -
Cora Seaborne, jeune veuve férue de paléontologie, quitte Londres en compagnie de son fils Francis et de sa nourrice Martha pour s'installer à Aldwinter, dans l'Essex, où elle se lie avec le pasteur William Ransome et sa famille. Elle s'intéresse à la rumeur qui met tout le lieu en émoi : le Serpent de l'Essex, monstre marin aux allures de dragon apparu deux siècles plus tôt, aurait-il ressurgi de l'estuaire du Blackwater ? Dans un cadre marqué par une brume traversée d'étranges lumières, Cora Seaborne construit sa liberté.Sarah Perry réhabilite brillamment le roman victorien. Nourri des lectures de Dickens et des soeurs Brontë, ce livre, remarquable par ses descriptions d'une campagne luxuriante, sait aussi sonder les méandres du coeur avec une élégance rare. Ariane Singer, Le Monde.Le sublime portrait d'une époque en plein basculement, ainsi qu'une réflexion intéressante sur la foi. Baptiste Liger, Lire.Traduit de l'anglais par Christine Laferrière.
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L'espion qui valait des milliards
David Hoffman
- Éditions des Syrtes
- Histoire Et Documents Syrtes
- 26 Mai 2023
- 9782940701551
L'histoire vraie d'Adolphe Tolkatchev, espion soviétique Adolf Tolkatchev, citoyen soviétique ordinaire, est ingénieur à l'Institut de recherches sur les radars à Moscou. Il a accès à des informations ultrasecrètes et essentielles dans la course à l'armement entre les États-Unis et l'URSS. Déçu par le régime soviétique, il s'efforce de convaincre la CIA d'accepter sa collaboration. Ayant finalement pu offrir ses services, il photographie entre 1978 et 1985 des documents d'une immense valeur pour lesquels il reçoit de grosses sommes d'argent. Il devient ainsi l'espion le plus précieux pour la CIA de cette période de la guerre froide.
Dénoncé par un ancien stagiaire de la CIA qui cherche à se venger, Tolkatchev est arrêté et exécuté pour haute trahison en 1986. Toutefois, sa postérité reste importante?: en quelques années, il aura fourni aux états-Unis des informations tellement essentielles sur les systèmes d'armement, l'aéronautique et les radars qu'il aura permis d'influer le cours de la guerre froide et bien au-delà.
S'appuyant sur des documents jusqu'alors secrets et sur des entretiens avec des témoins, David E. Hoffman dresse un portrait saisissant et sans précédent de Adolf Tolkatchev. Il peint également le dangereux travail des espions à la CIA et au KGB. Passionnant, imprévisible, au rythme enlevé mais extrêmement précis, L'Espion qui valait des milliards est un document brillant doublé d'un formidable récit d'espionnage. -
La fatigue du matériau
Marek Sindelka
- Éditions des Syrtes
- Litterature Etrangere
- 21 Janvier 2021
- 9782940628698
La Fatigue du matériau est LE roman de la migration. Une géographie de la peur qui exhorte ses lecteurs à se mettre dans la peau d'un migrant. Ici pas de réflexion politique, économique ou jugement moral, car «c'est un livre volontairement physique, chaque phrase interpelle le lecteur, et l'oblige à vivre avec le héros». La force du roman du prometteur écrivain tchèque, Marek Šindelka, tient dans le fait que le lecteur ne consomme pas l'histoire mais la vit profondément, emporté dans le froid, la faim, l'angoisse et le désespoir de ce que l'auteur appelle «la conscience noire de l'Europe». Sans nom, sans pays, sans destination, les héros deviennent les archétypes du migrant.
Deux jeunes frères fuient clandestinement leur pays, après la disparition de leurs parents dans un bombardement. Ils arrivent ainsi séparément en Europe où ils ont prévu de se retrouver. Ce sont alors deux périples qu'entreprend le lecteur dans ce récit court, intense et haletant, au gré des épreuves que traversent les deux frères, dans l'espoir de se voir accorder un nouveau droit à l'existence. Il faut fuir et se cacher, trouver à manger, tenter de se repérer, avancer. Le monde se révèle à travers le prisme de l'angoisse, nous faisant vivre une véritable expérience physique et humaine. Mus par la force du lien fraternel et par la volonté de ne jamais se laisser humilier, Amir et son frère doivent tenir malgré la « fatigue du matériau », c'est-à-dire l'usure extrême du corps. Un puissant remède contre la déshumanisation.
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Le mot pour dire rouge
Jon McGregor
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 2 Mars 2023
- 9782267051711
Lorsque Robert Wright est séparé de ses coéquipiers en Antarctique par une violente tempête, il sait que la situation est périlleuse, mais il ignore encore que son existence en sera changée à jamais. Il s'en sort vivant - contrairement à un de ses collègues - mais frappé d'aphasie. Rapatrié en Angleterre et désormais sous la garde de son épouse Anne, il doit réapprendre à parler. Pour raconter ce qui s'est passé lors de cette expédition, et pour dire qui il est, peut-être...
Le Mot pour dire rouge explore les répercussions tragiques d'un voyage extraordinaire sur une famille ordinaire, entre héroïsme, découragement et résilience. Et nous parle de la nécessité de transformer nos expériences en histoires - même lorsque les mots nous manquent. -
Le roman de Margaret Drabble se déroule entre l'Angleterre et les îles Canaries. Fran Stubbs, septuagénaire employée par une organisation caritative, sillonne son pays afin d'inspecter des résidences pour personnes âgées lorsqu'elle n'apporte pas des plats faits maison à Claude, son ex-mari, perclus dans la maladie. Elle puise son énergie au contact de ses jeunes collègues sans pour autant en oublier ses amies. Si Fran vit avec son temps, se soucie des conditions de vie de ses pairs, elle n'en maudit pas moins une époque qui prolonge la vieillesse au-delà de ce qu'elle croit compatible avec la dignité humaine.
Entre La Vieillesse de Simone de Beauvoir et Happy Days de Samuel Beckett, Margaret Drabble offre au lecteur, dans un style vigoureux et non dénué d'humour, une réflexion profonde sur « le flot sombre » (selon les termes de D. H. Lawrence). Les tourments de la vieillesse sont combattus avec force par des personnages qui, dans leur volonté de vivre - joyeusement parfois, dignement toujours - le reste de leur existence, savent conserver diverses formes de liberté afin de supporter les désagréments de la maladie. Ce texte brosse avec bienveillance un portrait caustique et plein d'esprit du troisième âge.
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Le jeune capitaine britannique Tom Barnes est envoyé en mission dans une zone de conflit. Au retour d'une patrouille nocturne, il marche sur un engin explosif improvisé et est immédiatement rapatrié en Angleterre. Il se réveille une semaine plus tard, les deux jambes amputées.C'est à travers quarante-cinq objets garrot, sac à main, prothèse, miroir, basket blanche, etc. conçus pour assister, observer ou nuire, que l'histoire se déploie et nous fait découvrir de manière inédite le destin et les pensées des acteurs du conflit et de leurs proches, quelles que soient leurs positions. Le témoignage singulier et saisissant de la reconquête de soi.Un livre éblouissant de force et de pudeur. Ariane Singer, Le Monde.Récit fragmenté, au scalpel, qui fait progressivement place à la puissance des émotions. Isabelle Duriez, Elle.Remarquable, poétique, dérangeant. Yann Perreau, Les Inrockuptibles.Traduit de l'anglais par Christine Laferrière.
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Un bébé d'or pur
Margaret Drabble
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 6 Février 2014
- 9782267025903
Au cours de son premier séjour en Afrique, Jessica Speight fait une découverte prophétique, qui laisse peut-être présager de son avenir : celle d'enfants atteints d'une maladie génétique rare. De retour en Angleterre, tandis qu'elle finit ses études d'anthropologie, elle se retrouve enceinte d'un homme marié, amené à quitter le pays sous peu. Elle décide néanmoins de garder l'enfant. Ainsi naît Anna, un « bébé d'or pur » au caractère angélique, au bonheur presque surnaturel. Rapidement cependant, il s'avère que ce n'est pas une enfant comme les autres : la fillette est maladroite dans ses gestes et ses facultés cognitives sont limitées. Jess doit admettre que sa fille souffre d'un léger retard mental. Commence alors pour elle une vie nouvelle, dans laquelle ses responsabilités de mère ne connaîtront jamais de fin.
C'est par le regard d'une de ses nombreuses amies que nous suivons le parcours de cette femme soudain confrontée à ce que l'on appelle abusivement « la maladie mentale ». Malgré cette situation compliquée, Jess ne renonce jamais à sa carrière d'anthropologue ni à sa vie amoureuse riche en rencontres. Ce sont les années 1960 et Jess est pleinement en phase avec cette génération optimiste et idéaliste. Au coeur du Londres multiethnique où elle réside, évoluant au sein des milieux intellectuels et fréquentant un important réseau d'amis, Jess est ainsi le témoin privilégié d'une société en bouleversements permanents.
D'une plume alerte et avec une rare lucidité, Margaret Drabble décrit et analyse ce petit groupe : Victoria, la mère haute en couleur d'un garçon autiste ; Steve le poète maudit ; Bob, l'époux américain, superficiel et néanmoins généreux ; Ursula, l'institutrice ayant sombré dans le mysticisme ; Zain, le bel étranger ; Raoul, dont l'amitié n'est peut-être pas désintéressée ; ou encore le Professeur, une fois son mystère élucidé...
On se laisse peu à peu entraîner dans ce très riche et très harmonique récit, dont l'alternance entre passé et présent est parfaitement maîtrisée par l'auteur. Plus on avance dans la narration, plus le texte révèle son ampleur, son impressionnante composition. L'auteur a très bien bâti l'équilibre entre le personnage principal et cette narratrice à la fois visible et invisible, une seule fois nommée. Au final, c'est l'histoire incisive de toute une génération, et d'une femme en particulier, qui se dessine : des êtres solidaires, confrontés, entre autres, au handicap, à la maladie mentale, à la question de la maternité, mais aussi à des événements relevant du quotidien, plus ordinaires et réconfortants. Tout cela sur fond d'une Londres en pleine évolution - plusieurs décennies durant -, reflet d'une histoire sociale : les espoirs de l'après-guerre, le swinging London et l'insouciance de la jeunesse faisant place aux exigences sécuritaires, aux menaces urbaines et aux maux de la vieillesse.
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Une épopée passionnante à suspense des frères Mašín en période de Guerre froide. Cinq hommes décident de prendre les armes contre le régime arbitraire tchécoslovaque, et tiennent tête à vingt mille soldats de la Volkspolizei d'Allemagne de l'Est armés jusqu'aux dents. À l'issue d'une lutte effrénée, ils réussissent finalement à passer en territoire libre, à Berlin Ouest.
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Zelary est un hameau perdu dans le massif des Beskides en Moravie du nord. Dans les neufs récits qui composent ce roman, situé dans les années 1920 et 1930, nous retrouvons les mêmes personnages : Zena, qui compte ses sous, le forgeron Joza, une force de la nature, Selda le coureur de jupons, Lucka, qui est sorcière et guérisseuse, Honza le bouffon, Helenka, qui suscite les miracles... La vie est difficile, à Zelary, elle est faite de passions simples qui se nouent dans la violence et se dénouent parfois dans la grâce. On assiste à l'accomplissement radieux d'une petite fille qui n'était pas aimée, au face à face du prêtre et de l'instituteur, l'un et l'autre livré à leurs démons intimes, à la fugue éperdue d'un orphelin " irrécupérable ", aussi fort qu'il sait être tendre, l'auteur multipliant les récits dans le récit, mettant au jour le glorieux grouillement de la vie simple.
Sous le réalisme implacable de ce texte, le lecteur ne tarde pas à percevoir une profonde compréhension, une sympathie pour ces gens éprouvés par le sort. On se laisse emporter, finalement, par la poésie sobre et profonde qui jaillit de ce roman.
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Les monstres et les critiques et autres essais
J. R. R. Tolkien
- Christian Bourgois
- 4 Mai 2006
- 9782267018202
J.R.R. Tolkien n'est pas seulement l'auteur d'une des oeuvres romanesques les plus originales du
XXe siècle. Il est aussi et avant tout un des plus grands spécialistes de philologie et du Moyen-Âge,
un linguiste exceptionnel, professeur à Oxford pendant trente-cinq ans. A travers sept articles et
conférences destinées au public, Les monstres et les critiques donne un aperçu de l'intérêt
particulier de Tolkien pour les langues réelles et imaginaires, pour la littérature médiévale (récits
arthuriens et Beowulf) ainsi que pour le merveilleux et la fantasy. Autant de domaines que l'on
retrouve dans ses romans : chez Tolkien (qui annonce de ce point de vue Umberto Eco), il n'y a
pas de distinction entre le savoir universitaire et l'invention d'un monde imaginaire. Les textes de
ce volume, datant de 1931 à son départ de l'université d'Oxford en 1959, constituent un formidable
témoignage sur la vie et l'oeuvre complexe de J.R.R. Tolkien et éclairent directement le monde du
Seigneur des Anneaux et du Silmarillion. A noter que ce volume inclut une nouvelle traduction de
l'essai Du Conte de fées.
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Londres, 9 juillet 1864, on retrouve le corps d'un banquier sur le ballast, et un chapeau. Chargé d'élucider le premier meurtre commis à bord d'un train anglais, Scotland Yard file un jeune Allemand, vite suspecté. Face au débat sur la peine capitale, bijoutiers, cheminots, prostituées témoignent dans ce procès extraordinaire où les juges n'ont à craindre que le pouvoir de la presse. Reconstitution palpitante d'un fait-divers qui défraya l'Angleterre victorienne, cette enquête historique minutieuse se lit comme un véritable roman policier au suspense captivant.
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Petite, allume un feu...
Martin Smaus
- Éditions des Syrtes
- Littérature Étrangère
- 19 Février 2009
- 9782845451452
Au dire de l'auteur, cette histoire puise sa source dans son émerveillement face au monde des Tziganes et sa fascination pour des gens qui n'ont pas encore oublié qu'eux aussi ont jadis été enfants, et qui arrivent encore à chercher et à rêver. Mais elle devient universelle face aux êtres marginaux qu'elle dépeint, tant elle saisit la profondeur de leur âme. L'histoire tragique d'Andrejko, arraché à son hameau et plongé dans le monde des voleurs à Prague, se double, en filigrane, de celle de son peuple. Les Dunka vivent au gré des changements politiques - ils fuient les nazis puis les Russes, sont déplacés de force et paient un lourd tribut à l'Histoire dans leur propre chair. Devenu voleur hors pair, Andrejko connaît l'injustice et la haine des gadjé, parfois aussi celle des siens, passe de Prague à Plzen, de la maison de correction à la prison, lorsqu'il ne se réfugie pas dans sa campagne natale avec sa jolie cousine. Il tente de s'adapter à la société, sinon de retrouver ses racines, de placer certaines valeurs morales au-dessus de l'argent, mais il finit seul et le lecteur est aussi libre que lui d'imaginer la suite... Petite, allume un feu... est un éloge du sentiment de liberté, une célébration de la quête, à travers l'expérience de la découverte tout comme de la perte. C'est aussi un hymne d'amour au romani éhib, langue chargée d'émotion et de violence, émaillée de tout l'imaginaire des croyances populaires. Le destin d'Andrejko porte en lui le sublime et le tragique, dans une prose qui ne saurait laisser indifférent, tant par son réalisme que par sa poésie profonde.
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Dans une ville du nord de l'Angleterre, peu après Noël, un homme est retrouvé mort dans son appartement. En cinq chapitres, de la découverte du corps jusqu'à sa crémation, en passant par la salle d'autopsie et le tribunal, Jon McGregor esquisse les principales étapes de l'existence de cet homme au gré des souvenirs de ceux qu'il fréquentait durant les dernières années de sa vie. Le récit est rythmé par les voix de ses amis - tous des toxicomanes qu'il hébergeait en échange de menus services -, dont on comprend très tôt qu'ils sont eux-mêmes désormais des fantômes. Décidés à accompagner Robert jusqu'à la fin, ils essaient de découvrir pourquoi il s'est ainsi retrouvé seul dans son appartement, à court de vivres, et quelles sont les causes de sa mort. Le récit des événements en cours alterne avec les souvenirs des personnages, qui se dévoilent eux-mêmes tout autant qu'ils évoquent Robert.
Le lecteur découvre ainsi le passé de chacun et le moment où ils ont basculé dans la dépendance, toujours en réaction à un événement insupportable : Robert a sombré dans l'alcool après le départ de sa femme et de sa fille, Heather s'est réfugiée dans l'héroïne après avoir été victime d'une mauvaise plaisanterie aux conséquences irrémédiables ; Ant, après avoir perdu une jambe lors d'une explosion en Afghanistan...
Il n'est cependant jamais question de justifier, seulement de comprendre, sans juger. Jon McGregor dévoile un monde généralement invisible : celui des marginaux et des toxicomanes. Il décrit avec une grande précision - et souvent avec humour - leur mode de survie et leurs déboires. Il nous fait pénétrer dans leur univers ainsi que dans celui de certaines institutions, exposant tant leur souffrance physique que l'extase procurée par la drogue, l'espoir que le désarroi, l'amour que la déception, et, toujours, leur volonté de vivre.
Jon McGregor, né aux Bermudes en 1976, a grandi dans le Norfolk et habite à présent à Nottingham avec sa femme et leurs deux enfants. En 2002 a paru son premier roman Fenêtres sur rues (Rivages, 2007), sélectionné pour le Man Booker Prize, lauréat du prix Betty Trask et du prix Somerset Maugham. En 2006, il publie Il n'y a pas de faux départs (Seuil, 2008) également sélectionné pour le Man Booker Prize.
Même les chiens, paru en février 2010, a été unanimement salué par la critique anglo-saxonne.
" Une alliance rare de profonde empathie et d'extraordinaire écriture. " Mark Haddon " Jon McGregor est un écrivain qui laissera une empreinte considérable dans la littérature mondiale. En vérité, c'est déjà fait. " Colum McCann " Un récit court, bien construit, qui recèle une extraordinaire vitalité émotionnelle. " David Robson, Sunday Telegraph.
" L'écriture de McGregor est époustouflante. Même les chiens laisse au lecteur une impression de solidarité, accompagnée de nombreux moments de tendresse. Le registre de ces existences malmenées se lit comme un panégyrique du coeur humain. Ce qui compte, pour finir, c'est ce que les personnages de McGregor sont les uns pour les autres, envers et contre tout. " Natalie Sandison, Times " Avec loyauté et compassion, McGregor se concentre sur la misère continuelle de la vie de ses personnages, dans une prose rythmique et ciselée, qui allie précision documentaire et plainte expressionniste... Extraordinaire. " Clare Allfree, Metro.
" Même les chiens pose un regard impassible et impartial sur les populations de la rue, sans abri et sans espoir. C'est un roman aussi glaçant et aussi revigorant que le " jour vide et glacial " sur lequel il s'ouvre : McGregor trouve de la poésie dans le profane et de la noblesse dans les combats menés par des âmes perdues qui tentent de garder la tête hors de l'eau. " James Lovegrove, Financial Times.
" McGregor jette un regard lucide et compatissant sur des vies que la littérature contemporaine s'est souvent montrée plus susceptible d'ignorer entièrement ou de recréer dans des récits tendancieux d'aliénation sociale. " Nick Rennison, The Sunday Times.
" Son immersion, digne d'un journaliste, dans le monde de ses personnages, avec sa gamme restreinte de tons et d'événements, rend cet impressionnant roman plus ingénieux encore. " Christopher Tayler, The Guardian.
" Nul voyeurisme dans cet ouvrage étonnant : il est profond et humain. C'est avec respect, et non ironie, que McGregor a pénétré dans un univers, en n'essayant ni d'expliquer, ni de justifier, mais de comprendre. " Eileen Battersby, Irish Times.
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Liverpool, 1889. James Maybrick succombe à une maladie dont les médecins ignorent la cause. Mais lorsqu'on retrouve de l'arsenic - remède en vogue - dans la demeure, tous accusent sa jeune épouse fougueuse et infidèle. Au terme d'un procès férocement débattu et relayé par une presse avide, Florence est condamnée à mort. Mais de nombreuses voix s'élèvent en faveur de son pardon... Essai historique, polar palpitant, portrait féministe : de cette affaire qui scandalisa l'Angleterre victorienne, Kate Colquhoun a tiré un roman-enquête minutieux, et passionnant.