BEATRICE ROBERT-BOISSIER
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« Fin mai 2022, j'ai acheté, dans un magasin parisien spécialisé dans les randonnées en montagne, un lit de camp, un sac de couchage et une lampe torche. Le lendemain, j'ai installé mon équipement d'alpiniste sur le sol froid du musée de l'Acropole à Athènes pour y passer une nuit de lune décroissante, entièrement seule.
Comment arriverez-vous à dormir avec tous ces yeux de marbre qui vous fixent ? m'avait-on prévenue. Mais c'est une nuit dans un musée vide que je m'apprêtais à passer devant l'Acropole. À Athènes, il ne reste que des miettes : un pied de déesse, la main de Zeus, la tête d'un cheval. Nous avons tous dérobé quelque chose à la Grèce : ses idées, à partir desquelles nous avons forgé nos racines occidentales. Les marbres du Parthénon, arrachés à la pioche et envoyés en Angleterre par Lord Elgin au début du XIXe siècle. Dans ce vol collectif, je ne suis qu'un imposteur parmi d'autres : je ne suis pas grecque, je ne parle pas le grec moderne, et pourtant j'ai bâti ma vie et mon écriture sur ce vol.
Ce soir, ce privilège sans précédent dans l'histoire du musée m'a pourtant été accordé, à moi, qui n'ai ni Homère ni Platon dans mon sac, mais la biographie de Lord Elgin. »A. M.
Traduit de l'italien par Béatrice Robert-Boissier -
La langue géniale ; 9 bonnes raisons d'aimer le grec
Andrea Marcolongo
- Belles lettres
- 9 Février 2018
- 9782251447810
« Ce livre parle avant tout d'amour : le grec ancien a été l'histoire la plus longue et la plus belle de toute ma vie.
Peu importe que vous connaissiez le grec ou non.
Si c'est le cas, je vous dévoilerai des caractéristiques de cette langue dont personne ne vous a parlé au lycée, quand on vous demandait d'apprendre par coeur conjugaisons et déclinaisons.
Si ce n'est pas le cas, c'est encore mieux. Votre curiosité sera comme une page blanche à remplir.
Qui que vous soyez, cette langue recèle des manières de s'exprimer qui vous permettront de vous sentir chez vous, de formuler des mots et des idées qui ne trouvent pas d'expression exacte dans notre langue. » Le grec est une langue géniale : voici neuf bonnes raisons d'en tomber éperdument amoureux.
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Etymologies - pour survivre au chaos
Andrea Marcolongo
- Le livre de poche
- 10 Novembre 2021
- 9782253078241
Notre langage est devenu faible, accablé de néologismes et rongé par l'à-peu-près. En un mot : pauvre. Comment sortir du chaos de l'approximation ? Comment nous réapproprier nos mots ? Songez que la plus simple marguerite contient en elle une perle, un rayon de lune et l'histoire d'un amour rarissime ; ou que le secret des confins, inaccessibles et inquiétants, est en réalité d'accueillir l'autre avec confiance.
À travers 99 mots, Andrea Marcolongo dessine un atlas étymologique et nous montre comment et pourquoi leur histoire est une boussole précieuse pour qui voudra bien s'en munir. Et si notre instinct de la langue et l'amour des étymologies donnaient le pouvoir de changer le monde ?Remarques érudites, intuitions intimes et nombre de subtiles fulgurances, l'écriture d'Andrea Marcolongo possède cette faculté de faire scintiller les mots. Roger-Pol Droit, Le Monde des livres.Étymologies a quelque chose de socratique : l'ouvrage éveille l'esprit. Robert Maggiori, Libération.Traduit de l'anglais (États-Unis) par Béatrice Robert-Boissier. -
La part du héros ; le mythe des Argonautes et le courage d'aimer
Andrea Marcolongo
- Le livre de poche
- Documents
- 16 Septembre 2020
- 9782253820505
« Trois mille ans après le voyage d'Argô, nous vivons dans un Reader's Digest collectif - nous sommes désormais la version facile, simplifiée, synthétisée de nous-mêmes.Andrea Marcolongo reprend le mythe des Argonautes par Apollonios de Rhodes - un jeune homme, Jason, parti à la quête de la légendaire toison d'or, et une jeune fille, Médée, qui trouvent la « mesure héroïque » à travers le voyage et l'amour -pour raconter l'histoire universelle du délicat passage à l'âge adulte. Après le bestseller La Langue géniale, elle livre son voyage personnel vers cette Ithaque tant convoitée et nous invite à vivre en héros.La Part du héros nous exhorte à oser. Marcolongo a décidé de « zoomer » sur le voyage et sur sa portée symbolique : partir, faillir, se relever et, au bout de la quête, trouver le courage d'aimer et de s'aimer. Un cadrage serré aux résonnances multiples, merveilleusement stimulantes. Florence Noiville, Le Monde.Traduit de l'italien par Béatrice Robert-Boissier.
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L'Énéide n'est pas un poème pour temps de paix. Ses vers ne sont pas appropriés lorsque tout se passe sans accroc. Son chant est destiné au moment où se fait sentir l'urgence de retrouver notre chemin vers un après qui nous sidère par sa différence avec l'avant dans lequel nous avons toujours vécu. Pour le dire en langage météorologique:la lecture de l'Énéide est chaleureusement recommandée au beau milieu de l'ouragan, et si possible sans parapluie.Car Énée n'a plus de patrie sur laquelle mettre le cap:il s'éloigne des ruines de la sienne, son père sur le dos, à la recherche d'un nouveau départ, armé des biens les plus précieux. Sa capacité à résister et la force de son espoir sont exemplaires et elles constituent une leçon d'une actualité saisissante.
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Elena a vingt-cinq ans, un petit appartement et un chat. Pietro a plus du double de son âge, une ex-femme et trois enfants. Pourtant ils se sont choisis, et ont décidé de vivre leur relation en tenant à distance les blessures de leurs vies d'avant : ils font l'amour avec l'ardeur de ceux qui se découvrent pour la première fois, se nourrissent de caïpirinhas et d'houmous, se concentrent sur l'ivresse du quotidien.
Jusqu'au jour où Maria, l'ex-épouse de Pietro, contacte Elena sur Facebook en se dissimulant derrière une fausse identité. Peu à peu, les deux femmes se mettent à s'écrire régulièrement et à se confier l'une à l'autre. Maria parle de sa vie d'avant, de son ex-mari, et de son douloureux divorce sans qu'Elena ne se doute un seul instant que le fameux ex-mari n'est autre que Pietro. Elle-même évoque volontiers son histoire familiale compliquée et son quotidien avec ce dernier.
Lorsque Maria décide enfin de rencontrer Elena et de lui dévoiler son stratagème, la jeune femme est bouleversée. Les révélations de Maria sur le Pietro « d'avant » font leur chemin et viennent peu à peu empoisonner leur relation.
Cristina Comencini, de son écriture à la fois tranchante et intime, dépoussière le thème classique du trio amoureux et nous projette au coeur des problématiques du couple à l'ère contemporaine.
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La part du héros ; le mythe des argonautes et la force d'aimer
Andrea Marcolongo
- Belles lettres
- Essais
- 8 Février 2019
- 9782251448978
Andrea Marcolongo reprend le mythe des Argonautes par Apollonios de Rhodes pour raconter l'histoire universelle et toujours actuelle du délicat passage à l'âge adulte d'un jeune homme, Jason, parti à la quête de la légendaire toison d'or, et d'une jeune fille, Médée, qui trouvent la « part du héros » à travers le voyage et l'amour. C'est le récit de l'art difficile de partir en laissant la terre ferme pour passer le seuil que nous devons franchir chaque fois que nous sommes confrontés à la puissance d'un événement qui nous change à jamais. Pour devenir grands, quel que soit notre âge. Puisque prendre la mer signifie s'exposer au risque de faire naufrage, l'auteur accompagne les vers du poète de passages d'un livre anglais de 1942, How to Abandon Ship (Comment abandonner un navire), d'une prose plus sobre mais émouvante et qui, en dépit de son titre, n'est pas un mode d'emploi pour fuir, mais un précis de stratégies pour résister et survivre aux naufrages de la vie.
Après le best-seller La Langue géniale, Andrea Marcolongo retourne à l'écriture pour raconter son voyage personnel vers cette Ithaque tant convoitée qu'est l'âge adulte. La seule façon pour elle, sans doute la plus sincère, de répondre aux questions de ses nombreux lecteurs. Y a-t-il encore une place pour le passé dans notre avenir ? Pourquoi la peur doit-elle être un sentiment dont il faut avoir honte ? Pourquoi ne nous sommes-nous jamais sentis aussi seuls dans toute l'histoire de l'humanité ? Pourquoi, chaque jour, nous tous - Argonautes humains du temps présent - traversons-nous des mers pour devenir différents de ce que nous étions lorsque nous avons quitté le rivage ?
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C'est en 1816 et 1823 que Katsushika Hokusai, « le vieux fou de dessin », publia ces deux Manuels de dessin ; ces guides d'apprentissage destinés aux aspirants peintres et aux amateurs, très demandés à l'époque, exprimaient la volonté de transmettre l'esprit des choses.
C'est un Japon d'une incroyable variété qui défile dans ces pages, donnant à voir le spectacle de la vie dans ses innombrables facettes, saisies avec une liberté de trait qui fait de chaque dessin un concentré d'énergie pure. Divinités, hommes, animaux ou végétaux, Hokusai observe et recrée le monde avec une curiosité insatiable, dans ses expressions les plus fugaces, ses personnages les plus modestes, en relevant son incomparable maîtrise d'une pointe d'humour.
Ces Manuels de dessin qui figuraient au XIXe siècle dans les collections les plus prestigieuses, inspirant les impressionnistes, font encore le bonheur de ceux qui y découvrent la magie d'un pinceau virtuose et si plein de vie que, disait le peintre avec malice, « mes personnages ont l'air de se sauver du papier ».