Les pièces de Molière ont-elles été écrites par Corneille ? Celles de Shakespeare par Florio ? Les poèmes d'Homère par une femme ?
Cet ouvrage explore ces opinions littéraires hétérodoxes qui, au-delà de la simple mystification, dérivent vers le complotisme.
Il ne s'agira pas dans ce livre de traiter des ouvrages littéraires mettant en scène des complots, et pas davantage de faire des complots de toutes les mystifications littéraires. De fait, des complots littéraires ont bel et bien existé dans les Lettres : de fausses chartes ont été écrites au Moyen Âge et des auteurs de l'époque romantique ont falsifié ou inventé des sources pour satisfaire le désir de racines de leurs contemporains. Mais ceux qui traquent ces complots peuvent aussi être dépassés par leur volonté de découvrir « ce qu'on nous cache » ; et les motivations des personnes qui ont voulu à toute force nous persuader que Shakespeare, Molière, Homère n'étaient pas ce que l'on croyait doivent être questionnées.
Empruntant les chemins de la création artistique, cet ouvrage ambitionne d'en éclairer le sens et la portée. Il s'interroge à la fois sur ses motivations profondes, son processus interne, et ses fonctions dans la société.
Cet ouvrage enquête sur la nature de l'art et de la création artistique. Afin d'enrichir la réflexion sur l'art de nouvelles perspectives, il met en oeuvre une méthode originale qui consiste à s'interroger dans chaque chapitre sur les rapports entre la notion d'art et une autre notion précise avec laquelle elle est étroitement liée. Cherchant à se tenir au plus près des oeuvres et du geste créateur, le livre ne présente pas seulement l'intérêt de faire dialoguer différentes cultures entre elles, mais aussi différentes philosophies de la création artistique. Il relie les problèmes clés de l'esthétique aux interrogations contemporaines sur l'art.
« Design & sciences », ou comment analyser les relations transversales entre production d'images, techniques instrumentales et construction de connaissances. Une étude des relations entre design et culture visuelle des sciences.
Comment réfléchir les relations entre design et science, à une époque où l'omniprésence du design dans la société semble aller de paire avec la difficulté de sa definition ?
Cet ouvrage propose une synthèse inédite des liens interdisciplinaires situant le design à l'enchevêtrement entre l'anthropologie de l'image, l'esthétique, l'histoire de l'art, les Sciences and Technological Studies (STS) et la culture visuelle des sciences. Il s'agit de proposer une analyse d'exemples historiques comme de pratiques de recherches contemporaines qui situeraient le design entre recherche et science.
L'intérêt de cette étude est de parcourir l'oeuvre de Marguerite Duras - littérature, cinéma, théâtre, écrits pour les journaux - afin de montrer que l'écrivaine procède sans cesse à la création d'espaces mythiques en renouvelant et modernisant l'univers mythologique.
L'effet incantatoire et scandaleux de sa parole, la pratique et les procédés de son écriture, les thèmes et les motifs récurrents de l'oeuvre, sont analysés pour la première fois comme autant de manifestations d'un geste qui, par les réseaux profonds de toutes ces relations, a trait à la mythopoétique, c'est-à-dire à la fabrication du mythe.
C'est pourquoi la voix de Duras séduit encore lecteurs, chercheurs, écrivains contemporains : la parole du mythe est une force vive qui ne se tarit jamais.
Enquête sur la façon dont les westerns racontent la fondation de la république américaine en révélant pour la première fois les implicites politiques et moraux de ce genre cinématographique très populaire. Gérard Mairet montre que les films élaborent une fiction politique visant à transformer l'histoire réelle en mythe de l'origine. Or le personnage principal de l'origine est beaucoup moins le « cowboy » que l'Indien que les films excluent généralement de la république.
On dénombrerait 7000, voir plus de 10 000 westerns ! Gérard Mairet dans cette enquête journalistique retient cent vingt western hollywoodiens emblématiques, parmi lesquels se trouvent les chefs-d'oeuvre du genre qui, délivrent la matière de la philosophie politique du western.
Cet ouvrage est une ébauche de théorie de la littérature critique : quels types de savoirs les critiques proposent-elles ? En fonction de quelles attentes ? Ce livre explore les liens entre l'écriture critique et les convictions philosophiques, esthétiques et épistémologiques de ses rédacteurs, les liens entre la critique et les croyances au XXe et XXIe siècles. En outre, il s'interroge sur les relations entre la critique et les codes et conventions artistiques. De manière générale, il s'intéresse aux déterminants philosophiques et esthétiques, parfois implicites, de la critique d'art depuis la révolution de l'art moderne et la charnière des XIXe / XXe siècles jusqu'à aujourd'hui.
Les usages politiques du passé ont construit le roman national. Mais n'existe-t-il pas également un roman européen ? Quelle lecture critique peut-on faire de ces injonctions répétées à créer une « mémoire collective européenne » unifiée ?
Aujourd'hui, l'Europe dite « en crise » subit des critiques marquées quant à sa représentativité et à son fonctionnement jugé trop technocratique. Pour tenter de répondre à ces critiques, des acteurs organisent des usages politiques du passé, suggérant qu'une mémoire collective européenne serait susceptible de renforcer l'émergence d'une communauté imaginée européenne. D'autres, au contraire, proposent de s'en éloigner par la glorification de nouveaux romans nationaux. Le présent ouvrage propose une étude critique inédite de l'usage politique des passés relatifs à la construction européenne.
Les histoires de la critique littéraire ne manquent pas, mais l'originalité du présent volume est de montrer que les médiévistes ont pris une part prépondérante et souvent insoupçonnée dans l'élaboration de ses modèles.
Le concept de cet ouvrage est nouveau : basé sur l'expérience de l'auteur, qui travaille sur ces questions et les enseigne depuis trente ans, il consiste à proposer une histoire de la critique littéraire vue du point de vue du médiévisme : on n'y trouvera donc pas toutes les écoles critiques, mais la plupart ont quand même pu y trouver place, soit que les médiévistes - au sens large du terme - les aient inventées ou infléchies de manière décisive, soit que la littérature ou l'art du Moyen Âge aient offert à des méthodes qui a priori ne les sollicitaient pas des exemples susceptibles d'en éclairer et d'en consolider les principes.
Prévert s'écrie « Quelle connerie la guerre ! » dans son célèbre poème Barbara. Mais la guerre, nourrie par la pulsion de mort qu'a théorisée Freud, est aussi ce « fait social total?» analysé par Marcel Mauss, qui bouleverse et stimule tous les plans de la société, y compris la création artistique. Cet ouvrage vise à analyser les quatre réponses principales de l'art et des artistes à la guerre, à travers les temps?: la représentation de la guerre en tant qu'événement historique, l'usage des arts dans la guerre à des fins de propagande ou de protection, l'art comme expression marquante du refus ou de la dénonciation de la guerre, et, enfin, la création d'une mémoire artistique de la guerre pour les périodes de paix.
Parentes mais différentes, prolifiques et provocatrices, les études culturelles en France, les Kulturwissenschaften dans le monde germanique et les Cultural Studies de par le monde, sont trois domaines de recherche extrêmement dynamiques et composites. Ces formations donnent des clés de compréhension du monde passé et contemporain. Ce livre décrit et compare ces trois domaines de recherche. Il rend également compte de leurs apports théoriques et méthodologiques pour l'enseignement en sciences humaines. Originalité du propos : les ouvrages qui entendent donner des repères sur les Cultural Studies portent principalement sur ces dernières (pays anglophones). Ils abordent parfois les études culturelles en France, mais ne traitent pas des Kulturwissenschaften (monde germanique). L'ouvrage de M. Fillaudeau comble cette lacune.
Comme Proust, comme Kafka, Borges a fait du « devenir auteur » une aventure vitale, que ce soit par la mise en scène d'une fiction autobiographique ou par le déploiement d'une métaphysique de la littérature.
Julio Premat, propose un parcours dans l'oeuvre et dans le mythe de l'écrivain en privilégiant les aspects les moins connus en France.
Trois figures de Borges ou trois avatars, sont analysés tour à tour : le héros fondateur, le fils à l'oeuvre, l'aveugle clairvoyant. Elles permettent de présenter les particularités de ce classique de la modernité et d'introduire les pôles thématiques majeurs de ses textes : l'érudition, la temporalité, le biographique et la lecture.
Etudiant opposant à l'Empire, Georges Clemenceau a mené tous ses combats pour fonder, organiser et défendre la République. Sans relâche, avec passion et ténacité, il a voulu la construire plus juste et plus libre. Avec un journal, des alliés ou des ennemis, des coups de gueule et des coups de coeur, il a participé à tous les grands moments fondateurs de la Troisième République : 1870, la Commune de Paris, les lois constitutionnelles, l'Affaire Dreyfus, Séparation de l'Eglise et de l'Etat, la Première Guerre mondiale. Homme étonnamment pluriel, tour à tour conseiller municipal, député, sénateur, ministre, président du Conseil, esthète et voyageur, il a choisi la République pour unique destin.
Ce livre présente une synthèse des littératures francophones des pays du Sud, qui ont émergé durant la colonisation et dont la production s'est poursuivie depuis les indépendances. Ces littératures demeurent trop peu visibles en France malgré la renommée d'un Léopold Sédar Senghor ou d'un Aimé Césaire, et sont l'occasion de découvrir des univers culturels fascinants, tant dans leur dimension esthétique que dans leur portée anthropologique. Mais il faut, avant tout, distinguer la Francophonie en soi et les francophonies littéraires au pluriel, dans les anciens espaces coloniaux et dans leurs réalités géographiques et sociales d'aujourd'hui.
Samuel Beckett, prix Nobel de littérature (1969), est né en 1906 dans une Irlande encore britannique, et mort en 1989 à Paris où il a vécu plus de 50 ans. C'est probablement le seul auteur ayant jamais écrit son oeuvre deux fois : en anglais et en français. Ce bilinguisme, loin d'être anecdotique, fait partie d'un projet radical, dont on trouvera ici les traits essentiels. Beckett a profondément ébranlé les assises de tous les genres qu'il a pratiqués : ses pièces sont pour la scène, pour la radio, pour la télévision, certaines sont sans paroles, l'une a pour personnage une Bouche, l'autre un souffle, une autre un air de musique. Ses récits, tous plus ou moins expérimentaux, peuvent être sans ponctuation, sans alinéas, sans personnages caractérisés. Son oeuvre est traduite, jouée et étudiée dans le monde entier. Elle fascine les philosophes, intrigue les psychanalystes. Elle a inspiré de nombreux artistes, peintres ou musiciens.
L'art d'écrire peut-il s'enseigner. L'université française connaît aujourd'hui une mutation importante avec l'introduction de l'écriture créative dans ses programmes. Il existe désormais des masters de création littéraire et des doctorats de recherche en création littéraire. Cet ouvrage retrace l'histoire de cette irrésistible ascension de la création littéraire. Il tente d'expliquer les raisons de l'étrange retard de la France par rapport aux écoles d'art et aux universités étrangères. De quoi ces nouvelles pratiques sont-elles le signe ?
En quoi transforment-elles les études littéraires universitaires, la conception de la recherche et la place même de l'écrivain et de la littérature dans la société ?
"Connaît-on vraiment Simone de Beauvoir ? Si elle a parfois pu paraître scandaleuse, c'est peut-être l'adjectif révolutionnaire qui lui siérait le mieux.
Si Simone de Beauvoir est connue pour être l'emblématique auteur du livre « Le deuxième sexe », la compagne de Sartre ou l'écrivain qui publia des romans comme « Les Mandarins » ou des autobiographies comme les « Mémoires d'une jeune fille rangée », elle est bien plus encore ! Trente ans après sa disparition, il est temps de redécouvrir non seulement une figure essentielle mais aussi une oeuvre majeure du XXe siècle."
Roland Barthes (1915-1980) a occupé une place éminente dans le milieu de la culture, de la sémiologie et de la critique littéraire. De Mythologies en 1954 à son dernier ouvrage sur la photographie, La chambre claire, il est devenu l'éminence grise d'une avant-garde qui, avec le structuralisme, a radicalement transformé les humanités en général et les lettres en particulier. Comment évaluer aujourd'hui la résonance du sémiologue ? Comment définir le type de penseur ou d'intellectuel qu'était Roland Barthes ?
Dans un langage très clair, ce livre court propose une histoire et une analyse des bouleversements de la sculpture contemporaine de 1945 à nos jours, de Brancusi et Giacometti à Jeff Koons en passant par Christo, Tinguely et Robert Smithson.
"Qu'est-ce que la littérature ? Quels sont les facteurs qui contribuent à la production du sens ? Qu'est ce que le langage performatif ? Comment penser la formation de l'identité personnelle ?
Ce guide indispensable aux débats actuels de la théorie littéraire, écrit par un théoricien très renommé pour la clarté de son exposition, a déjà été traduit en 26 langues. Expliquant la portée d'une pensée en partie française, il fait le point sur ce qu'il faut savoir sur la théorie aujourd'hui.
Ouvrage traduit de l'anglais par Anne Birien (Cornell University)"