L'oeuvre de Violette Leduc (1907-1972) a paru amputée. À la censure éditoriale qui affecta le roman Ravages (1955) s'ajoutèrent l'autocensure qui s'ensuivit ainsi que les interventions de Simone de Beauvoir dans le projet et l'édition de la trilogie autobiographique : La Bâtarde (1964), La Folie en tête (1970), La Chasse à l'amour (1973). L'étude des manuscrits de Violette Leduc éclaire la genèse de cette oeuvre expurgée, des premiers écrits à l'édition posthume du dernier livre. Composé de documents d'archive, de reproductions de manuscrits et de textes inédits accompagnés d'analyses génétiques et littéraires produites par des spécialistes, ce volume entreprend de « reconstruire Violette Leduc » en proposant de la vie et de l'oeuvre de l'écrivaine maudite une approche renouvelée.
Aborder les industries des images en Asie de l'Est (Chine/Hong Kong, Corée, Japon, Taïwan) invite à s'intéresser à la mondialisation vue d'ailleurs et à réexaminer les théories sur la mondialisation culturelle d'un point de vue comparatif. Il s'agit ici de remettre en question la grille d'analyse la plus répandue, qui aborde cette question sous l'angle de la seule domination économique nord-américaine sans envisager aujourd'hui l'hégémonie chinoise. Le contrôle économique d'Hollywood sur le marché mondial du cinéma ne signifie pas pour autant une hégémonie culturelle globale: le goût pour les programmes et les films nationaux, les appropriations et médiations diverses invitent à affiner l'analyse au niveau du local. Prendre en compte l'Asie de l'Est, relativement ignorée jusqu'ici sous cet angle, bien que drainant un milliard six cent mille habitants, permet de comprendre dans quelle mesure ces industries de l'image toujours dynamiques restent partagées entre mondialisation et identités locales. Une réflexion géopolitique sur ces frontières à l'ère numérique, oblige aussi à revenir sur les porosités entre industries culturelles et industries créatives pour mesurer un ensemble de pratiques évolutives et disparates.À partir de cas concrets, l'industrie des médias associée à un ensemble de supports (cinéma, documentaires, télévisions, jeux vidéos...) est ici étudiée sous l'angle de ses multiples interactions dans le cadre de marchés évolutifs et innovants. Cette culture filmique asiatique relève aujourd'hui bien plus de pôles éclatés que complémentaires, soucieux de préserver des entités culturelles locales et spécifiques, tout en s'inscrivant dans un contexte général de mondialisation. Comme ailleurs dans le monde, le cinéma populaire et d'auteur asiatique conserve une certaine attractivité, mais doit faire face à la forte concurrence des télévisions et des réseaux internet qui le diffusent dans la région. À cet égard, l'Asie de l'Est offre un champ d'expériences uniques traversé par de profondes diversités, qui morcellent ce marché des industries de l'image, clivé entre pôles régionaux. Tel est l'enjeu et l'originalité de ce numéro à partir de regards croisés d'un collectif de chercheurs issus d'Asie et d'Europe.
La figure et le fond sont bien plus que les pôles complices de notre attention flottante.
Le couple figure/fond a joué un rôle majeur dans l'élaboration du langage cinématographique. L'échelle des plans, les stratégies d'éclairage, de composition et de découpage reposent, dans le cinéma classique, sur un principe de valorisation, de sélection et de hiérarchisation de figures, principalement humaines, isolées ou détachées d'un environnement mis en retrait sous la catégorie du fond. Les catégories de la figure et du fond présentent pourtant un caractère dynamique qui sollicite constamment nos sens. La figure et le fond sont bien plus que les pôles complices de notre attention flottante. Les études réunies dans ce numéro explorent les relations cinématographiques entre figures et fonds, d'Agnès Varda à Martin Arnold, de Dario Argento à Michael Mann, de Lav Diaz à Apichatpong Weerasethakul. Les essais proposés ont recours aux théories du cinéma mais également à l'histoire de l'art, à la théorie littéraire, à la philosophie ou à l'histoire politique.
Le premier volet de ce numéro est constitué d'un important dossier coordonné par Joseph Danan, intitulé « Dramaturgie au présent ». Il constitue un apport nouveau et précieux, car il rend compte de l'activité dramaturgique développée dans ces dernières années par la création scénique, entre l'écriture dramatique et la mise en scène. Pris en charge par des universitaires, des théoriciens et des praticiens, il interroge la notion complexe de « dramaturgie », ses applications ainsi que sa diversité dans le cadre des arts du spectacle aujourd'hui. Un second dossier, coordonné par Evelyne Ertel et Claire Lechevallier, intitulé « Retours d'Iphigénie », fait état quant à lui des représentations contemporaines de la tragédie antique, en suivant le devenir scénique d'une figure du théâtre grec, depuis Euripide et Racine jusqu'à Vinaver, Ritsos ou bien Grüber, Warlikowski. Quant au troisième dossier, coordonné par Colette Scherer, il s'agit d'un « Hommage à Jacques Scherer », fondateur de l'Institut d'études théâtrales ainsi que de la Bibliothèque Gaston Baty de la Sorbonne Nouvelle. Enfin, ce numéro de Registres se termine avec une nouvelle rubrique, « Apartés », qui regroupe différentes analyses qui rendent compte des principaux champs des études théâtrales aujourd'hui en France, ici quant à l'histoire du théâtre, l'analyse de la mise en scène, le suivi de l'actualité du théâtre.
Ce « guide pratique » a été conçu intégralement à partir d'exemples et d'expériences tirés de la pratique pédagogique des auteures, notamment en premier cycle. Il s'adresse aux étudiants réels et non à un hypothétique « étudiant idéal ». Il propose, en se mettant à la place de l'étudiant à la recherche de repères concrets et de solutions pratiques, une démarche originale pour réussir son parcours universitaire en littérature comparée.
Le manuel est conçu pour permettre une consultation modulable et personnelle. Il s'articule en particulier autour d'un abécédaire méthodologique et d'un système de renvois interne. Chacun se construira ainsi son propre parcours méthodologique, en fonction des difficultés qui sont les siennes : comment analyser un sujet de dissertation comparée ? comment éviter la paraphrase ? qu'est-ce qu'une problématique ? comment mettre en ouvre, concrètement, la comparaison de différentes ouvres ? etc.
L'ouvrage propose donc d'explorer par des exercices détaillés la spécificité disciplinaire (commentaire composé sur texte traduit, commentaire comparé, dissertation de littérature comparée) selon une méthode qui privilégie une approche pragmatique plutôt que des principes prescriptifs abstraits.
Le numéro 21 de la revue des études théâtrales Registres se compose de deux dossiers.
Le premier dossier est consacré à la fiction théâtrale et ses pouvoirs. Il remet en question la place de la fiction, qui revient en force dans la pratique comme dans la théorie du théâtre. Cette réflexion présente une nouvelle théorie de la fiction théâtrale, tant au plan technique que pragmatique.
Le second dossier est un hommage à Yves Bonnefoy, écrivain disparu récemment. Il aborde le pan théâtral, encore méconnu, de l'oeuvre de cet immense poète.
Cet ouvrage est destiné à accompagner votre arrivée dans ce nouvel univers de formation qu'est l'université. Vous en avez entendu parler de façon plus ou moins concrète, plus ou moins exacte. Vous vous en êtes constitué une idée plus ou moins précise qui conditionne l'état d'esprit dans lequel vous l'abordez. Les règles de fonctionnement de ce milieu ne sont écrites nulle part. Elles circulent par le bouche à oreille ou restent implicites. Or les méconnaître expose à de nombreuses déconvenues le nouvel étudiant que vous êtes. Il s'agit donc ici de vous proposer quelques clés qui vous permettront, nous l'espérons, d'en ouvrir plus vite les portes, d'y travailler dans de meilleures conditions et de vous y épanouir.
Ce livre apporte un éclairage tout à fait nouveau sur l'écriture d'Assia Djebar, écrivain majeur de la littérature francophone élue à l'Académie française en 2006, en publiant un texte inédit, manuscrit inachevé qui devait s'intituler « Les Larmes d'Augustin » et constituer un « Quatuor Algérien » avec les trois romans précédemment publiés: L'Amour, la fantasia, Ombre sultane, Vaste est la prison. Au centre du volume, il y a le tapuscrit des trois premiers chapitres du roman qui devait s'intituler Les Larmes d'Augustin. Et un mystère: celui de l'inachèvement de ce texte, écrit et projeté pendant vingt ans, dont il semble que l'architecture soit demeurée indécise.Publier un tel document, c'est instituer le manuscrit en archive, c'est-à-dire en assurer la transmission et l'héritage en le donnant aux lectures à venir.Faire lire un manuscrit inachevé, c'est s'obliger à en respecter l'inachèvement, c'est-à-dire l'accompagner d'une réflexion critique méthodologique. Par quoi il devient objet de recherche.
Deux cents ans après sa naisance en 1815, Labiche reste une figure illustre du vaudeville et de la comédie. L'auteur d'Un chapeau de paille d'Italie, de L'affaire de la rue de Lourcine ou de La Cagnotte, n'occupe pas seulement une place centrale dans la tradition du théâtre de divertissement. Il était également connu en son temps comme critique, homme politique et académicien. Son oeuvre riche, tout en transcendant son époque. Comment Labiche, héritier de Scribe et aîné de Feydeau, rénove-t-il les formes dramatiques ? Quel discours tient-il sur les moeurs, sur le monde économique, social et politique ? Où emmène-t-il ses personnages en voyage ? Pourquoi fait-il rire en représentant Paris et la province ? Dans quels domaines se perpétue l'héritage de Labiche ? Voilà quelques-unes des questions que pose cet ouvrage pluridisciplinaire, au fil de ce "voyage autour des mondes de Labiche".
Après le succès de son numéro sur Michel Vinaver, la revue Registres publie un deuxième hors-série consacré à Enzo Cormann,, « dramaturge et passeur », une des figures les plus en vue du théâtre contemporain en France. C'est l'occasion de rendre visible l'exemplaire diversité de son travail d'auteur dramatique et de théoricien, de romancier et de poète.
Outre un jazz poem inédit et un album original, sorte d'autoportrait conçu spécialement pour ce numéro, la première partie du volume contient des articles et des conférences de l'écrivain lui même, donnant un aperçu de son travail d'essayiste ; la deuxième partie, quant à elle, rassemble un nombre d'entretiens, d'articles et de témoignages de nature à traduire le mouvement novateur de cette oeuvre complexe et exceptionnellement variée.
Dossier Marie-Christine Lesage, " L'interartistique : une dynamique de la complexité " ; Daniel Urrutiaguer, " Interdisciplinarité artistique et construction de l'identité " ; Marie-Madeleine Mervant-Roux, " De la réalisation sonore historiquement intermédiale à l'activation par le son des scènes interdisciplinaires " ; Sandrine Le Pors, " Les technologies de l'image en Allemagne : une entrée en scène contrastée " ; Ophélie Landrin, " La présence-absence et la médiation technologique dans les travaux du Big Art Group et du Wooster Group " ; Bernadette Bost, " Lire Jan Fabre à la lumière de Joseph Beuys. Un héritage de transgressions " ; Clémence Coconnier, " Nadj ou l'indisciplinarité des corps de cirque " ; Laure Fernandez, " Éloge de l'indisciplinaire : du théâtral (ou non) dans le solo chorégraphique contemporain, suivi d'un Entretien avec Gisèle Vienne " ; Gisèle Vienne, " Érotisme, mort et mécanique. Sur une expérience de travail autour des rapports du corps au corps artificiel " ; Jean-François Peyret, Julie Valéro, " Jean- François Peyret ou la stratégie de l'invitation ". Modernité d'ibsen Jean- Pierre Sarrazac, " Actualité d'Ibsen " ; Renaud Serraz, " Cher Henrik " ;
Perrine Malinge, " Rencontrer Ibsen " ; Salomé Roth, Alice Zeniter, " Ibsen misanthrope ? " ; Nausicaa Giavarra, " Divine tragédie " ; Jonathan Châtel, " Que dire de la maladie d'Osvald ? " ; Jean-Pierre Sarrazac, " Quelques fins de partie. Quatre notes sur le drame-de-la-vie ". Comptes rendus Histoire de l'opéra italien en France (1752-1815) : Héros et héroïnes d'un roman théâtral, Andrea Fabiano (Anne-Laetitia Garcia). Travaux Ariane Martinez, " Le Théâtre aux prises avec la pantomime ". Petite anthologie André Boll, " Théâtre chorégraphique " (Texte présenté par Anne-Laetitia Garcia).