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Une nuit, Yonghye se réveille et va au réfrigérateur, qu'elle vide de toute la viande qu'il contient.
Guidée par son rêve, elle a désormais un but : devenir végétale, se perdre dans l'existence calme et inaccessible des arbres et des plantes.
Ce dépouillement qui devient le sens de sa vie, le pouvoir érotique, floral de sa nudité vont faire voler en éclats les règles de la société, dans une lente descente vers la folie et l'absolu. -
Récompensée par le Prix Nobel de Littérature 2024, Han Kang dévoile toute la beauté de sa plume dans ce premier recueil de poèmes traduit en français. Elle y évoque la couleur des fins de journée, le froid, l'absence. Le corps aussi, tantôt affaibli, tantôt vigilant face au miroir. La lune est étrange, la mémoire des morts s'empare des maisons. Jusqu'à ce que la lumière revienne, que les femmes et les hommes quittent l'obscurité.
Après l'immense enthousiasme suscité par ses romans, l'oeuvre poétique de Han Kang nous invite à découvrir un nouvel aspect de l'imaginaire de la grande écrivaine coréenne - en écho avec son travail narratif. Par ses thématiques et l'infinie délicatesse de ses vers, Ces soirs rangés dans mon tiroir est une lecture indispensable pour s'imprégner de l'univers si singulier de l'autrice d'Impossibles adieux.
Traduit du coréen par Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet -
Mai 1980 : une junte militaire a pris le pouvoir en Corée du Sud quelques mois plus tôt. Après une spectaculaire manifestation d'opposants à Séoul, la ville de Gwangju se mobilise à son tour. Face à la répression, elle se soulève, portée par le mouvement étudiant et syndical pour la démocratie. La répression menée par l'armée est féroce : les civils, la foule, la jeunesse deviennent des cibles.
Dans la ville ensanglantée, un jeune garçon erre à la recherche de ses camarades. Dans une maison d'édition, une jeune femme travaille sur un texte censuré. Dans le présent, des rescapés se souviennent. Et toutes ces âmes tourmentées demandent à trouver la paix. -
« Muette, elle est assise parmi les élèves qui répètent d'une voix énergique. Le professeur de grec ne fait plus de remarque à propos de son mutisme. Tourné de trois quarts, il efface les phrases qui couvrent le tableau en faisant de grands gestes avec sa main qui tient un chiffon molletonné. »
Elle a perdu sa voix, lui perd peu à peu la vue. Les blessures de ces personnages s'enracinent dans leur jeunesse et les ont coupés du monde. À la faveur d'un incident, ils se rapprochent et, lentement, recouvrent le goût d'aller vers l'autre, celui de communiquer. Leçons de grec est une ode magnifique à la reconstruction des êtres, au-delà de la résilience, et le roman de la grâce retrouvée.
Variation sur la langue, d'une poésie rare, un livre lumineux et bouleversant. Alexandra Lemasson, « Des mots de minuit », France TV Info.
Il faut lire Han Kang pour ce qu'elle est : une virtuose du verbe. Aurélie Julia, Revue des Deux Mondes.
Traduit du coréen par Jeong Eun-Jin et Jacques Batilliot. -
Quelle est la frontière entre la vérité et le mensonge, le présent et les souvenirs qui s'entrechoquent ? Lorsque sa meilleure amie, une jeune femme peintre, meurt dans un accident de voiture, Jeong-hee est confrontée à un critique d'art qui prétend que la jeune femme se serait suicidée.
Jeong-hee ne croit pas à cette conclusion et découvre, au cours d'une enquête parfois dangereuse et digne d'un détective, la fragilité de son amie et la souffrance dans laquelle elle a vécu.
Cette recherche nous emmène à travers l'hiver séoulite, dans l'intimité du milieu artistique et le lecteur pénètre, par petites touches, dans une société à la fois proche et lointaine. Pars, le vent se lève est un livre plein de poésie et de tendresse, par lequel l'auteure nous dit que le plus important, c'est de vivre. -
À la faveur d'un séjour à l'étranger, Han Kang pose sur une feuille quelques mots, tous liés à une couleur, le blanc. Le blanc d'une couverture pour bébé, le blanc du sel ou de la neige, le blanc de la lune et celui du magnolia. À travers chacun de ces mots, elle progresse dans sa mémoire, dans son histoire.
Nous avançons ainsi sur la surface tranchante du temps - au bord d'une falaise transparente. Nous posons un pied sur l'extrémité dangereuse de la durée vécue et avançons l'autre pied dans le vide. Non que nous soyons courageux, mais nous n'avons pas le choix. En ce moment même, je ressens cette menace. Je me hasarde dans un livre que je n'ai pas encore écrit, dans un temps que je n'ai pas encore vécu.
Ce nouveau roman de Han Kang est un voyage dans un paysage de neige et de douceur, vers les sentiments les plus intimes d'une femme face à elle-même.
Traduction par Jeong Eun-jin et Jacques Batilliot.
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Un matin de décembre, Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon, tout juste transférée d'urgence à l'hôpital de Séoul. Gravement blessée à la main, elle lui demande de se rendre chez elle, sur l'île de Jeju, pour nourrir son perroquet blanc qu'elle a laissé derrière elle.
Le soir même, une violente tempête de neige s'abat sur l'île. Et là-bas, compilée de manière minutieuse, c'est l'histoire de la famille d'Inseon qui attend Gyeongha : des archives réunies par centaines documentent l'un des pires massacres que la Corée ait connu - trente mille civils assassinés entre novembre 1948 et début 1949. Comme un long songe d'hiver, Impossibles adieux fait éclater au grand jour une mémoire traumatique enfouie depuis des décennies.
Un grand livre, envoûtant et hanté, sur une tragédie mal connue. Sylvie Tanette, Les Inrockuptibles.
D'une beauté fulgurante sur la survivance des esprits. Oriane Jeancourt Galignani, Transfuge.
Tout en sobriété et en délicatesse, l'autrice s'inscrit dans une littérature de l'entre-deux, fantastique et existentielle, intime et historique. D'une grande force. Nils C. Ahl, Le Monde.
Traduit du coréen par Kyungran Choi et Pierre Bisiou.
Prix Médicis étranger 2023.
Prix Nobel de littérature 2024.