A l'heure d'Internet comme au XIX° siècle, un vaste public s'est mis à écrire. Comment la littérature, comment les écrivains professionnels, qui jusqu'alors détenaient sinon un monopole, du moins un pouvoir sur la langue écrite ont- ils accueilli ce nouveau partage? Comment ont-ils réagi à cette concurrence inédite ? Y ont-ils vu une ressource ou une menace ?
Ce livre tente de répondre à de telles questions en explorant les textes littéraires eux-mêmes.
Si Gustave Flaubert et Virginie Despentes forment les bornes chronologiques de cet ouvrage, la réflexion s'appuie principalement sur huit auteurs-témoins : Marcel Proust, Colette, Louis Guilloux, Henry Poulaille, Annie Ernaux, François Bon, François Bégaudeau et Ivan Jablonka. On verra, chemin faisant, que la littérature éclaire les débats les plus contemporains sur l'école, l'oral et l'écrit, les fractures culturelles, l'illettrisme et la marginalité.
" Chères soeurs et chers frères, nous avons le plaisir, d'accueillir ce soir dans notre cercle AA deux nouveaux membres: Ety et Victor Glouk.
Ils se lèvent et nous les applaudissons bien fort ! Merci, merci mes amis pour ces applaudissements chaleureux. C'est vraiment une très grande émotion que nous partageons tous. Et maintenant, comme le veut la coutume, Ety et Victor vont se présenter. Ils vont nous découper une petite tranche de vie... Mmm... Oui veut commencer? Ety? tu te jettes à l'eau? ?Oui Nous t'écoutons, Ety... Nous sommes tout ouies...
" Les Glouk sont brouillés avec leur famille. Personne ne vient à la bar-mitsva de leur fils. Leur fille milite chez Reinette Lagrillée. Ils passent leurs vacances dans un taudis en Israël. Ils ont de très bons amis antisémites. A part ça, ils aiment la vie. Victor prépare une Sociologie du witz yiddish et Ety alphabétise les banlieues. Bref les Glouk sont des ashkénazes comme vous et moi. Dans un style incisif se succèdent des aventures souvent désopilantes, dont certaines sont destinées à devenir des morceaux d'anthologie: la découverte tardive de la marijuana, l'apprentissage du yiddish, la soirée chez les amis antisémites ou la circoncision de Berg.
Ce livre drôle et profond délivre bien des vérités sur le monde contemporain. Aussi s'adresse-t-il à tous les publics, juif ou non juif.
Cet ouvrage collectif veut montrer que, contrairement à l'idée reçue, Mai 68 a exercé une influence à la fois rapide, profonde et durable sur la littérature. Non seulement les écrivains se sont engagés dans l'action à l'instar de Blanchot ou Duras, mais le mouvement a inspiré aux romanciers, poètes et dramaturges, témoins ou acteurs de Mai, une écriture contemporaine ou quasi contemporaine de l'événement, ainsi que le prouvent les exemples de Merle, Lainé, Gary, Heidsieck, etc.
Dans ce livre sont analysés en outre la place prise par Mai 68 dans l'imaginaire littéraire des générations antérieures (Leiris, Aragon, Malraux) et postérieures (Quintane, le collectif Inculte) ainsi que le rôle joué par Mai 68 dans une série de mutations littéraires, telles que l'émergence d'une écriture féminine revendiquant sa spécificité (Duras, Rochefort), ou la structuration institutionnelle de genres jusque-là réputés mineurs comme la science-fiction ou le roman noir.
Contributeurs : Nathalie Barberger, Jean-Marc Baud, Simon Bréan, Geneviève Brisac, Stéphane Chaudier, Maxime Decout, François Dussart, Jean-Louis Jeannelle, Matthieu Rémy, GaëlleThéval, Anne Wattel, Nelly Wolf.