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Mirion Malle
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Avant même de voir Clémence, on l'entend crier : elle est en train de faire fuir un « vieux mec » qui draguait des adolescentes tranquillement attablées à une terrasse. Elle apparaît immédiatement comme une héroïne flamboyante avec ses cheveux roux et son t-shirt rouge sang. Mais elle confie à une amie que sa colère la « dévore ». Elle ne sait même plus si elle existe en dehors de cette émotion débordante.
Toutefois, le récit que tisse pour nous Mirion Malle dépasse la question de la colère, de la rage qui nous habite. Ses talents de narratrice lui permettent d'explorer ce personnage dans toute sa complexité. Plus qu'un récit sur la colère, l'histoire de Clémence est une longue réflexion sur la manière dont on peut essayer d'habiter un monde patriarcal injuste et violent, dont on peut réconcilier les joies individuelles et les grandes rages collectives.
Au fil du récit, on suit Clémence au sein d'un groupe de parole pour victimes d'agressions sexuelles, dans ses premiers dates avec Imane, jeune danseuse qui va lui montrer comment se réapproprier son corps à travers la danse, et dans ses longues discussions captivantes et fertiles avec ses amies. Avec les femmes qui l'entourent, Clémence réfléchit à ce que l'on peut faire de nos colères. Les abandonner ? Rester passives, comme les hommes nous ont si souvent forcées à le faire ? Brûler de nos rages, quitte à se consumer ? De ces échanges émergent des réflexions d'une grande justesse sur la force du collectif - le grand sujet de l'oeuvre de Mirion Malle - et sur toutes les manières de survivre aux violences systémiques. Il y a ici une grande harmonie entre la force des idées scénaristiques (les effets d'échelle, le découpage des cases, les silences puissants...) et le trait de la dessinatrice qui se fait plus fort, plus assuré, plus puissant. Les émotions et les dialogues sont plus que jamais portés par ses couleurs et par ses jeux d'ombre et de lumière.
Clémence en colère vient clore une trilogie commencée avec C'est comme ça que je disparais et Adieu triste amour. Un passage émouvant, tant Mirion Malle a su accompagner les mouvements de notre génération : la découverte de la tristesse, de la violence, la douceur des amitiés et enfin la réparation, la guérison, celle que la fiction a le pouvoir de nous montrer. Nous voilà prêtes à vivre avec notre colère, sainement, et à entretenir ce petit feu en nous que la société a si souvent cherché à éteindre. -
Après le remarquable et remarqué C'est comme ça que je disparais, Mirion Malle revient avec Adieu triste amour. Dans cette tranche de vie douce-amère et très « nouvelle vague », nous suivons le parcours de Cléo, jeune autrice de BD qui quitte tout du jour au lendemain : une ville (Montréal), un amour dont elle doute et une vie à laquelle elle se sent étrangère. De l'hiver au printemps, du festival d'Angoulême à la Gaspésie, en passant par Montréal, nous la suivons et nous assistons à la naissance d'une nouvelle Cléo, libre de créer, de vivre, d'aimer et d'être tout simplement elle-même.
Comme toujours, Mirion Malle nous entraîne au plus près de son héroïne et de ses émotions au fil de pages superbes réhaussées d'une mise en couleurs remarquable.
Les thèmes de prédilection de Mirion Malle sont là (la sororité, le soutien, l'écoute), et sont traités avec finesse et sensibilité. Tout cela fait de Adieu triste amour un roman graphique aussi fort que joyeux et une superbe histoire d'émancipation, que viennent éclairer les prémisses et la promesse d'un nouvel amour.
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La ligue des super féministes est la première BD jeunesse réellement féministe. Elle s'adresse aux enfants dès 10 ans et aborde des thèmes inédits en jeunesse : la représentation, le sexisme, le consentement, le corps des filles, les notions de genre et d'identité sexuelle...
Les chapitres sont complétés par des pages d'outils théoriques indispensables à tout âge (argumentaires, test de Bechdel...) qui font de cette BD un véritable petit guide d'autodéfense féministe, salutaire à l'âge où s'installent les stéréotypes sexistes.
Mirion Malle est la plus talentueuse et la plus drôle des autrices de BD didactique : elle relève le défi haut la main, et nous livre ici une BD didactique et engagée, efficace et accessible, et surtout super fraîche et drôlissime !
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Très attendue, C'est comme ça que je disparais est la première fiction de Mirion Malle, bien connue pour ses BD didactiques féministes, engagées et aussi percutantes qu'hilarantes. C'est comme ça que je disparais est une tranche de vie douce-amère, pop et très « nouvelle vague ». Mirion Malle nous entraîne au plus près des personnages et de leurs émotions, au plus près aussi du mal-être et de la dépression vécue par l'héroïne, Clara, dans laquelle nombre de jeunes adultes se reconnaîtront.
Cette BD aborde en effet des sujets graves, tels que les violences sexuelles, la santé mentale, la dépression. Et Mirion Malle, avec le talent qui est le sien, le fait avec énormément de sensibilité et de pudeur (avec humour aussi, bien sûr !), par petites touches impressionnistes et sensibles composant un tableau particulièrement touchant.
On y retrouve par ailleurs l'univers et les thèmes de prédilection de Mirion Malle (le féminisme, la sororité, le soutien, l'écoute, le karaoké, les chansons des années 2000, la communication et les réseaux sociaux) et l'on y découvre la vie à Montréal (et le parler québécois qui va avec !).
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Mirion Malle s'attaque aux clichés sexistes avec humour, les illustre par des exemples tirés de film ou série et met en lumière leur omniprésence dans les médias. Rendre justice au féminisme - ni hystérique, ni rébarbatif - et décortiquer les classiques des idées reçues comme « les filles ne sont pas drôles », « les hommes ne peuvent pas être féministes », « les filles sont futiles », ...et voir combien la culture populaire nous influence.
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Les règles... quelle aventure !
Elise Thiébaut, Mirion Malle
- La Ville Brule
- 28 Juin 2023
- 9782360121670
Les règles, les ragnagnas, les affaires ou les machins... Une fois par mois environ, les filles et les femmes entre 12 et 52 ans saignent pendant quelques jours mais on n'en parle jamais, alors même que cela concerne la moitié de l'humanité.
Les règles ont longtemps été un instrument qui a permis d'opprimer les femmes et de leur donner l'impression qu'elles étaient impures et capables de moins de choses que les hommes. Les règles sont donc un véritable enjeu féministe auquel il n'est jamais trop tôt pour s'intéresser...
Parler des règles, c'est aussi parler du patriarcat, de sexualité, de religion... Dans Les règles... quelle aventure !, Élise Thiébaut et Mirion Malle abordent le sujet avec humour, de façon décomplexée et décalée, avec de solides références culturelles, mythologiques, médicales et féministes pour piquer la curiosité et enrichir la connaissance des préados et ados, filles et garçons. -
Sous nos yeux : petit manifeste pour une révolution du regard
Iris Brey, Mirion Malle
- La Ville Brule
- Jamais Trop Tot
- 2 Avril 2021
- 9782360121373
Films, séries, jeux vidéo, publicités, pornographie... Toutes et tous, nous vivons et grandissons dans un monde où règnent les images. Ces images ont une influence sur ce que nous sommes, sur ce que nous pensons, sur la manière dont on vit, dont on pense, dont on aime. Et parmi toutes ces images la manière dont on filme le corps des femmes et des hommes a un impact sur nos vies. Après" Sex and the Series" et "Le regard féminin", Iris Brey décrypte la nature de ces images (qui les produit ? pour qui ? pour quoi ?) et leurs effets, explique l'importance des concepts de male gaze et de female gaze, et donne aux ados des clés pour changer de regard.
Iris Brey est journaliste, autrice et critique de cinéma, spécialiste des représentations de genre et des sexualités au cinéma et dans les séries.
Mirion Malle est autrice de BD. Elle a publié deux BD didactiques (Commando Culotte, La ligue des super-féministes). Elle a publié en janvier 2020 sa première BD de fiction, C'est comme ça que je disparais.
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Internet aussi, c'est la vraie vie !
Lucie Ronfaut-hazard, Mirion Malle
- La Ville Brule
- 1 Mars 2024
- 9782360121748
Internet, le web et les nouvelles technologies font partie de nos vies, pour aujourd'hui et pour toujours. Ce n'est pas un monde à part, et réfléchir aux liens entre le numérique et le monde dans lequel nous vivons, c'est tenter de répondre à de nombreuses questions qui ont un impact immédiat sur nos vies et sur le monde dans lequel nous vivons.
Les grandes entreprises qui dominent le web sont-elles dangereuses ? Une intelligence artificielle peut-elle être stupide ? Internet est-il raciste et sexiste ? Pourquoi se sent-on moche sur les réseaux sociaux ? Qui a dit que les smartphones rendaient les ados bêtes et tristes ? Et bien d'autres encore...
Ce petit livre destiné aux ados est une invitation à réfléchir à leur fonctionnement et à leurs conséquences, pour construire un futur connecté, inclusif et plus juste ! -
La Princesse sans reflet est un conte poétique écrit par Marine Peyrard (Viande à viol) qui suit la quête de Petite pour retrouver son ombre. Le prince est parti après la nuit de noce mais Petite a perdu une partie d'elle-même... Illustré par Mirion Malle (Commando culotte, Adieu triste amour), ce bel ouvrage retrace les interrogations et les rencontres de la princesse et pose une question fondamentale : comment se reconstruire quand on a subi la violence des hommes. La sororité reste la principale réponse.
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Vous connaissez forcément l'histoire : la petite maison dans la forêt, le Vieux assis dans son fauteuil qui a tellement envie d'une galette, la Vieille, le blé ramassé dans le grenier, la galette qui roule et se sauve dans la forêt, la petite chanson qui trotte dans la tête, le lapin, l'ours, le loup gris... et le renard qui finit par la dévorer !
Et maintenant, imaginons que la Vieille s'appelle Ginette, qu'elle en ait ras-le-bol de trimer pour ce Vieux assis dans son fauteuil, et que par un retournement de situation aussi magique que formidable, elle se transforme en galette et taille la route. Direction : la liberté et la sororité ! La petite chanson est toujours là, le lapin, l'ours, le loup gris aussi. Et le renard ? Vous verrez bien !
Anne Dory et Mirion Malle livrent ici une version féministe, pleine de douceur et d'humour, du conte traditionnel russe Kolobok. Un récit pétillant, des dessins magnifiques et sensibles, une super-héroïne aux cheveux blancs... Vive Ginette ! -
Parler, ce n'est pas seulement faire du bruit avec sa bouche. Le langage est un outil, c'est aussi une arme.
Que fait-on vraiment quand on parle ? Cette question pourtant fondamentale est rarement abordée à l'école. Dès le plus jeune âge, on apprend à parler, à conjuguer, à orthographier, à manier la grammaire et la syntaxe, mais pas forcément le pourquoi de tout cela.
Or la question du langage, des multiples façons dont on l'utilise, de ce qui motive ce qu'on dit et comment on le dit est indispensable à la compréhension du monde dans lequel on vit. Parler du langage c'est aussi parler de discriminations, de racisme, de sexisme : le langage est politique, c'est un outil, et c'est aussi une arme. La façon de nommer les choses et les gens n'est pas neutre, elle modèle le monde et a des conséquences aussi bien positives que négatives. Par ailleurs, notre façon de parler dit des choses de nous (qui on est, d'où l'on vient et de quel milieu social...).
Le propos est certes ambitieux, mais il est ici traité sans pré-requis (tout ce qui peut être un obstacle à la compréhension est expliqué et défini) et illustré avec de nombreux exemples concrets qui permettront de s'emparer du sujet et d'en mesurer la portée.
Les illustrations de Mirion Malle, aussi drôles qu'engagées, constituent une vraie porte d'entrée dans le propos. -
C'est la fin de l'été. L'été des 16 ans. Flavien rappelle Clément, mais son téléphone sonne dans le vide. Pourquoi ne décroche-t-il pas ? Seule, sa soeur Josefina sait le faire apparaître en écoutant sa musique sur son téléphone avec le renard des neiges. Et elle voit dans sa chambre les lucioles briller, promesse d'un lendemain apaisé. Reste au garage un scooter bon pour la casse, et un forfait de portable à résilier. Que faire des souvenirs trop pesants ? Entre jour et nuit, rêve et réalité, Christophe Pellet ouvre un espace poétique où la disparition n'est jamais définitive. Accompagnée des dessins de Mirion Malle, cette fable onirique enlace avec tendresse le chagrin et raconte ce qui nous rattache aux absents, en acceptant de les laisser partir.
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Au détour d'un festival, Toto, un jeune auteur-blogueur de bande dessinée rencontre le rêve de tous les bédéastes : une fan à gros seins. Sautant sur l'occasion, il la drague sans scrupule et à sa grande surprise, la jeune fille résiste. Mimi, qui est également blogueuse, se lasse de ses études littéraires et songe à se consacrer au dessin. Mimi finit par laisser une chance à Toto, et tous deux, habitués à raconter leurs vies en blog, continuent à le faire conjointement et langoureusement, de petit plan cul à grand rendez-vous amoureux.
Dessinée sans pudeur mais pas sans humour, cette histoire d'amour moderne ne cachera pas un certain engouement pour la poitrine généreuse de Mimi.
Un grand nez, deux gros seins, une fan pleine de talent et son soi-disant auteur raté, la recette d'une complicité artistique drôle et tendre, sous le signe du 95 G.