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Marie Hélène Lafon
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« La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l'érable, mais elle n'entrera pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu'elle a de la chance avec la lumière d'octobre, la cour de la maison, l'érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et bleu. » Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans le pays d'en haut avec la mère et le père. La ferme est isolée.
Impeccable, rythmé, viscéral. Une poignée de mots viennent et reviennent, introduisent le battement d'un rythme, et voilà bien le miracle : ce livre qui jamais ne se détourne de ce qu'il y a, ce livre qui ne prétend qu'au réel est aussi l'oeuvre d'art la plus exquise. Damien Aubel, Transfuge.
Âpre et bouleversant. Laurence Caracalla, Le Figaro magazine. -
«Très vite, tous se demanderaient sans se l'avouer comment on avait pu jusqu'alors vivre sans André, son babillage, ses rires, sa vitalité tendre et sa douceur. Il avait été dans la maison comme une chanson vive, en dépit des ragots et de ce trou que creusait dans sa vie l'absence d'un père.» André grandit heureux dans la famille de sa tante, auprès de ses cousines. Mais au fond de lui reste tapie la douleur d'être le fils d'un père inconnu et d'une mère distante. Alors qu'André est sur le point de se marier, sa mère lui livre un nom... Dans la France rurale du XX? siècle, l'Histoire du fils est aussi celle de trois générations qui se débattent avec le poids des silences familiaux.
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"Je pense parfois à elle sous lui. Il est immense, anguleux, dru. Il est comme un ogre ; il doit l'avaler, la dévorer, plusieurs fois, pour la contenir, pour s'en défaire, pour s'en guérir. Parce qu'il n'est pas comme moi ; il a peur ; depuis le début, le premier soir, le soir du chien. Il n'a pas été premier. Il sait qu'elle peut partir ; et comment elle part. Moi, je ne le savais pas. Je ne savais pas comment les femmes partent."
Laurent a aimé Marlène. Elle n'est plus là. Il faut continuer à vivre. -
Le présent volume rassemble la totalité des nouvelles de l'auteur publiées chez Buchet/Chastel (deux recueils : Liturgie en 2002, et Organes en 2006). Opus complété par : Bon en émotion, et La Maison Santoire (nouvelles publiées par ailleurs et épuisées).
Cette présente édition - la première au format poche - présente d'autres textes de l'auteure publiés en revue mais jamais repris dans un recueil. -
Joseph est un doux. Joseph n'est pas triste, du tout. Joseph existe par son corps, par ses gestes, par son regard ; il est témoin, il est un regardeur, et peut-être un voyeur de la vie des autres, surtout après la boisson, après les cures. Il reste au bord, il s'abstient, il pense des choses à l'abri de sa peau, tranquille, on ne le débusquera pas.
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Cézanne : des toits rouges sur la mer bleue
Marie-Hélène Lafon
- Flammarion
- D'/apres
- 13 Septembre 2023
- 9782080421357
Il y a Paul et il y a monsieur Cézanne. Il y a le père et la femme, le jardinier Vallier, le docteur Gachet et les écrivains Flaubert et Zola. Tout un monde. Il y a les toits rouges sur la mer bleue, les mains, le sucrier, le chapeau, l'argent et les secrets. Il y a les silences, épais. Marie-Hélène Lafon est allée vers Cézanne comme on «va au paysage». À corps perdu. Cet essai en est la trace éblouie.
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«Il y a comme ça des périodes où les plaques tectoniques de nos vies se mettent en mouvement, où les coutures des jours craquent, où l'ordinaire sort de ses gonds ; ensuite le décor se recompose et on continue.» Le Franprix de la rue du Rendez-Vous, à Paris. Une femme, que l'on devine solitaire, raconte et imagine. Gordana, la caissière. L'homme qui s'obstine à venir chaque vendredi matin. Silencieusement elle dévide l'écheveau de ces vies ordinaires. Et remonte le fil de sa propre histoire.
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«Il disait à Mo je te boxe, je te boxe, je t'écrase, je te meurs, ça va fillette ça va, rentre chez ta mère, heureux les simples d'esprit le royaume de Dieu est à eux, allez en paix mon fils, vous avez du feu, va mourir Mo va mourir, et d'autres phrases qui les faisaient rire les deux dans la grande allée du centre. Mo ne savait pas pourquoi il riait.» Au centre commercial, Mo travaille à la gestion des rayons et des stocks. Il est le dernier fils, le gardien de la mère depuis la mort du père. C'est son rôle. Il semble heureux de cette vie. Cela lui est égal qu'on profite de sa gentillesse. Jusqu'au jour où il rencontre Maria.
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«À la porte de Gentilly, en venant de la gare, on n'avait pas vu de porte du tout, rien de rien, pas la moindre casemate, quelque chose, une sorte de monument au moins, une borne qui aurait marqué la limite, un peu comme une clôture de piquet et de barbelés entre des prés.» Fille de paysans, Claire monte à Paris pour étudier. Elle n'oublie rien du monde premier et apprend la ville où elle fera sa vie. Les pays raconte ces années de passage.
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«À Nevers, la deuxième fois, Annette et Paul avait apporté des photos. Ils avaient eu l'idée le premier jour, en novembre. Ils ne savaient plus qui l'avait pensé et proposé d'abord. Ils avaient été du même avis ; ça aiderait pour raconter pour faire comprendre ; ils n'étaient pas seuls dans cette affaire, ils n'étaient pas neufs ; l'enfant la mère les soeurs les oncles, on les imaginerait mieux, chacun de son côté, avant de les connaître en vrai.» Paul, quarante-six ans, paysan à Fridières dans le Cantal, ne veut pas finir seul.
Annette, trente-sept ans, vit à Bailleul dans le Nord. Après avoir rompu avec le père de son fils, elle doit s'en aller, recommencer ailleurs... Marie-Hélène Lafon nous raconte leur rencontre, née d'une petite annonce dans un journal, lue et découpée. C'est une histoire d'amour. -
Marie-Hélène Lafon : une autre vie
Marie-Hélène Lafon
- Lamaindonne
- Poursuites Et Ricochets
- 29 Septembre 2023
- 9782492920097
Mon père fut paysan dans le Cantal, comme toutes les générations qui l'ont précédé. Après sa mort, j'ai retrouvé des photos prises entre 1956 et 1959 pendant son service militaire au Maroc. Mon père sur la plage, en maillot de bain , en uniforme dans la chambrée , déguisé en femme dans le jardin du colonel , torse nu au milieu d'un groupe d'enfants. À la fin du service militaire, il rentre dans le Cantal et dans sa vie de paysan. Il se marie avec ma mère le 31 décembre 1959. Un autre père, un autre corps, une autre vie. Un livre d'images et de mots pour flairer cette piste.
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Le pays d'en haut ; entretiens avec Fabrice Lardreau
Marie-Hélène Lafon
- Arthaud
- Versant Intime
- 20 Février 2019
- 9782081443839
«Ces lieux façonnent des gens un peu verticaux, austères et tenaces... C'est un fond dont je ne me suis jamais départie, et le travail d'écriture, depuis plus de vingt ans, m'y confronte constamment [...] ; ce nord du Cantal, ce pays perdu à mille mètres d'altitude, est fondateur ; et le sauvage n'est jamais loin ; il palpite sous l'écorce des choses.»Marie-Hélène Lafon a grandi dans une ferme isolée du Cantal, au coeur de la vallée de la Santoire, et ses livres s'en souviennent. À travers ces conversations, elle nous invite dans son pays perdu, ces terres volcaniques de moyenne montagne où la sauvagine, toujours proche, palpite sous l'écorce des choses. Voyage au coeur d'un monde intense, aux sources de la beauté.
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Où sont les hommes.
Avalés par la lumière. Avalés par le temps.
Noyés de silence.
Tandis qu'une femme attend et s'arrondit derrière l'image.
Les étés sont irrémédiables. -
Tout texte renvoie à une culture ; parfois, même, plus précisément, se construit dans la relation à un livre, à une oeuvre, voire au Livre.
Cette collection «Rapport à ...» ouvre un espace pour que les auteurs expriment leur dette, ou rendent hommage à un écrivain qui a pu être source d'inspiration ou de libération, déclencher une écriture, permettre de franchir le seuil de la page blanche...
Marie-Hélène LAFON est un professeur de lettres classique à Paris. Depuis vingt ans ses ouvrages sont remarqués et salués pour leur exigence et leur qualité stylistique (Le Soir du chien, L'Annonce, Les Pays, Joseph, Histoires...). Dans Les étés, elle dit avec force combien écrire est une aventure charnelle, incarnée, soumise à une profonde tension intérieure. Elle évoque, en particulier, l'exemple magnifique de Ramuz.
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«Les Santoire vivaient sur une île, ils étaient les derniers Indiens, la mère le disait chaque fois que l'on passait en voiture devant les panneaux d'information touristique du Parc régional des volcans d'Auvergne, on est les derniers Indiens.» Les Santoire, le frère et la soeur, sont la quatrième génération. Ils ne se sont pas mariés, n'ont pas eu d'enfants. En face de chez eux, de l'autre côté de la route, prolifère la tribu des voisins qui ont le goût de devenir. Sentinelles muettes, les Santoire happent les moindres faits et gestes. Et contemplent la vie des autres. Celle des vrais vivants. D'une plume toute en économie et en tensions, Marie-Hélène Lafon dépeint avec finesse la fin d'un monde, d'une civilisation.
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Expressions familières, citations de chanson, mots de tous les jours, Marie-Hélène Lafon fait fl èche de tout bois. Elle creuse et sculpte la langue pour débusquer derrière les mots, la saveur, les couleurs du vivant. Tout lui est matériaux pour ces Chantiers. Sa vie de fi lle lettrée issue de la campagne, les cérémonies de l'enfance catholique, le quotidien des familles dont elle décrypte les codes avec un humour ravageur, ses écrivains de coeur et de chair - Flaubert et Claude Simon. Jamais Marie-Hélène Lafon n'a été aussi présente dans ses récits, comme si écrire ces choses qui lui sont chères libérait sa plume. C'est son portrait discrètement voilé qui se dessine dans ses pages. Et le rire, l'émotion, une certaine nostalgie jaillissent de la chair dense de son écriture.
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C'est un abécédaire choisi. Il va de Arbres à Vaches en passant par Chemins, Journal, ou Tracteurs. Ce serait l'os des choses, leur velours ; et comme une déclaration d'amour répétée vingt-six fois.
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Dans la vie d'un lecteur, certains auteurs occupent une place à part : lectures inaugurales, compagnons de tous les jours, sources auxquelles on revient. La collection « Les auteurs de ma vie » invite de grands écrivains d'aujourd'hui à partager leur admiration pour un classique, dont la lecture a particulièrement compté pour eux.
« Flaubert à cheval.
Flaubert fut beau.
Flaubert fut jeune.
Jeune. Glorieux. Blond, bouclé. Grand et bien fait.
Flaubert eut mal aux dents.
Il fut foudroyé à dix-sept ans sur le chemin de Pont-l'Évêque ; on ne sait pas bien par quoi il fut foudroyé ; il le fut et il échappa au Droit et il put commencer à devenir.
Flaubert est inépuisable.
Flaubert for ever. » Marie-Hélène Lafon
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Cette nouvelle est née en Aubrac, pays majuscule. C'est une histoire d'amour. C'est un vertige...
Marie-Hélène Lafon est professeur de lettres classiques à Paris. Depuis vingt ans ses ouvrages sont remarqués pour leur exigence et leur qualité stylistique (Le Soir du chien, L'Annonce, Les Pays. Joseph, Histoires...)
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Rémi a grandi avec ses soeurs dans une ferme au bout du monde. Il invente maintenant sa vie à Paris avec Isabelle et Louise.
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Corps. gestes. récits. : Marie-Hélène Lafon au Musée de la Haute-Auvergne
Marie-Hélène Lafon
- Editions de la Flandonnière
- 11 Mai 2022
- 9782491206178
Un écrivain au Musée. Ce catalogue est édité à l'occasion de l'exposition "Corps.Gestes.Récits." présentée au Musée de la Haute-Auvergne à Saint-Flour (Cantal), du 30 avril au 6 novembre 2022, résultat d'une "carte blanche" dans les collections proposée à l'écrivain Marie-Hélène Lafon.
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LAMAINDONNE SAVECA - ART & PAPER - 62 rue André Joineau - 93310 Le Prè-Saint Gervais 06 60 28 85 77 Mail: contact@saveca-artandpaper.com SORTIE SEPTEMBRE 2022 prix de vente public : 29 euros L'idée-force du projet D'OC a été de proposer à six jeunes photographes, travaillant dans le style du documen- taire de création, de les intégrer dans un projet d'aide à la production qui prend corps en Occitanie. Portée par ImageSingulières, cette commande de deux années, où la parité est respectée, est une itinérance guidée par les grandes lignes - non exhaustives - qui dessinent la géogra- phie de ce territoire. Melody Garreau a travaillé le long des voies navigables, Marianne Thazet a suivi les chemins de Compostelle, Adrien Ribet a traversé les Pyrénées et Pauline Dupin a exploré le Parc national des Cévennes. Deux autres photo- graphes se sont immergés dans les deux grandes métro- poles, que tout oppose mais que la région rassemble : Paul Baudon à Toulouse et Théo Combes à Montpellier. Les mots de Marie-Hélène Lafon viennent, avec talent, alimenter notre réflexion sur cette « nouvelle » région si riche d'une histoire millénaire et de paysages multiples.
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Histoires de casquettes
Marie-Hélène Lafon
- Revue 303
- Les Cahiers De La Maison Julien Gracq
- 10 Octobre 2015
- 9782955407707
Le thème des huitièmes rencontres organisées par la Maison Julien Gracq, « Tous les corps de Gracq », s'est révélé fécond : à l'invitation d'Arno Bertina, écrivain et programmateur de ces rencontres 2015, et de Cathie Barreau, directrice de la Maison Julien Gracq, Marie-Hélène Lafon a écrit Histoires de casquettes. Un texte court et intense inspiré par des photos représentant Julien Gracq. À travers le corps et l'oeuvre de l'écrivain, Marie-Hélène Lafon nous emmène à la découverte de son propre passé tout en livrant une interprétation de ce qu'était, de ce qu'aurait pu être, Julien Gracq à l'instant où il fut figé sur une photographie.
« Les Cahiers de la Maison Julien Gracq » ont pour vocation d'accueillir les textes écrits par les auteurs lors de leur résidence à Saint-Florent-le-Vieil. À l'image de cet ouvrage, elle donne également la possibilité aux auteurs contemporains de rendre hommage à Julien Gracq, et ainsi de faire le lien qu'il a suggéré dans son legs, entre son oeuvre et les grands lecteurs que sont les écrivains et les artistes d'aujourd'hui.
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L'écrivain Marie-Hélène Lafon propose ici des proses fragmentaires sur les paysages : " Ceux d'enfance, les autres / ceux de la terre, les minéraux, les citadins, les maritimes/ les nocturnes, les diurnes/ les arpentés, les rêvés / les paysages écrits / les paysages lus / ceux que l'on voit du train / ceux que l'on ne voit pas sur les autoroutes où des pictogrammes les signalent. " Texte poétique et singulier au sein de l'oeuvre que construit Marie-Hélène Lafon depuis une dizaine d'années.