Que faire pour changer notre société? Exemples et propositions d'hier et d'aujourd'hui pour repenser travail, propriété et démocratie.
Il n'y a pas d'alternative, nous a-t-on répété, depuis des décennies. Bien sûr que si... Bien sûr que nous pouvons imaginer autre chose que cette société fondée sur la compétition, l'évaluation et la rentabilité ; autre chose que ce système qui nous dépossède de nos ressources et de nos choix, de notre travail et de la démocratie même ; autre chose que cette violence sociale, politique et environnementale, saccageant le vivant au point de forger une urgence dramatique inouïe. Ce livre est non seulement porteur d'espoirs mais de projets concrets, fondés sur la solidarité, la coopération et la démocratie vraie. Ludivine Bantigny puise aux expériences du passé et du présent, s'appuie sur une longue histoire des luttes et des réalisations libératrices. Évidemment, il n'y a là ni baguette magique, ni solutions toutes faites. Mais cet ouvrage dessine des perspectives émancipatrices tangibles et renoue ainsi avec des propositions stratégiques pour un avenir enviable et un monde désirable.
Je lis le mot d'« ensauvagement » à longueur de journée, de colonnes, de slogans. Alors je reviens à Césaire qui décrivait l'Europe coloniale suçant comme un vampire le sang, les terres, les biens et la dignité même, ravalant l'humanité au rang amer des bêtes de somme. Ensauvagement : ce mot n'est pas réservé au passé. Il peut désigner la prédation qui enrégimente le vivant dans la sombre loi du marché. Le capitalisme a toujours été ensauvagé : ses origines sont tachées de sang.
Dignité, justice sociale, partage du travail, égalité, rapport renouvelé à l'art, à l'éducation, à la culture et au quotidien... C'est tout cela, la Commune de Paris, une expérience révolutionnaire à bien des égards inouïe : pour la première fois, des ouvriers, des ouvrières, des artisans, des employés, des instituteurs et institutrices, des écrivains et des artistes s'emparent du pouvoir. Comme l'écrit Rimbaud qu'elle enthousiasme tant, la Commune entend vraiment « changer la vie » par des « inventions d'inconnu ». Ses protagonistes sont des femmes et des hommes ordinaires qui créent de l'extraordinaire, non seulement en l'imaginant mais en le mettant en pratique.
C'est de leur expérience si actuelle que part ce livre, sous une forme originale : il est composé de lettres adressées à ces femmes et ces hommes comme s'ils et elles étaient encore en vie et comme si on pouvait leur parler. Ces lettres rendent la Commune vivante et présente, par un entrelacement des temps. L'ouvrage s'appuie sur un vaste travail d'archives et de nombreux documents, le plus souvent inédits : correspondances, débats, projets, procès... Il offre aussi au regard plus de cent photographies qui s'égrènent tout au long de ses pages, images d'époque et images d'aujourd'hui, comme un télescopage entre passé et présent.
L'événement reste de par le monde une source d'inspiration, car il permet de réfléchir à l'émancipation, aux solidarités et aux communs. Il nous concerne toutes et tous, de manière plus brûlante que jamais, et demeure évocateur par les espoirs et les projets qu'il porte. Tant il est vrai que « la Commune n'est pas morte ».
Le mot « révolution » se prête désormais à tout. Il sert à vendre des yaourts ou des chaussures aussi bien que les idées de campagne, pourtant très libérales, du président Macron. Il est temps de lutter contre ces détournements. Ludivine Bantigny, spécialiste renommée et engagée de l'histoire des luttes contemporaines, et notamment de Mai 68, montre ici combien les révolutions ont été l'objet d'un intense travail de domestication. Les élites du xixe siècle se sont montrées obsédées d'en finir avec elles, d'en dompter les élans et d'en effacer les traces. Celles du XXe siècle, en les célébrant, en les commémorant avec faste, n'ont pas cessé de les apprivoiser au point qu'elles n'inquiètent plus personne. Mais arracher le mot à la langue feutrée du pouvoir, qu'il soit économique ou politique, ne suffit pas. Il faut en retrouver le sens en acte. En prenant pour appui les mouvements de lutte contre le capitalisme, comme ceux du Chiapas, ce livre vigoureux libère avec bonheur la force des espérances, des rencontres et des potentialités que font naître les révolutions.
À partir d'un remarquable travail dans les archives de toute la France, pour beaucoup inédites, Ludivine Bantigny restitue l'énergie des luttes, des débats, des émotions et des espoirs portés par les protagonistes de 68 : toutes celles et tous ceux - ouvriers, étudiants, militants mais aussi danseurs, médecins, paysans, artisans, poètes d'un jour, et les femmes à parts égales avec les hommes - qui ont participé au mouvement. Elle s'intéresse aussi à « l'autre côté » : la police, le pouvoir et les oppositions à la contestation.
À travers la diversité des pratiques, les événements sont ici restitués au vif, dans toute leur intensité : il s'agit de revenir précisément aux faits, aux projets, à l'inventivité, à tout ce qui a été imaginé, de grand et de petit, pour réellement « changer la vie ».
En quinze chapitres nourris des travaux les plus neufs en histoire, sociologie et sciences politiques, Ludivine Bantigny dresse un bilan éclairant des évolutions durant les quarante dernières années. Une histoire très contemporaine dont l'horizon est marqué par la mondialisation, le libéralisme économique et la conscience de crise. Quelle pertinence à réfléchir encore en termes nationaux au temps de l'apparent effacement des frontières ? De François Mitterrand à Emmanuel Macron, de la crise du creuset républicain aux conditions de travail, des genres de vie aux réflexions sur « l'omniprésent », ce livre fait la part égale au politique, aux transformations sociales et aux imaginaires, dans un monde devenu multipolaire. Une fois refermée la page des années 1968, une époque nouvelle est née. Elle n'est pas encore close. Ce volume affronte de plein fouet les défis de la contemporanéité, avec un ton personnel et engagé.
« Voie royale » ou « voie de gloire », les Champs-Élysées sont l'objet de fantasmes qui les dépeignent depuis des siècles en avenue du luxe mondial, du plaisir et du pouvoir. En réalité, c'est un espace contesté, traversé par une forte conflictualité politique et sociale. La « prise » des Champs par les Gilets jaunes, de samedi en samedi, l'a plus que jamais révélé.
Face aux superlatifs et à la cohorte de noms prestigieux qui dessinent une véritable mythologie, ce livre invite à déplacer le regard et à en explorer les coulisses, à contrechamp : la pauvreté et la précarité au coeur de l'opulence, le travail invisible, jusque dans l'intimité des palaces, les arrière-salles et les scandales du Fouquet's, jusqu'à son pillage.
Recherche inédite à l'appui, fondée sur des archives foisonnantes et de nombreux entretiens, il plonge dans l'ambiguïté et la tension singulière des Champs-Élysées : avenue aristocratique et populaire, luxueuse et déviante, ostentatoire dans ses habits d'apparat, mais mise à nu parfois dans les moments de révolte et d'insurrection.
Les Champs sont un concentré de richesses, de démesure et d'inégalités. Mais aussi un lieu intensément politique, comme une métaphore du monde tel qu'il est et tel qu'il est disputé, attaqué, refusé. « La plus belle avenue du monde » serait-elle aussi la plus rebelle ?
Le XXe siècle aura été marqué par des événements et des changements d'une intensité que la France n'avait pas connue depuis longtemps.
D'abord dominée par la guerre ou le péril de la guerre, de part en part traversée par les conflits mondiaux et coloniaux, de la " Grande Guerre " à la guerre d'Algérie, l'histoire récente de la France paraît à présent pacifiée. Elle s'inscrit désormais dans une perspective européenne, dont la construction, cependant, se révèle parfois difficile. Cette histoire d'un siècle se décline, fondamentalement, au pluriel.
Par-delà l'originalité de la vie politique française, la société, les moeurs, les pratiques culturelles se sont profondément modifiées. Pareilles mutations, radicales, incitent à parler des " XXe siècle " français. Soucieux de s'adresser à un public d'étudiants découvrant ou redécouvrant cette période, l'ouvrage décrit et explique les grands bouleversements qui ont émaillé ce siècle, en variant les échelles et en prenant la mesure des évolutions à court, moyen et long terme.
Il aborde les principales problématiques et les débats qui marquent l'écriture de l'histoire contemporaine aujourd'hui. La bibliographie est aussi une invitation à découvrir les renouvellements actuels de l'historiographie.
Ce livre s'inscrit dans un héritage historiographique déjà riche, en particulier celui des études portant sur des périodes plus éloignées. Ici, il ne s'agit pas d'étudier "la jeunesse" en général mais certains groupes de jeunes socialement identifiés, des étapes institutionnelles ritualisées délimitant des seuils d'âge. Les contributions réunies, fruit d'un séminaire de deux ans, forment une analyse socio-historique assez nouvelle en France, à laquelle ont contribué de jeunes chercheurs américains apportant les méthodes et l'esprit de l'école anglosaxonne dont les travaux sur la jeunesse, "invention moderne" née de l'industrialisation et de l'urbanisation, selon l'un de ces historiens (John R. Gillis), remontent aux années 1970.
C'est un parcours sur les sentiers du temps que ce livre propose, d'une plume vive et engagée. A la rencontre de quelques spectres, des fragments d'un passé personnel, intime parfois même, s'imbriquent dans le récit historien taraudé de questions. Quel est le rapport au temps selon les sociétés ? Quels liens l'histoire peut-elle nouer avec la psychanalyse ? L'écriture de l'histoire peut-elle être neutre - et doit-elle l'être ? Quelle part y occupent les émotions et l'intensité des sensibilités ? Ces pages vagabondent aussi parmi des romans, pour agripper en eux la matière du temps, robuste, charnelle, étourdissante.
Les morts reviennent ici à la vie : car l'histoire est peuplée de fantômes qui viennent nous visiter sans toujours nous hanter. L'ouvrage part à la recherche d'un temps ravivé où surgit l'intensité historique celle de l'événement en particulier. C'est l'occasion d'explorer les rapports de générations, leurs conflits et plus encore leurs solidarités, dans une écriture au présent, où l'on pense possible d'abolir l'imparfait : les temps grammaticaux expriment tant de choses sur nos sociétés, leurs conceptions de l'avenir comme celles du passé. Le livre s'aventure pour finir sur quelques chemins d'espoir ouvrant sur d'autres temps, des futurs imaginés mais non pas imaginaires pour autant : afin que vienne enfin un temps dont on s'éprenne.
De l'amour au terrorisme, ils racontent en couleur l'adolescence éternelle. Depuis plus de 40 ans, les jeunes prennent la parole. Au coeur de leur lycée, ils créent des fanzines, écrivent sur le monde et le croquent avec humour. Hier polycopiés, aujourd'hui mis en page sur ordinateur, ces journaux lycéens épousent leur époque d'un regard libre. Amour, identité, politique, études, chômage, guerre, ils constituent une presse d'opinion, celle de la jeunesse engagée et responsable. C'est critique, acide, souvent drôle et émouvant, toujours plein d'énergie.
Ludivine Bantigny est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Rouen. Ses travaux portent sur les phénomènes générationnels, l'engagement et la conscience politique. Son livre est une anthologie en 300 pages et plus de 500 illustrations pour la plupart inédites.
« Crise de la jeunesse », « fossé des générations », « nouvelle classe dangereuse » : ces expressions ont rythmé les discours sociaux, politiques et médiatiques de la Libération jusqu'au coeur des Trente Glorieuses. Enquêtes, sondages et réquisitoires divers entendaient sans répit cerner les contours de l'identité des jeunes. De Tricheurs en nouvelle vague, le cinéma les porta en haut de l'affiche. Les "blousons noirs" effrayaient. Cynisme d'une génération désabusée, recrudescence de la délinquance juvénile, symptômes d'une France troublée par son entrée en croissance accélérée : tous les ingrédients semblaient réunis pour ériger, pour la première fois, la "jeunesse" en véritable enjeu de société. Au même moment, les sciences humaines et sociales commençaient à faire des jeunes un sujet d'étude privilégié. La psychologie, la psychanalyse parfois pénétraient les institutions chargées de les encadrer : l'école, l'armée, la justice des mineurs, les centres d'éducation surveillée... Des politiques publiques se mettaient en place qui devaient déboucher sur la création d'un ministère de la Jeunesse. Dans les partis politiques et les syndicats, les aspirations et revendications des générations montantes tenaient à présent une place non négligeable. Pour ces jeunes, les difficultés ne manquaient en effet pas. Les prémisses de la massification mettaient en évidence l'inadaptation du système scolaire à les accueillir convenablement. Pour les jeunes travailleurs, l'âge créait davantage d'obstacles qu'il n'en résolvait. Surtout, nés au temps des "classes creuses", ces jeunes formèrent aussi une génération de la double guerre, celle qu'ils connurent enfants dans les affres de la défaite et de l'occupation, et celle qui hanta et happa leur jeunesse, la guerre d'Algérie. Tout cela justifie qu'on n'accole pas à leurs vingt ans le qualificatif éculé de "plus bel âge".
Une analyse implacable du tournant autoritaire inédit pris sous le quinquennat de Macron et de la menace fasciste qui l'accompagne, c'est ce que proposent Ludivine Bantigny et Ugo Palheta dans cet ouvrage. Car si Macron a été élu pour faire barrage à l'extrême-droite, c'est aux fascistes qu'il ferait aujourd'hui la courte échelle. Avant que d'autres mesures anti-démocratiques ne nous soient imposées au pas de charge, les deux auteurs entrent en résistance et nous donnent des pistes pour affronter la menace grandissante.
Les « années 1968 » ont-elles été une époque de contestation des rôles de genre, des stéréotypes sexués ou des clichés virilistes ? Pour le savoir, ce livre veut saisir l'influence du genre dans les multiples formes de positionnement et de conflictualité politique, dans les organisations syndicales comme les groupes et partis politiques, les mouvements associatifs et les collectifs militants, dans cette période marquée par de nouvelles dynamiques féministes.
Avec le soutien d'EFiGiES, de l'Institut de recherche interdisciplinaire homme société (IRIHS) et le groupe de recherche d'Histoire de l'université de Rouen.
Entretien avec Ludivine Bantigny, historienne Alors que pendant nos jours défilent les commentaires sur l'actualité, le temps de la nuit est idéal pour réfléchir. La nuit. offre un espace, avec un grand entretien, à la connaissance pour mieux saisir une idée ou un sujet d'actualité avec un·e historien·ne, écrivain·e, philosophe.
Des billets, chroniques ou des textes inédits viennent enrichir nos jours par l'exploration de la nuit - vaste continent poétique et clandestin où se prépare les révolutions (politique, littéraire, etc.).
La nuit, le grand entretien qui éclaire vos jours
L'ouvrage présente les dossiers de personnalité, extraits de l'univers judiciaire et pénitentiaire, qui explorent l'individualité de mineurs ou d'adultes. Cette source nouvelle en dit autant sur les personnes observées que sur celles qui les observent. Car des vies s'y racontent, ou sont racontées, par des experts soucieux de toucher au coeur de l'individu, déterminés à l'analyser, à le commenter, à le dévoiler, pour l'absoudre ou le condamner. Arc-boutés à la conviction de mesurer scientifiquement la personnalité des individus ainsi scrutés, médecins, psychologues, éducateurs et magistrats finissent par les enfermer, au coeur de leurs dossiers, dans des catégories souvent figées qui déterminent à leur tour le destin de la personne jugée. Cet étiquetage mérite qu'on s'y arrête en historiens. Tel est le dessein de ce livre.
Dans la dynamique identitaire des organisations politiques, la place accordée à l'apprentissage et à la transmission revêt une importance décisive. Leur enjeu touche à la survie de ces organisations, du moins dans leurs références, leurs valeurs et leurs signes de reconnaissance. La filiation, entendue au sens familial et plus encore symbolique, d'une génération à l'autre, pose la question cruciale de la succession : qu'est-ce qu'hériter en politique et de quoi hérite-t-on ? Ce livre collectif, fruit d'un travail d'historiens croisant l'approche de politistes, de sociologues et de psychanalystes, étudie la manière dont se forgent et se transmettent des cultures politiques, d'une génération à l'autre, grâce à des passeurs d'héritage, et analyse les modifications que ces transmissions opèrent sur le contenu des valeurs, normes et rites politiques.
Ouvrage publié sous la direction de Ludivine Bantigny, ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée et docteur en histoire, maître de conférences d'histoire contemporaine à l'Université de Rouen et chercheuse au Centre d'histoire de sciences Po. Elle a notamment publié Le plus bel âge ? Jeunes et jeunesse en France de l'aube des " Trente Glorieuses " à la guerre d'Algérie (Fayard, 2007) et, en codirection avec Ivan Jablonka, Jeunesse oblige. Histoire des jeunes en France XIXe-XXIe siècle (PUF, 2009).
Arnaud Baubérot, agrégé et docteur en histoire, maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université Paris-Est Créteil (UPEC) et membre du Centre de recherche en histoire européenne comparée (CRHEC). Il a notamment publié Histoire du naturisme. Le mythe du retour à la nature (PUR, 2004).
Avec les contributions de Arianna Arisi Rota, Frédéric Attal, Walter Badier, Ludivine Bantigny, Arnaud Baubérot, Yannick Beaulieu, David Bellamy, Christine Bouneau, Matthieu Brejon de Lavergnée, Johann Chapoutot, Olivier Dard, Stéphanie Dechezelles, Marnix Dressen, Emmanuel Droit, Mathieu Dubois, Romain Ducoulombier, Frédéric Fogacci, Jean-Yves Frétigné, Louis Hincker, Christiane Kohser-Spohn, Marc Lazar, Anne Muxel, Jean-Paul Salles, Olivier Tort.
Les "années 1968" ont été décrites comme un moment de changement transnational porté par une "communauté imaginée de la révolution mondiale". Mais quelles en sont les modalités concrètes de contacts, de discussions et de transmissions ? Ce numéro analyse les circulations des pratiques et des projets se réclamant de la révolution au cours de cette période dense et intense, aux échelles à la fois transnationale et locale, évidemment imbriquées. Il étudie les stratégies d'exportation de "modèles" tout comme le rôle des internationales, et entend rompre avec un certain occidentalo-centrisme. Il tente ainsi de saisir ce que peut être un cosmopolitisme de l'action au coeur des révolutions.
Avec les contributions de Ludivine Bantigny, Boris Gobille, Eugénia Palieraki, Françoise Blum, Burteigh Hendrickson, Perry Johansson, Atdo Marchesi, Anna Trespeuch-Berthelot, Kostis Kornetis, Samantha Christiansen, Zachary A. Scarlett, David Mayer, Laetitia Corbière, Yi-Tang Lin.