Sciences humaines & sociales
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Les cahiers de la NRF : lettres à des amies
Louis-Ferdinand Céline
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 1 Juillet 1997
- 9782070749317
Les lettres réunies ici, lettres d'amitié ou d'intimité et dont plus de cent sont inédites, ne résolvent pas l'énigme de Louis-Ferdinand Céline, mais elles l'éclairent. Chacune des correspondantes a un caractère différent, appartient à un monde différent, mais elles ont en commun le fait que Céline a fait d'elles un public privilégié devant qui il pouvait s'ouvrir de façon spontanée. Il en résulte pour le lecteur un être complexe, certes, et parfois désagréable, mais toujours vivant, incarné. Céline y révèle tout le paradoxe de sa personnalité à la fois irréductible et fidèle, brutale et tendre.Ses commentaires - que ce soit sur la vie privée ou sur les troubles des années trente - trahissent ses préjugés en même temps qu'ils témoignent de sa finesse et de sa lucidité. Et, derrière l'ensemble, se dresse la figure angoissée d'un homme de plus en plus réduit à la solitude par le génie artistique qui éclôt en lui.
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Les cahiers de la NRF : lettres à Pierre Monnier (1948-1952)
Louis-Ferdinand Céline
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 20 Novembre 2015
- 9782070149360
Ce volume corrige, complète et approfondit les lettres de Céline à Pierre Monnier publiées dans le Ferdinand Furieux (L'Age d'homme, 1979) de ce dernier. Si le récit de Monnier n'est pas repris, 325 lettres sont ici réunies, contre 313. Cette correspondance retrace la résurrection éditoriale de Céline, de Denoël à Gallimard, grâce au courage et à l'abnégation de Pierre Monnier.
Après 18 mois de prison, Céline, exilé au Danemark, vit dans une chaumière prêtée par son avocat Thorvald Mikkelsen. Menacé d'extradition, en conflit avec Denoël, il n'a rien publié depuis Guignol's band en 1944. Tout en écrivant Féérie pour une autre fois, il cherche désespérément à faire rééditer ses livres. La providence a pour nom le caricaturiste Pierre Monnier, qui a profité de la tournée d'un groupe folklorique en septembre 1948 pour venir le rencontrer. De retour à Paris, Monnier est résolu à mettre fin par tous les moyens à ce scandale éditorial. Via Charles Frémanger, des Éditions Froissart, il réussit à republier Le Voyage sous le manteau en Belgique (1949). Puis il décide de créer sa propre structure d'édition, « Frédéric Chambriand ». Le résultat est concluant, Céline est satisfait, mais Casse-Pipe et Mort à crédit reparaissent dans une certaine indifférence.
Pierre Monnier sert également à Céline de courroie de transmission avec les avocats Naud et Tixier-Vignancour qui tentent d'obtenir son amnistie. En 1950, il prépare l'arrivée de l'écrivain chez Gallimard, obtenant la réimpression de tous ses romans et la publication de sa nouvelle oeuvre, Féérie pour une autre fois. Une fois le non-lieu obtenu, en 1951, l'écrivain rentre en France. La résurrection de Céline peut commencer, même si sa saison au purgatoire (notamment dans la presse) n'est pas encore tout à fait terminée.
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Voilà bientôt dix ans que je connais l'auteur du « Voyage au bout de la nuit». Dix ans que j'admire en lui l'écrivain révolutionnaire, l'homme de génie, le créateur de langage, celui qui possède au plus haut degré le sens de la langue française et de son rythme vivant, dix ans que je tiens Louis Ferdinand Céline pour le seul poète lyrique de notre époque. J'ai lu ses livres manuscrits et ses épreuves, je les ai lus et relus imprimés. J'en ai entendu de longs fragments de sa propre bouche. Depuis dix ans nous nous parlons ou nous correspondons régulièrement. Je crois connaitre Céline comme seul un de ses familiers peut le connaitre et cependant quand il me donne un nouveau livre, j'éprouve un choc violent, c'est chaque fois une découverte. Lorsqu'en décembre 1937 il m'apporta « Bagatelles pour un Massacre» je fus terriblement secoués.
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Bagatelles pour un massacre, publié en décembre 1937 par les Éditions Denoël, fut rédigé durant le deuxième semestre de l'année 1937, il est le deuxième pamphlet de Céline, après Mea Culpa publié au début de la même année. Il est dédié à Eugène Dabit et "A mes potes du Théâtre en Toile".
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Ça y est ! Il paraît que tout change qu'on est maintenant dans les façons, la Rédemption, les bonnes manières, la vraie vertu. Faudra surveiller son langage. Y a des décrets aussi pour ça. Je suis passé en Correctionnelle, faut pas que ça recommence ! Surtout ne dénommons personne ! Rien que des idées générales !