Rock et justice : un couple improbable. Et pourtant, les musiciens ont souvent eu affaire aux tribunaux. On y arbitre les relations tumultueuses entre musiciens, imprésarios et labels qui tournent souvent à l'avantage des producteurs et autres agents exploitant allègrement les artistes. On y organise les ruptures au sein des groupes, face aux haines qui naissent et aux séparations houleuses. Il y est question de faits divers, de drogue, de sexe, de ces affaires qui font la joie des médias. Sans oublier ces petits arrangements avec la loi que s'accordent des artistes entendant suivre leurs propres règles. Car, par sa vision transgressive, subversive, son jeu perpétuel avec les codes et les limites, le rock met à l'épreuve la société et ses institutions.
Spécialiste des ces affaires, avocat et chroniqueur dans divers magazines, Fabrice Epstein nous dresse une histoire judiciaire du Rock and Roll des années 50 à nos jours entre petites affaires et grands scandales.
En mai 2011, alors qu'il est jeune avocat, Fabrice Epstein est commis d'office pour assurer la défense de Pascal Simbikangwa, premier prévenu pour avoir participé au génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Il assurera sa défense, en France, jusqu'en 2014, date de sa condamnation à 25 années de réclusion. Dans ce livre, il brise l'omerta en révélant les dysfonctionnements de ce procès qui avait tout de politique et rien d'équitable.
Maître Epstein donne des dizaines d'exemples accablants. Il raconte concrètement les aléas et les échecs d'une juridiction qui prétend incarner la morale et le droit universels. En tant que descendant de victimes de la Shoah, il réclame justice. La vraie. La seule qui puisse réparer l'innommable.