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Emmanuel Mounier
-
Antoine de Saint-Exupéry
Emmanuel Mounier, Patrick Hébrard, Bruno Wennagel, Mathieu Ferret, Guillaume Biasse, Mathilde Tuffin
- Quelle Histoire
- 3 Juillet 2024
- 9782386140648
Le petit Antoine de Saint-Exupéry a la tête dans les nuages et adore écrire. Quoi de plus normal que de devenir aviateur et écrivain une fois adulte ? Tu connais peut-être le Petit Prince, célèbre personnage créé par Saint-Exupéry ? Et dont le plus bel enseignement est sans doute : « On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux. »
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Entre philosophie et psychologie, un essai fondateur pour élucider le mystère de la personne humaine et son engagement dans le monde.
Écrit en 1942 en prison, le Traité du caractère (version abrégée)propose une double grille de lecture de ce qui constitue la personnalité d'un individu - à la fois personnalité et personne à part entière. À la frontière de la science et du mystère spirituel, il s'agit d'élucider la question du caractère non comme une essence donnée mais bien comme le lieu de forces complexes en mouvement. Dans ses interactions avec son environnement, l'homme ne devient lui-même qu'en niant perpétuellement ce qu'il est. Autrement dit, l'acceptation de soi est le corollaire du dépassement de soi, grâce à la liberté d'action et de pensée de l'homme. Être un homme, c'est en définitive autant un combat contre les forces mortifères du libéralisme et du totalitarisme qu'une lutte intérieure pour se redéfinir spirituellement.
Fondateur de la revue Esprit , Emmanuel Mounier (1905-1950) fut le chef de file du personnalisme, une philosophie du monde et de l'action qui restaure la primauté de la personne humaine face aux dangers de l'idéologie et de la confusion des valeurs. -
Cet ouvrage, écrit dans un style accessible et rigoureux, constitue la meilleure synthèse des idées d'Emmanuel Mounier. Prenant appui sur sa philosophie de la personne, l'auteur éclaire des thèmes majeurs : la communication, la liberté, l'éthique, l'engagement, la politique, la culture. En ce sens, ce livre est également une remarquable introduction à la philosophie. Le lecteur percevra vite l'actualité d'un penseur qui fit de l'événement son « maître intérieur », et que l'on a pu caractériser comme un Socrate du XXe siècle.
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Porté par un sentiment d'urgence et un sens élevé de l'engagement, ce texte vigoureux d'Emmanuel Mounier, écrit dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, a pour objectif de redonner aux chrétiens une plus haute idée de leur vocation. Contrairement aux idées reçues que le philosophe pourfend à longueur de pages, le christianisme n'est pas la religion des lâches. La charité chrétienne n'a rien à voir avec la mollesse et sa morale n'est pas un éteignoir. L'Évangile est un trésor, une formidable ressource de vie et d'amour qu'il convient de faire fructifier pour transformer le monde de l'intérieur. Pour cela, le chrétien doit accepter d'abandonner son confort petit-bourgeois afin de soutenir le combat de la Croix contre un mal toujours renaissant en lui-même et dans la société. Introduction de Foucauld Giuliani AUTEUR Emmanuel Mounier (1905-1950), philosophe français, est le fondateur de la revue Esprit. Il est à l'origine du courant personnaliste. Catholique engagé, résistant, il a contribué après la guerre à travailler à la réconciliation franco-allemande. Il est l'auteur de plusieurs livres dont, aux éditions du Seuil, Traité du caractère (1946) et Qu'est-ce que le personnalisme ? (1947).
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Emmanuel Mounier s'attaque dans ce texte aux questionnements existentiels, philosophiques et politiques qui accompagnent le développement de la technique. A la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, ces réflexions prenaient tout leur sens et n'ont cessé depuis de gagner en importance et pertinence jusqu'à notre XXIe siècle. Autour des concepts d'apocalypse (que nous nommons aujourd'hui dans une version laïque « effondrement »), de technique et de progrès, se trouvent une constellation d'états qui se sont emparés des individus occidentaux : nihilisme, terrorisme, angoisse, rejet, désespoir, que Mounier analyse en déployant une érudition ancrée dans le temps long. Une vision singulière et contemporaine du fondateur du personnaliste et de la revue Esprit.
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Oeuvres complètes v.1 ; octobre 1922-septembre 1932
Emmanuel Mounier
- Presse Universitaire de Rennes
- 25 Mars 2021
- 9782753581623
Soixante-dix ans après la mort d'Emmanuel Mounier, il est temps de renouveler notre regard sur ce penseur majeur du XXe siècle. On sait combien les quatre volumes des Oeuvres (éd. P. Mounier, Seuil, 1961-1963) ont marqué plusieurs générations d'intellectuels, de femmes et d'hommes d'action de par le monde. Le besoin se fait sentir à présent d'avoir accès à l'ensemble du corpus de Mounier, avec ses nombreux articles, conférences, notes, recensions... Le premier des sept volumes que comptent les ?uvres complètes devrait agir comme un révélateur. Gageons qu'il en ira ainsi pour ceux qui, à la faveur de cette parution, s'initieraient à l'oeuvre de Mounier et pour ceux qui connaissent déjà tout ou partie de ses écrits. La plupart découvriront un jeune homme à plusieurs facettes : non seulement son ancrage philosophique, mais, tout aussi fort quoique mal documenté jusqu'à présent, son ancrage religieux, à nette tendance mystique, accompagné d'un intérêt aigu pour les champs social et littéraire. Ecrits entre sa dix-septième et sa vingt-septième année, les textes ici recueillis, quelquefois rares ou inédits, vont de ses dissertations de terminale au Lycée de Grenoble à sa longue intervention au congrès de Font-Romeu, qui posa les bases du mouvement et de la revue Esprit. Si cette période est dominée par son important mémoire sur Descartes (1927) et son ouvrage pionnier sur Charles Péguy (1931), imprégnés de la philosophie d'Henri Bergson et des dialogues avec Jacques Chevalier et Jacques Maritain, ses articles et conférences n'entendent pas moins fonder les principes de la personne comme présence et action. Tout agir ayant besoin d'une direction, il s'agit de se donner des règles de conduite pour y tendre en vérité. A défaut, l'être humain se replie dans l'individualisme, avec pour corollaire une certaine médiocrité morale, un conformisme plus ou moins conscient. Mounier se propose ici d'étudier à frais nouveaux ce qui sépare l'animal de l'homme et l'homme de Dieu à travers ces champs d'expérience que sont la psychologie, le langage, le droit, le politique et le sentiment religieux. Cette édition est présentée et établie par Yves Roullière, avec la collaboration de François Denoël, Nadia Yala Kisukidi, Jacques Le Goff et Jean-François Petit.
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Dans la lucidité, la liberté et la conversion totale de soi-même, Emmanuel Mounier a entendu participer à la transformation du monde et en même temps jouer pleinement son rôle de laïc chrétien dans l'Église - traçant ainsi la voie à ceux qui aujourd'hui, et selon l'esprit du Concile, cherchent à faire de la foi chrétienne la source même de leur action la plus temporelle. Mais ce n'est par pour Emmanuel Mounier une harmonie facile que cette double dimension de l'existence chrétienne : il l'a nommée lui-même un « optimisme tragique » ; toute son oeuvre témoigne de ce lien en lui entre le combat et l'espérance, entre la fidélité et la liberté, pour réaliser ce qu'il a appelé aussi « un engagement total dans une libération continue ».
On trouvera ici, essentiellement, l'expression de la vie profonde qui constituait le secret de cette pensée et de cette action. Aussi ces textes, s'ils doivent Être lus à la lumière de l'oeuvre générale, doivent l'être davantage encore comme le témoignage d'un « chrétien debout » qui, « face à face avec Dieu », entend mener, dans l'unité vécue de sa foi et de ses oeuvres, une action indissociable dans le monde et dans l'Église.
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Ce texte, publié pour la première fois en 1931, étudie la pensée de C. Péguy. Combattant virulent pour la justice dans l'affaire Dreyfus, lié à l'anarcho-syndicalisme et au socialisme de J. Jaurès, puis converti au catholicisme en 1908 et au patriotisme, l'écrivain s'inscrit dans l'histoire littéraire de manière singulière.
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" Il est temps sans doute de redonner son sens et sa vérité à la notion d'engagement, élaborée par Mounier aux environs de 1930 et dont risque de s'écarter toute une partie de la jeunesse, faute de la bien entendre. Il est vrai que le directeur d'Esprit a peu à peu édifié sa philosophie au contact de l'événement, il est vrai que, quoique à la fois mystique et ré- aliste de tempérament, il s'est de plus en plus intéressé à la politique et a créé dans sa revue la chronique de la pensée engagée - aussi bien d'ailleurs dans la vie privée que dans la vie publique. Mais toujours il a jugé ses engagements, res- tant libre dans l'action et réunissant en lui, comme le de- mandait Rauh, le double caractère du savant et du militant.
La philosophie n'était pour Mounier ni la construction d'un système abstrait ni la justification après coup de ce qui a été, mais la transformation par l'esprit de l'événement en expérience. Il n'y avait pas plus pour lui de penseur hors de la communauté des hommes que de chrétien hors de l'Église. Ce qui n'exclut pas, ce qui inclut au contraire la dis- tance et le recul dans l'engagement même, l'attention et la présence jusque dans le dégagement. Le rythme de la vie personnelle est fait d'un temps de dégagement réflexif et d'un autre temps d'engagement communautaire. Si le Christ n'est pas venu parmi les concepts, mais parmi les hommes, il faut en conclure que l'incarnation a des conséquences pour la pensée elle-même. Ainsi ce terme d'engagement, utilisé par polémique contre ceux pour qui le monde n'est qu'un spectacle, reste-t-il ambigu. Dans son Traité du caractère, Mounier a élaboré une conception de la pensée engagée- dégagée, qui prenait la suite de tout ce qu'il y a de valable dans la philosophie classique, tout en rectifiant son attitude séparée et son excès de cérébralisme." -
L'événement sera notre maître intérieur
Emmanuel Mounier
- PAROLE ET SILENCE
- Documents Essais Signatures
- 19 Juin 2014
- 9782889182848
Les 70 textes d'Emmanuel Mounier que compose ce recueil ont été choisis avec la volonté de porter à la connaissance d'un large public l'oeuvre d'un penseur important du XXe siècle, fondateur de la revue Esprit. Comme le souligne Jacques Le Goff dans sa préface, le personnalisme de Mounier, illustré par les textes de ce recueil, demeure une pensée d'une étonnante actualité faisant pièce à l'indigence ambiante.
Le livre se présente en trois parties : - une première partie biographique introduite par Bernard Comte, historien, évoque Mounier de façon intime (auto-portraits, textes émouvants sur la maladie de sa fille Françoise). Une deuxième partie, philosophique, est introduite par Maria Villela-Petit, chercheur. On y retrouvera des textes fondateurs du personnalisme. La dernière partie, politique, est présentée par Guy Coq, philosophe.
Elle met en lumière le thème de l'engagement si caractéristique de sa pensée. Avant d'être un intellectuel, Mounier fut un grand spirituel qui s'engagea dans tous les combats de son temps. L'oeuvre écrite qu'il nous laisse témoigne d'une vie riche en actions, témoignages, rencontres, accueils mais aussi en confrontations et en tragédies. "Irréductible et ouvert", c'est ainsi que le voyait Paul Ricoeur.
C'est un inoubliable compagnon de lecture dont la présence lumineuse a marqué de nombreuses vies.
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Agir avec mounier une pensee pour l'europe
Emmanuel Mounier
- Chronique Sociale
- Savoir Penser
- 15 Juin 2006
- 9782850086151
Parmi les différentes philosophies ayant contribué à la construction européenne, le personnalisme a joué un rôle de premier plan.
Influencé par Bergson, Maritain et Péguy, le philosophe Emmanuel Mounier (1905-1950) fonde la revue Esprit en 1932 et joue un rôle important dans le mouvement intellectuel, spirituel et politique. Sa philosophie, le personnalisme, représente une pensée et une action antitotalitaires. C'est une utopie, revendiquée comme telle, qui l'engage au coeur des débats de la cité. Cet ouvrage situe la place du personnalisme d'Emmanuel Mounier dans l'émergence de l'Europe.
Il permet d'explorer les différents champs dans lesquels l'héritage du personnalisme peut encore contribuer à l'affermissement de l'identité européenne.
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Une pensée combattante pour des temps incertains : Pages choisies
Emmanuel Mounier
- Desclée de Brouwer
- 2 Avril 2025
- 9782220098937
Guerre d'Espagne, Munich, Résistance, luttes anticoloniales, réconciliation franco-allemande, les combats menés par le philosophe Emmanuel Mounier furent nombreux. Cet enracinement dans les luttes de son temps n'a pas détourné cet homme engagé de sa foi chrétienne. Au contraire, elle était la matrice de son action, contre la platitude et l'indigence ambiantes.C'est bien en effet, insiste Mounier, tout l'homme qui doit être considéré. Son destin ne concerne pas que ses dimensions matérielles, mais aussi sa vocation intérieure et transcendante. Un rappel salutaire en ce XXIe siècle marqué par une forme de désillusion, où les grandes institutions qui encadraient jusqu'alors nos sociétés ont vu leur importance considérablement s'atténuer. Plus que jamais, la voix de Mounier nous appelle au « goût du risque », au « courage intellectuel ».Ce recueil de soixante-dix courts textes introduits par des experts reconnus du philosophe, permettra au lecteur, non seulement de se rendre plus familier de l'homme, de ses engagements sociaux et politiques, mais aussi de mieux comprendre le courant personnaliste qui l'a porté et les défis qu'il réclame.
Emmanuel Mounier (1905-1950) est un philosophe français, fondateur de la revue Esprit et à l'origine du courant personnaliste. Catholique engagé, résistant, il a contribué après-guerre à travailler à la réconciliation franco-allemande. Il est l'auteur de plusieurs livres dont L'affrontement chrétien, Traité du caractère, Qu'est-ce que le personnalisme ? -
Dans cette synthèse de sa philosophie, Emmanuel Mounier esquisse une approche de la «personne», principe ontologique fondamental, et de la réalité personnelle dans sa dimension communautaire. Selon lui, ce qui caractérise la personne est d'être la seule réalité que nous puissions connaître par le dedans, avec le regard intérieur. Mais la personne n'est pas un «moi» idéal et transcendant. Sa valeur étant d'origine chrétienne suppose la notion d'incarnation. La personne est corps autant qu'esprit, indestructible unité d'existence, ce qui implique à la fois le rejet de l'idéalisme et celui du matérialisme. La personne est essentiellement «une présence dirigée vers le monde», mais elle ne peut cependant être réduite uniquement à cela et sa réalité politique ne peut être échangée contre aucune autre. Le Personnalisme, dit «social» ou «communautaire» d'Emmanuel Mounier, inspiré par l'existentialisme et le spiritualisme chrétien, est un effort pour ramener l'individualisme moderne à l'acceptation du monde et d'autrui tout en affirmant l'importance fondamentale de la liberté personnelle dans la marche de l'Histoire. «L'univers de la personne, c'est l'univers de l'homme», dit le fondateur de la revue "Esprit".
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Emmanuel mounier, mort il y a juste cinquante ans, est incontestablement une grande figure du xxe siècle.
Fondateur de la revue esprit en 1932 (à vingt-sept ans !), il a eu pour son époque et pour plusieurs générations d'hommes et de femmes après sa mort un rôle exceptionnel d'éveilleur intellectuel. " faire des livres ne fut jamais son but, mais faire des hommes " (j. -m. domenach). ce livre reprend quelques-uns de ses textes fondateurs, en particulier des articles d'esprit écrits durant les premières années de la revue, puis édités en volume par mounier lui-même (refaire la renaissance est le titre du tout premier article qu'il écrit dans la revue, en octobre 1932).
Ils contiennent le meilleur de son intuition, de ses refus et de ses combats, de ses engagements dans la cité : refus des révolutions devenues totalitaires par mépris du spirituel, refus d'un ordre du monde qui engendre des catastrophes humaines, engagement pour une autre culture, une autre civilisation, oú personne et communauté seraient également reconnues dans leur rôle unique, irremplaçable.
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Fondée en 1941 par Paul Angoulvent, traduite en 40 langues, diffusée pour les éditions françaises à plus de 160 millions d'exemplaires, la collection " Que sais-je ? ", est aujourd'hui l'une des plus grandes bases de données internationales construite, pour le grand public, par des spécialistes.
La politique d'auteurs, la régularité des rééditions, l'ouverture aux nouvelles disciplines et aux nouveaux savoirs, l'universailité des sujets traités et le pluralisme des approches constituent un réseau d'informations et de connaissance bien adapté aux exigences de la culture contemporaine.
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Feu la chrétienté
Emmanuel Mounier
- DESCLEE DE BROUWER
- Les Carnets Desclee De Brouwer
- 16 Décembre 2013
- 9782220065519
Dans Feu la chrétienté, un de ses derniers grands textes, Emmanuel Mounier livre en quelques pages le fondement spirituel et philosophique de son ouverture à la civilisation et à la société moderne. Son intuition de l'acceptation inéluctable de la laïcité par le monde catholique annonce déjà Vatican II. Nous n'avons pas à apporter le spirituel au temporel, il y est déjà. Notre rôle est de l'y faire vivre, proprement de l'y communier. Le temporel tout entier est le sacrement du Royaume de Dieu, affirme-t-il. Nulle part Mounier n'a tracé une synthèse aussi lumineuse, aussi nécessaire sur les rapports entre le christianisme, la foi d'un côté, et la civilisation, l'histoire de l'autre.
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L'agonie du christianisme : quand il jeta ce brûlot d'Es- pagne dans les méditations heureuses d'un monde encore égal, Unamuno savait et voulait être provocant. Il ne pouvait en douter, rares seraient ceux qui gardaient assez de grec pour entendre qu'il évoquait un combat et non pas une fin, ou assez de dogme pour se souvenir que le Christ et son Église sont en agonie jusqu'à la fin des temps. Mais les for- mules bienséantes, les vérités ajustées n'éveillent plus rien ni personne. Il faut que les mots prennent tournure de paradoxe et visage de scandale pour se faire écouter. Unamuno n'eût pas accepté qu'on rendît sa formule rassurante par des consolations étymologiques. De fait, sous l'agonie perpétuelle du christianisme, la menace se lève aujourd'hui d'une agonie plus précise et plus inquiétante. Les chrétiens en ont à peine conscience dans l'ensemble. Ils se reposent dans l'illusion de leur force comme la France se reposait en 1939 sur l'illusion de son armée et de ses grandeurs passées. Ils ne voient pas que le monde, massivement, se fait en dehors d'eux et contre eux. Ils se distraient en oeuvres, mouvements, partis, spectacles de bon et de mauvais goût. Jusqu'à ce que quelque Sedan spirituel leur ouvre enfin les yeux. Jusqu'à ce qu'une agonie, cette fois sans métaphore ni échappatoire de la chrétienté sur laquelle nous vivons de- puis dix siècles, les décide à ne plus masquer l'ampleur de la crise, et à préparer dans les gémissements une résurrection dont ils n'ont pas su reconnaître l'urgence au temps des sécurités trompeuses. Le gonflement subit, dans l'Europe entière, des partis démocrates chrétiens, dont quelques-uns se réjouisse com- me d'un renouveau, ne nous y trompons pas, il n'est qu'un oedème sur ce corps malade de la chrétienté. La qualité individuelle de beaucoup de leurs militants, leurs intentions et leur utilité ne sont pas en cause. Dans la situation sociologique où se trouvent les milieux chrétiens d'Europe, si ces partis n'existaient pas, il faudrait les inventer. Ils sont indispensables pour maintenir au contact ces masses à la tête généreuse et aux habitudes craintives, qui se trouvent si bien installées dans le révolu, mais gardent une inquiète conscience de leur sérénité. On souhaiterait seulement qu'ils prennent ces masses où elles sont et ne mêlent pas des dé- limitations professionnelles aux délimitations politiques. S'ils se contentaient ainsi de tenir un rôle qui, tout limité qu'il soit, leur vaudrait, dans l'état actuel des choses, une confortable clientèle, nous ne songerions pas un instant à les contester, nous défendrions même la fonction qu'ils assurent, parmi d'autres.
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La dernière absurdité du siècle devait être la mode de l'existentialisme : la livraison au bavardage quotidien d'une philosophie dont tout le sens est de nous arracher au bavardage. Naguère, les étourdis avaient assez d'instinct pour ne boire que de la mousse de pensée, quand ils tenaient à griser leur étourderie de belles raisons. Les étourdis sont aujourd'hui si étourdis qu'en veine d'excitants, ils ont piqué juste sur l'essaim de doctrines qui introduit toute réflexion par une condamnation à mort de l'étourderie. Ils ne le savent même pas. La détresse du monde enfermée entre les limites d'un café où l'on cause, et voilà leurs chers coeurs apaisés. Tel est le premier malheur de l'existentialisme. Mais ce malheur grotesque éveille déjà l'intérêt : la dérision, en général, fréquente les parvis des dieux.Un malheur ne vient jamais seul. S'il est un mot qui semblait s'annoncer par lui-même sans erreur possible, c'est bien celui d'existentialisme. Mais quand il quitte la société des philosophes pour se lancer dans le monde, il va justement désigner une vogue qui fait du néant l'étoffe de l'existence. Personne ne se doute, hors quelques cercles plus avertis, que l'« existentialisme » représentait déjà le courant le plus riche et le plus abondant de la philosophie contemporaine en un temps où le grand talent de Jean-Paul Sartre s'intéressait à la confiture sous des aspects plus immédiats que ceux de la psychanalyse existentielle. Il n'est pas question d'user de représailles et d'exclure Jean-Paul Sartre de l'existentialisme, parce que l'aile mondaine de son influence se livre à une escroquerie d'étiquette. Mais il n'en est pas moins temps de rendre à chacun son dû et, écartant le tumulte de la mode, de ramener ce mélange d'existentialisme et d'inexistentialisme, qui constitue le sartrisme, à sa situation propre : le dernier surgeon d'une des traditions existentialistes, tradition qui, issue de Heidegger, s'est elle-même constituée en opposition radicale avec les fondateurs de la philosophie moderne de l'existence. Notre dessein est de rétablir ici cette tradition dans son ampleur oubliée. Aucune n'a plus à dire, en effet, au désespoir de l'homme contemporain. Mais son message n'est pas un message de désespoir. Aucune ne l'arme mieux contre ses folies. Mais elle propose mieux, contre les folies aveugles, qu'une folie lucide.À la rigueur, il n'est pas de philosophie qui ne soit existentialiste. La science arrange les apparences. L'industrie s'occupe des utilités. On se demande ce que ferait une philosophie si elle n'explorait l'existence et les existants...
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« Il est vrai que nous avons beaucoup de littérature coloniale, beaucoup de polémique anticolonialiste, mais que peu d'enquêteurs encore ont essayé de se pencher sur la situation de l'Afrique noire en regardant à la fois au-delà de la perspective coloniale et des disputes de politique immédiate. Supposez un père qui aurait manqué l'éducation de ses enfants, mais à qui une sorte de dernière chance donnerait un fils tard venu, et la possibilité de ne pas recommencer sur lui les erreurs qu'avec les autres il ne peut Plus rattraper. Telle est pour nous l'Afrique noire. Le comprendrons-nous à temps ? À ceux qui se posent ce problème, j'ai simplement voulu donner le tableau rapide d'un peuple en train de s'éveiller, et de poser le premier pas dans l'histoire universelle. »Sous la forme de notes de voyage ou de synthèse par pays, Emmanuel Mounier décrit et analyse ce qu'il a vu avec discernement.
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Malraux, camus, sartre, bernanos. l'espoir des desesperes
Emmanuel Mounier
- Le Mono
- 1 Décembre 2021
- 9782381112787
Emmanuel Mounier avait lui-même choisi le titre de ce recueil d'études de ses contemporains (Malraux, Sartre, Camus et Bernanos) dont l'oeuvre et la pensée se sont développées depuis lors et n'ont rien perdu de leur valeur. À chaque fois, l'auteur fait un pari favorable d'une espérance. L'espoir que l'homme d'aujourd'hui se donne en dehors de toute attente du salut. Il ne va pas, comme tant d'autres l'ont tenté, baptiser de force cette promesse. Mais lui-même, pour lui-même et pour la vie de sa propre espérance, sait qu'il y a beaucoup à apprendre d'une quête poursuivie sur des voies différentes. Il connaît la joie de mettre sa confiance dans ceux qui durement, refusant les facilités de tout héritage, triomphent humainement d'un désespoir d'abord assumé.
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Emmanuel Mounier, né le 1er avril 1905 à Grenoble et mort le 22 mars 1950 à Châtenay-Malabry, est un philosophe catholique français, fondateur de la revue Esprit et à l'origine du courant personnaliste en France.
Ces « Carnets de route » rassemblent des articles qui ont trait à la politique, largement entendue. Leur choix et leur groupement ont été faits à partir d'un plan qu'Emmanuel Mounier lui-même avait ébauché peu de temps avant sa mort ; si ce plan s'écarte de la chronologie, c'est qu'il s'agissait moins de retracer l'histoire d'un itinéraire politique que de reprendre des textes qui conservent aujourd'hui tout leur sens - qui parfois même acquièrent une plus pleine valeur d'enseignement. Certains de ces textes ont été écrits en collaboration. Il faut entendre par là une collaboration plus politique que littéraire. Mounier, en effet, se chargeait ordinairement de la dernière rédaction, mais celle-ci était la synthèse réelle des premiers projets, ainsi que des suggestions et des objections qui lui avaient été présentées.
Extrait : LA GÉNÉRATION CHRÉTIENNE QUI SUIVIT LA GUERRE DE 14, enfin à l'aise dans la démocratie bourgeoise européenne (juste à temps quand celle-ci rendait le souffle), partit à la conquête de son époque suivant les voies traditionnelles : plus d'adhérents, plus d'organismes, plus de pouvoir. Apparemment, cet effort généreux et dévoyé réussissait en vingt ans, avec le « retour des élites », le gonflement de l'Action Catholique, l'avènement au pouvoir des partis démocrates chrétiens. Les hommes de soixante-quinze ans rappellent leur jeunesse difficile et chantent victoire. -
Carnets de route : Les certitudes difficiles
Emmanuel Mounier
- Shs Editions
- 16 Mars 2023
- 9791041947911
Emmanuel Mounier, né le 1er avril 1905 à Grenoble et mort le 22 mars 1950 à Châtenay-Malabry, est un philosophe catholique français, fondateur de la revue Esprit et à l'origine du courant personnaliste en France.
Ces « Carnets de route » rassemblent des articles qui ont trait à la politique, largement entendue. Leur choix et leur groupement ont été faits à partir d'un plan qu'Emmanuel Mounier lui-même avait ébauché peu de temps avant sa mort ; si ce plan s'écarte de la chronologie, c'est qu'il s'agissait moins de retracer l'histoire d'un itinéraire politique que de reprendre des textes qui conservent aujourd'hui tout leur sens - qui parfois même acquièrent une plus pleine valeur d'enseignement. Certains de ces textes ont été écrits en collaboration. Il faut entendre par là une collaboration plus politique que littéraire. Mounier, en effet, se chargeait ordinairement de la dernière rédaction, mais celle-ci était la synthèse réelle des premiers projets, ainsi que des suggestions et des objections qui lui avaient été présentées.
Extrait : Ce second tome des « Carnets de route » rassemble des articles qui ont trait à la politique, largement entendue. Leur choix et leur groupement ont été faits à partir d'un plan qu'Emmanuel Mounier lui-même avait ébauché peu de temps avant sa mort ; si ce plan s'écarte de la chronologie, c'est qu'il s'agissait moins de retracer l'histoire d'un itinéraire politique (on se reportera sur ce point au volume Emmanuel Mounier, de la collection Esprit) que de reprendre des textes qui conservent aujourd'hui tout leur sens - qui parfois même acquièrent une plus pleine valeur d'enseignement. Certains de ces textes ont été écrits en collaboration. Il faut entendre par là une collaboration plus politique que littéraire. Mounier, en effet, se chargeait ordinairement de la dernière rédaction, mais celle-ci était la synthèse réelle des premiers projets, ainsi que des suggestions et des objections qui lui avaient été présentées.