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Emma Becker
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«Qu'on me laisse parler de la façon dont la fréquentation des hommes m'a longtemps changée en servante, en muse et en geisha, de la façon dont ma volonté de les comprendre m'ampute de ma capacité à vivre lorsqu'ils sont là et qu'ils me regardent, j'emmagasine alors les impressions de vie pour les écrire et sentir quelque chose.» Emma vit à Berlin et vient d'avoir un enfant. À mesure que son quotidien se dessine, une douloureuse sensation d'étouffement la bouleverse. Peut-on rester femme en devenant mère ? Qu'advient-il du couple lorsque l'on devient parent ? Peut-on rester soi dans le désir des hommes ? Avec humour et mordant, Emma Becker confirme son talent littéraire.
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«J'ai toujours cru que j'écrivais sur les hommes. Je ne peux relire mes livres sans m'apercevoir que je n'ai jamais écrit que sur les femmes. Sur le fait d'en être une, et sur les milliers de formes que cela prend. [...] Écrire sur les putes, qui sont une telle caricature de femmes, la nudité schématique de cet état, être une femme et rien que ça, être payée pour ça, c'est comme examiner mon sexe sous un microscope. Et j'en éprouve la même fascination qu'un laborantin regardant des cellules essentielles à toute forme de vie se multiplier entre deux lamelles de verre.»
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" Odile et moi, petites filles, courons dans le maquis qui entoure sa maison, elle habite à l'époque dans cette même grande villa à Cavalaire. Nous disparaissons des heures à la recherche d'un semblant de grotte planquée derrière un buisson de lentisque, une lampe torche à la main, et c'est là, pour la première fois, que nous inventons ce jeu qui nous tiendra en haleine jusqu'à la fin de notre adolescence - le petit copain et la petite copine. Au début, ces explorations n'interviennent que dans notre caverne ; l'obscurité et la fraîcheur nous préservent de ce que nous sommes en train de faire plus que du regard possible des autres. C'est une bulle dans laquelle nous nous fondons des heures entières, avant de ressortir comme si rien ne s'était passé, comme si nous venions de faire une partie de ballon, et nous n'en reparlons jamais, jusqu'à la fois d'après. " La romancière Emma Becker, (La Maison, 2019, Flammarion, prix des étudiants France Culture-Télérama et L'Inconduite, 2022, Albin Michel), nous livre avec Odile l'été un récit initiatique aussi immoral qu'électrisant sur le thème du rapport de force et de la domination.
Dirigée par Vanessa Springora, la collection " Fauteuse de trouble " articule intimité et émancipation, érotisme et féminisme, corps et révolte, sexuel et textuel. -
De nos jours, à Pampelonne, Paris et Berlin. Alice a vingt et un ans, le bel âge, dit-on... Mais, très tôt prise dans la tourmente du divorce parental, désormais en charge de ses deux petites soeurs, comment pourrait-elle encore croire à ce cliché ? Vaillamment, Alice fait front : elle reste vivre avec ses soeurs dans l'immense appartement parisien occupé durant des années par la famille. Appartement refuge et prison, appartement liberté aussi, car désormais la vie lui tend les bras. Alice fait la rencontre d'Emmanuel, de vingt ans plus âgé qu'elle, et leur peau, leurs mains inventent aussitôt un langage trouble et sensuel. Ce qui ne devait être qu'une relation de pur plaisir évolue, en dépit de règles du jeu que l'on croyait immuables.
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Ellie, vingt ans, mène une existence légère et insouciante jusqu'au jour où elle rencontre Monsieur, un chirurgien marié approchant la cinquantaine. D'abord épistolaire, leur liaison prend son envol dans une chambre d'hôtel du quinzième arrondissement. Au gré de rencontresclandestines et d'appels téléphoniques fugaces, Ellie vit plusieurs mois d'attente fiévreuse. Un engrenage passionnel dont elle tentera sans succès de se déprendre.Un roman confession. Une description cruelle de la traversée du fantasme. Le désenchantement d'une Lolita contemporaine.