En proposant la qualification de " Classiques francophones " pour ces 105 écrivains, ce dictionnaire les engage dans un processus de consécration littéraire plus institutionnelle. Les auteurs ont souhaité que cet ouvrage soit synonyme d'outil maniable, de découverte et de retrouvailles, en somme la démonstration d'une évidence d'aujourd'hui... l'usage littéraire de la langue française n'est plus le privilège des seuls Français !
Le plus " ancien " est Oswald Durand, Haïtien, né en 1840 ; la plus jeune, Angèle Rawiri, Gabonaise, née en 1954 ; 15 écrivaines sur ces 105 auteurs, 19 pays représentés. Ainsi, lire ce dictionnaire c'est découvrir ou retrouver : Jean Amrouche, Seydou Badian, Aimé Césaire, Marie Chauvet, Andrée Chedid, Albert Cossery, Frantz Fanon, Cheikh Hamidou Kane, Amin Maalouf, René Maran, Albert Memmi, Yambo Ouologuem, Jacques Roumain, Léopold Sédar Senghor, Salah Stétié... et tant d'autres.
Beaucoup a été écrit sur Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain : à sa gloire et à sa charge. En essayant de pister le pourquoi de la magie qu'a exercée et qu'exerce ce roman de lutte et d'espoir, il souhaite donner quelques clefs pour décupler le plaisir que donne le texte, une oeuvre littéraire ayant les moyens de faire advenir dans notre imaginaire des figures et des voix inaudibles jusque-là.
Cet ouvrage analyse les mécanismes d'aliénation qui cimentent la relation de noir/blanc nés du colonialisme mais aussi les moyens de s'en détacher. Frantz Fanon aborde aussi des thèmes tout à fait actuels comme la reconnaissance de l'esclavage, la culpabilisation de l'homme blanc ainsi que la concurrence victimaire.
Frantz Fanon est l`un des fondateurs du courant de pensée t iers-mondiste. Toute sa vie durant, il cherche à analyser les conséquences psychologiques de la colonisation à la fois sur le colon et sur le colonisé. Dans ses livres les plus connus, il analyse le processus de décolonisation sous les angles sociologique, philosophique et psychiatrique.
Les auteurs interrogent ici, dans des études comparatistes, le rayonnement des Mille et Une Nuits. Sont abordés ici son influence sur les autres textes, les connexions plus ou moins conscientes établies avec d'autres auteurs, la réception qui a pu en être faite dans différentes cultures.
De Jules Verne en passant par la Russie, du Dictionnaire des mythes féminins au Manuscrit trouvé à Saragosse, ce volume est une invitation à la déambulation, sur les traces laissées par ce texte fondateur de la littérature orientaliste.
Cet essai interroge les écritures d'écrivains et d'écrivaines d'Algérie ou simplement habitées par l'Algérie, sous l'angle du genre, en cherchant à déceler du féminin ou du masculin à l'oeuvre et à faire apparaître concrètement dans les textes la combinaison inévitable du sexe et du genre. Ce sont huit figures très représentatives des écritures de ce pays, toutes identités et tous sexes confondus qui nous accompagnent au cours de ce vagabondage littéraire : Isabelle Eberhardt, Albert Camus, Kateb Yacine, Leïla Sebbar, Rachid Mimouni, Rabah Belamri, Malika Mokkedem et Maïssa Bey.
L'Isolé Soleil, Soufrières, L'Ile et une nuit, trois romans de Daniel Maximin, écrivain guadeloupéen.
Ils disent la Caraïbe d'aujourd'hui avec ses enracinements et ses rêves d'avenir.
Analysant la trilogie, Christiane Chaulet-Achour en explore les lignes de sens, des voix qu'on entend aux récits qui se construisent dans un incessant dialogue des signes entremêlés du passé et du présent. Au coeur de ce chant, un maître de jeu et de rythme, narrateur de ces " cahiers-mémoire " qui prend souvent visages de femmes.
La manière dont le conte, l'histoire, le mythe, la féminité et la géographie nourrissent la création, donne lieu, en une formule inhabituelle, à un échange entre l'écrivain et la critique littéraire ; leurs voix-écritures se font écho tout au long de l'ouvrage.
On peut les lire en les séparant l'une de l'autre ou en les enchaînant. L'essentiel est de trouver son entrée dans la trilogie pour décupler le plaisir de la première lecture.
Polyphonie, ouverture et modernité sont les caractéristiques d'une oeuvre refusant les clôtures et conviant son interlocuteur à une fête des mots et du sens. La lecture proposée, faite de connivence et de complicité, tente d'en suivre ravines et sentiers.
1944 est la date de la première édition de ce roman posthume du jeune écrivain haïtien qui vient de mourir brutalement un peu auparavant. Célébré en Haïti, le roman ne commence sa diffusion internationale remarquable qu'en 1946 après sa réédition en France. Plongeant le lecteur au coeur de la paysannerie haïtienne, il en décrit la vie, les désillusions et les espoirs. Comme l'écrit Dany Laferrière en 2014 : « Tout écrivain qui voudrait situer son roman dans la paysannerie haïtienne ne trouvera qu'un champ brûlé par le classique de Roumain : Gouverneurs de la rosée. »
Ce livre présente une synthèse des littératures francophones des pays du Sud, qui ont émergé durant la colonisation et dont la production s'est poursuivie depuis les indépendances. Ces littératures demeurent trop peu visibles en France malgré la renommée d'un Léopold Sédar Senghor ou d'un Aimé Césaire, et sont l'occasion de découvrir des univers culturels fascinants, tant dans leur dimension esthétique que dans leur portée anthropologique. Mais il faut, avant tout, distinguer la Francophonie en soi et les francophonies littéraires au pluriel, dans les anciens espaces coloniaux et dans leurs réalités géographiques et sociales d'aujourd'hui.
Un nouvel ouvrage sur la question des genres, à partir de la littérature, de la peinture et de la langue ? Pourquoi ? Les manifestations des genres et la séparation ou la porosité entre le masculin et le féminin doivent être approchées autour de zones tranchées, indécidables ou de contact.Que signifie le « neutre » en langue ? Qu'est-ce qui incite une personne de sexe déterminé à utiliser les signes et caractéristiques de l'autre sexe, dans le champ socio-culturel, littéraire, artistique ? Quels sont les signes qui désignent le sexe, comment en joue-t-on et quels sont les effets produits ?
Cet ouvrage invite à suivre des femmes et des hommes du XXe siècle qui ont apposé leur sceau sur les " échanges " nés de leurs " voyages ".
Le XXe siècle a été privilégié car il correspondait au siècle des grandes turbulences nées de la décolonisation et parce qu'il a obligé ces personnalités à des investissements scientifiques ou créateurs forts, doublés nécessairement d'engagements citoyens redimensionnés par un nouveau regard sur l'Autre, ses cultures et ses langues. Ce sont, dans l'ordre de leur apparition dans l'ouvrage : Isabelle Eberhardt, Théodore Monod, JMG Le Clézio, Mouloud Mammeri, Jamel Eddine Bencheikh et Jean Sénac, Frantz Fanon, Pierre Bourdieu et Leïla Sebbar.
Ce sont aussi des expériences théâtrales en Méditerranée et les parcours de Jean-Michel Atlan, Etiemble, Jacques Berque, Roland Barthes, Gisèle Halimi, Andrée Chedid et Vénus Khoury-Ghata. Ces femmes et ces hommes ont accepté de se reconstruire au-delà de l'attendu de leurs origines et de leurs déterminations pour faire advenir un monde respirable et autrement habité.