Le commandant Victor Maniabosco a été mis à pied. Alors que l'IGPN enquête sur sa pomme, il croit trouver le salut en réactivant une affaire vieille de vingt ans : un attentat contre une aciérie. Il n'a qu'un mistigri dans sa manche mais cette fois, il pense que c'est la bonne et se lance sur la piste d'un tueur bestial. Si le monde s'organisait sur le modèle du monogramme : un crime, un tueur, un flic, un indice, on continuerait d'être cartésien pénard, mais l'un des chemins qui mènent à cette kermesse sanglante part de Ouidah, la ville du Bénin où le vaudou serait né. Il s'avère alors que derrière le vaudou il y a le veau d'or, derrière le tueur : un marionnettiste, derrière le marionnettiste : un autre continent, derrière le sacrifice rituel : le détournement de fonds du siècle, perpétré jadis dans les coulisses d'une révolution.
Après avoir été rédacteur en chef de la revue spécialisée Blues Again, Christian Casoni souhaite donner un véhicule plus généraliste au blues et propose ses services à Rock&Folk. Intéressé par son idée de reconnecter les fans de rock à cette musique, Philippe Manoeuvre lui donne les clefs de la rubrique Beano Blues. À partir de là, Casoni a le champ libre pour parler de la musique du diable. Il décide de le faire sur un ton qu'il veut légèrement sacrilège, et met au ban le traitement savant d'une musique qui n'est pas l'aïeul du rock mais le rock'n'roll lui-même ! Car au fil de cette anthologie d'articles, le journaliste tend à montrer que s'adresser aux fans des Stooges et des White Stripes, c'est inévitablement parler à ceux de Howlin' Wolf, Elmore James ou Hound Dog Taylor.
Où il est question de cordon ombilical, et d'une naissance qui en entraîne une autre.
« J'ai soulevé le drap du bout des doigts, pour être bien sûr que je n'avais pas rêvé... et j'ai vu son visage dans la pénombre. Ding, il a ouvert un oeil, il avait presque l'air en colère. »
Maniabosco a toujours eu le chic pour se foutre dans la merde en la remuant, mais peut-on vraiment reprocher à ce vieux flic peinard d'attirer constamment les problèmes ? C'est certain, quand une ancienne indic pas nette lui a demandé de la rencarder sur des trafiquants d'antiquités, il aurait mieux fait de la boucler... Il était pourtant loin d'imaginer qu'il allait se fourrer au milieu d'une guerre de clans remontant au règne de Clovis et que cette tempête mérovingienne allait brasser les cadavres comme ses potes flics fument des Gitanes : sans compter. Il devra remonter la piste qu'il a ouverte et frayer avec un gang de cambrioleurs, des Sopranos de banlieue, des héritiers royaux pas franchement jouasses, une meurtrière ex-écrivaine et ses deux emmerdeuses de filles. Pauvre Maniabosco.