Laure, prof, est mariée, mère de deux filles et propriétaire d'un pavillon. À 40 ans, elle a parfois l'impression d'être la somme non pas de ses désirs, mais de l'effort et du compromis. Clément, célibataire, 50 ans, s'ennuie dans un bureau vitré, lassé de la vue qu'il offre autant que de YouPorn. Laure envie, quand elle devrait s'en inquiéter, la rage militante de sa fille aînée. Clément n'envie personne, sinon son chien. De la vie, elle attend la surprise. Il attend qu'elle finisse. Saisis par la passion et ses menaces, ils tentent de se débarrasser l'un de l'autre en assouvissant le désir... convaincus qu'il se dompte.Dans une langue nerveuse et acérée, Maria Pourchet nous offre un roman vif, puissant et drôle sur l'amour, cette affaire effroyablement plus sérieuse et plus dangereuse qu'on ne le croit.Renversant. Une stupéfiante vivacité. Le Monde des livres.Derrière sa belle allure cynique, ce texte est plein de sanglots. Maria Pourchet rappelle avec un talent brûlant que l'amour est une affaire de vie et de mort. Le Journal du dimanche.
Aux marches de l'Empire « à cent têtes et cent corps », sommeille une province minérale et nue où le froid, le givre, les bourrasques semblent ankyloser les habitants d'une bourgade qui ne signalait jusque-là ni notoriété historique, ni intérêt géographique, si ce n'est d'être placée à la frontière « d'un pays dont la bannière se frappait d'un croissant d'or », et dont la vitalité contraste avec l'épuisement ranci du village aux passions tristes.Un jour, le curé est découvert mort. La tête fracassée par une pierre. De quelle nature est le crime ? Qui pouvait en vouloir à ce curé d'une terre où les chrétiens et les musulmans vivaient depuis toujours en bonne entente ? Que faire, qui accuser, et qui entraver dans son action si, à partir de ce meurtre, s'ordonne toute une géométrie implacable d'actes criminels et de cruautés entre voisins ? Il y a un heureux : le Policier, Nourio, car « c'était fabuleux pour lui d'avoir une pareille affaire, dans ce lieu abandonné de toute fantaisie, de tout grain de sable, roulé dans l'ordinaire des jours ». Le voilà lancé dans d'inutiles recherches. À quoi sert de s'opposer au cours impétueux des choses ?Dans ce vieux monde de l'Empire qui s'affaisse, « dans un sommeil épais, s'enroulait dans sa léthargie comme un escargot fainéant bâille dans sa coquille », il y a tous les personnages, en chairs et en vices, qui conviennent au déroulement de la tragédie : chacun joue à merveille sa partition. Nourio, le Policier au teint olivâtre et aux pulsions incontrôlables. Baraj, l'Adjoint dont l'apparence de bête placide et musculeuse dissimule l'âme d'un enfant poète. Lémia, la fillette aux formes adolescentes dont les ombres et les pleins agacent les nerfs du Policier. Tant d'autres, et même les fantômes des temps passés, qui n'ont en commun, dans leur médiocrité âpre et satisfaite, dans le secret de leurs âmes, que d'agir en comparses du grand Effondrement de l'Empire. De suspens en rebondissements, l'intrigue haletante se double d'une grande réflexion sur nos errements contemporains, la volonté de quelques-uns de réécrire l'Histoire, la négation de certains crimes de masse et autres arrangements avec la réalité.
Claudel explore une fois encore dans cette histoire les turpitudes de la nature humaine avec une maîtrise qui frôle le génie. Un grand roman à l'écriture exceptionnelle !
Marie
Mai 2016. Dans une aile ultrasécurisée du Palais de justice, la juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d'un jeune homme suspecté d'avoir rejoint l'État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s'en ajoute un autre, plus intime : mariée depuis plus de vingt ans à un écrivain à succès sur le déclin, Alma entretient une liaison avec l'avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays...Avec ce nouveau roman, Karine Tuil nous entraîne dans le quotidien de juges d'instruction antiterroristes, au coeur de l'âme humaine, dont les replis les plus sombres n'empêchent ni l'espoir ni la beauté.
On l'appelait le «mage du Kremlin». L'énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d'émissions de télé-réalité avant de devenir l'éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient, sans que nul puisse démêler le faux du vrai. Jusqu'à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre...Ce récit nous plonge au coeur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme un pays entier en un théâtre politique, où il n'est d'autre réalité que l'accomplissement des souhaits du Tsar. Mais Vadim n'est pas un ambitieux comme les autres : entraîné dans les arcanes de plus en plus sombres du système qu'il a contribué à construire, ce poète égaré parmi les loups fera tout pour s'en sortir.De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, Le mage du Kremlin est le grand roman de la Russie contemporaine. Dévoilant les dessous de l'ère Poutine, il offre une sublime méditation sur le pouvoir.
La biographie de Poutine.
Ca aurait pu faire un bon roman d'espionnage... malheureusement c'est la réalité !
Manon
Alors qu'ils se croient à Paris en train de savourer de délicieuses crêpes au chocolat, Harold, Suzie et Ilona comprennent qu'ils sont en réalité prisonniers d'un cauchemar contrôlé par l'Arrache-Coeur, un monstre terrifiant.
Ils doivent absolument - et vite ! - trouver la porte qui leur permettra de retourner dans leur monde.
Heureusement, Frank Goolz a gardé le contact et leur servira de guide.
S'ils échappent au terrible monstre, parviendront-ils à rentrer dans le monde réel sans ramener la créature avec eux ?
Pour les animaux du bois, traverser la route est très dangereux ! Mais Oriane la faisane a une idée géniale : elle s'affuble d'un gilet et d'un petit panneau pour arrêter les voitures. Dans le village, tous se passionnent pour cet oiseau courageux. Tous, sauf le maire, un peu jaloux. Mais un jour, sa chatte Milady chérie s'égare dans le bois...
Ebenezer mène depuis 511 ans une vie de rêve grâce à un monstre hideux, capricieux mais magique qu'il nourrit dans son grenier.
Un jour, la bête réclame un repas... original : un enfant. Ebenezer est très contrarié.
Pour soulager sa conscience, il part à la recherche de l'enfant le plus détestable possible. Et il trouve Bethany.
Mais le plan d'Ebenezer comporte deux failles. Bethany n'a pas l'intention de se laisser faire et ils ont, tous les deux, le coeur plus tendre qu'ils ne l'auraient cru.
Dans les bois la nuit, tout est noir. Arsène Lapin s'est perdu... Au loin, il perçoit une lueur : c'est une flaque de lumière ! Grâce à elle, le jeune lapin se fabrique une belle boule-lanterne et peut reprendre le chemin de son terrier. Mais en route, que de bruits et de rencontres... D'abord une taupe, puis une buse, puis un renard... S'ils sont d'abord menaçants dans la nuit noire, ils ont en fait besoin d'aide. Arsène partagera sa boule de lumière avec eux.Tant est si bien qu'à la fin, il ne lui restera qu'une petite bille lumineuse, insuffisante pour sortir de la forêt. Mais les paroles d'un vieux lièvre, la dernière rencontre d'Arsène, le réconforteront. Et si le noir de la nuit permettait de mieux percevoir ses parfums ? de rendre tout un peu plus rare et merveilleux ?
UN ENOOOOOORME coup de coeur pour ce lapin perdu en fôret! Une histoire sur la bienveillance et le partage, qui fait de la peur du noir une simple nuit peuplée de belles rencontres... ON ADORE LES ILLUSTRATIONS !
Noémie
Ce matin, Loup gris a rendez-vous avec Maître Crock. C'est le plus célèbre des chasseurs, on raconte même qu'il a combattu un ours ! Il enseigne à Loup gris les trois clefs de la réussite : le flair pour sentir, les oreilles pour entendre et les yeux pour voir. Il ira même jusqu'à lui souffler un conseil très précieux, son arme secrète... Avant même d'avoir compris, Loup gris va appliquer chacun des conseils à la lettre, mais en oubliant tous les autres !
Une nouvelle aventure d'un anti-héros aussi désespérant qu'attachant, toujours aussi drôle !
TROP GENIAL de retrouver Loup Gris dans une nouvelle aventure hilarante ! En jeune padawan de la chasse, il cherche à ripailler et c'est pas gagné ... l'un des meilleurs de la série !
Noémie
Maman Manchot c'est la plus forte : elle saute, elle nage, elle escalade et affronte les dangers. Et tout ça pour quoi ? Rapporter le dîner de son bébé pardi !
Bravo, Maman Manchot ! Une nouvelle aventure de Chris Haughton à l'humour irrésistible. Chris Haughton c'est plus de 400 000 ex vendus à ce jour.
«Tu es fermée comme une outre, me dit maman. Toute floue, Lili. Et puis fuyante. Il se passe quelque chose, dis-moi. On t'a fait un sal coup ? Je peux t'aider ? Je te dépose au collège ?» Outre noire. Peinture. Soulages. Cours d'art plastique avec Mme Peynat en salle 2B. Concentre-toi, Lili. Trouve la solution. Il y a toujours une voie de réchappe. Les mamans savent, à peu près. D'instinct, elles devinent. À peu près. La mienne sait que dans sa fille quelque chose ne marche plus.PRIX VENDREDI 2022Premier prix national de littérature adolescente, le prix Vendredi a été créé en 2016 pour valoriser le dynamisme et la qualité de création de la littérature adolescente contemporaine. Nommé prix Vendredi, en référence à Michel Tournier, il récompense un ouvrage francophone destiné aux plus de 13 ans.PRIX LU ET PARTAGÉ 2023
Son père est parti en Amérique. Alice aime la vie avec sa mère, les bonbons, et l'escalade. Et puis un jour, elle aime Mondjo. Ce prof d'escalade tellement avenant qui la comprend, lui tient compagnie, qui l'amuse, l'emmène en week-end et lui fait des promesses. C'est son premier amour. Un jour de vacances, de bain de mer, ils vont plus loin. Loin de la maman, surtout, qui ne voit pas. Qui ne devine pas ce que cache cette affection entre sa fille de 8 ans et cet homme de 40 ans qui a sa confiance.
Prix Vendredi 2022
Morgan's Moore, au nord de l'Angleterre. Ses villageois, ses notables, son unique auberge et ses crimes épouvantables... Un crime non élucidé reste à ce point mystérieux que Scotland Yard a dépêché sur place le superintendant Tanyblwch et son jeune adjoint, Pitchum Daybright, tout juste diplômé de la Royal School of Studies in Criminology. Ce dernier voit d'un mauvais oeil les interventions de Flannery, la fille des aubergistes, qui est convaincue de pouvoir les aider dans leur enquête. Non seulement, Miss-Je-sais-Tout-sur-Tout a la langue bien pendue, mais elle a le chic pour lui faire monter le rouge aux joues. Il faut dire que la demoiselle est une peste fort charmante...
Grosses chaussettes et tasse de thé, plongez dans cette intrigue prenante et hivernale où meurtres inexpliqués et secrets de famille enfouis perturbent le quotidien d'un petit village anglais...
Epoque victorienne, personnages attachants, écriture riche ...Un récit plein de suspense et rebondissements dans un crachin so british !
A partir de 13 ans (avec un super niveau de lecture) mais aussi pour adultes !
M. Lepron, un beau lièvre au pelage brun et soyeux, a une passion : les légumes qui poussent dans le potager du fermier voisin. Avec ces fabuleux légumes, M. Lepron fait la meilleure soupe du monde. Une fois par an, le premier jour de l'automne, chacun apporte un ingrédient choisi avec soin que le lièvre fait ensuite cuire doucement dans une marmite spéciale. Pendant la cuisson, il s'endort et il rêve. À son réveil, c'est prêt et chacun se régale d'un bon bol de soupe.
Mais peu à peu, la notoriété de la soupe de M. Lepron dépasse son terrier. Bientôt le monde entier l'adore ! Submergé par le succès, M. Lepron ouvre une grande usine pour pouvoir servir tout le monde et dirige depuis son bureau la distribution de la Soupe Lepron partout dans le monde. Mais il ne rêve plus...
Un album à la forme classique qui traite d'un sujet résolument d'actualité : le capitalisme et la mondialisation parfois contraire au bonheur des individus, qui passe par la simplicité.
Coup de coeur pour cet album très original aux illustrations d'antan. Un mix entre Ratatouille et Warhol !
A déguster à partir de 5 ans...
Noémie
Même une limace a besoin qu'on l'embrasse ! Et Ignace ne fait pas exception à la règle... Oui mais voilà : glissant, visqueux, crado, DÉGUEU : pouah, personne n'en veut !
À moins que... Jacotte l'escargote, voudrait-elle qu'on la bécote ?
L'histoire tordante d'une limace en quête de l'âme soeur.
Un album pour les enfants dès 3 ans.
Ignace la limace se tracasse, il n'est pas le plus classe et est en quête d'un amour BADASS !
Un album très Peps, drôle, plein de rimes et d'espoir pour tous ceux qui cherchent le BIG LOVE !
Noémie
Palmarès des libraires - Livres hebdo 2022 C'est l'un des meilleurs romans de Franck Bouysse. Le JDDHarry, romancier à la recherche d'un nouveau souffle, achète sur un coup de tête une ferme a l'écart d'un village perdu. C'est l'hiver. La neige et le silence recouvrent tout. Les conditions semblent idéales pour se remettre au travail. Mais Harry se sent vite épié, en proie à un malaise grandissant devant les événements étranges qui se produisent.Serait-ce lie a son énigmatique voisin, Caleb, guérisseur et sourcier ? Quel secret cachent les habitants du village ? Quelle blessure porte la discrète Sofia qui tient l'épicerie ? Quel terrible poids fait peser la mère de Caleb sur son fils ? Entre sourcier et sorcier, il n'y a qu'une infime différence. Au fil d'un récit ou se mêlent passé et présent, réalité apparente et paysages intérieurs, Franck Bouysse trame une stupéfiante histoire des fantômes qui nourrissent l'écriture et la création.
Magnifique roman qui confirme le talent de l'auteur de Né d'aucune femme.
A la lisière entre le roman rural et le conte fantastique servi par une écriture d'une justesse absolue.
Romain
Une musique libre et joyeuse s'élève des pages de ce premier roman : celle d'un choeur de femmes saluant la venue au monde de la petite Ève, enfant née d'un désir d'amour inouï.
Stéphanie est cheffe de cuisine, elle voulait être mère, mais pas d'une vie de couple. Elle est allée en Espagne bénéficier d'une procréation médicalement assistée, alors impossible en France. Greg, l'ami de toujours, a accepté de devenir le « père intime » d'Ève. Dans à peine deux semaines, aura lieu la fête en blanc organisée pour célébrer la naissance de leur famille atypique, au grand dam de la matriarche aigrie et vénéneuse qui trône au-dessus de ces femmes.
À l'approche des réjouissances, chacune d'elles est conduite interroger son existence et la place que son corps y tient. Toutes, soeurs, nièces, amies de Stéphanie, témoignent de leur quotidien, à commencer par Ève elle-même, à qui l'autrice prête des pensées d'une facétieuse ironie face à l'attendrissement général dont elle est l'objet. Comme dans la vie, combats féministes, tourments intimes et préparatifs de la fête s'entremêlent.
Camille Froidevaux-Metterie dépeint avec une grande finesse cette constellation féminine, tout en construisant un roman dont les rebondissements bouleversent : rien ne se passera comme l'imaginent encore Stéphanie et Jamila, la nounou d'Ève, s'activant la veille du festin tant attendu.
Tour à tour mordante et tendre, l'écriture, dans sa fluidité et ses nuances, révèle un véritable tempérament d'écrivaine.
Une musique libre et joyeuse s'élève des pages de ce premier roman : celle d'un choeur de femmes saluant la venue au monde de la petite Ève, enfant née d'un désir d'amour inouï.
Stéphanie est cheffe de cuisine, elle voulait être mère, mais pas d'une vie de couple. Elle est allée en Espagne bénéficier d'une procréation médicalement assistée, alors impossible en France. Greg, l'ami de toujours, a accepté de devenir le « père intime » d'Ève. Dans à peine deux semaines, aura lieu la fête en blanc organisée pour célébrer la naissance de leur famille atypique, au grand dam de la matriarche aigrie et vénéneuse qui trône au-dessus de ces femmes.
À l'approche des réjouissances, chacune d'elles est conduite interroger son existence et la place que son corps y tient. Toutes, soeurs, nièces, amies de Stéphanie, témoignent de leur quotidien, à commencer par Ève elle-même, à qui l'autrice prête des pensées d'une facétieuse ironie face à l'attendrissement général dont elle est l'objet. Comme dans la vie, combats féministes, tourments intimes et préparatifs de la fête s'entremêlent.
Camille Froidevaux-Metterie dépeint avec une grande finesse cette constellation féminine, tout en construisant un roman dont les rebondissements bouleversent : rien ne se passera comme l'imaginent encore Stéphanie et Jamila, la nounou d'Ève, s'activant la veille du festin tant attendu.
Tour à tour mordante et tendre, l'écriture, dans sa fluidité et ses nuances, révèle un véritable tempérament d'écrivaine.
"Je crois que je n'aime plus mon mari." Ainsi s'ouvre le journal dans lequel Jeanne raconte les désillusions de sa vie avec Philippe. Au fil des pages, elle observe ses congénères masculins, époux en tête; note les conversations qu'elle tient avec collègues et amies au sujet de l'amour; et livre une réflexion sans dogmatisme ni discours idéologique sur la condition des femmes et leurs relations aux hommes, "dans un mélange d'acuité impitoyable et d'espoir obstiné" (Mona Chollet).
Un enfant arrive en hiver dans une région de haute montagne. Parisien il découvre la neige pour la première fois. Un décor impensé, impensable se dresse devant lui, cerné de pics et de glaciers qui par instant se dessinent dans l'épaisseur du brouillard. Dans cette vallée isolée en haute montagne, à courte distance du Mont-Blanc, la nature règne en maître au rythme des saisons, ces cycles immuables au cours desquels des hommes et des femmes, des gosses, aux vies modestes mais d'une humanité décuplée par le sens et la nécessité de leurs tâches, vont partager leur monde avec ce citadin, ébahi.
Temps de guerre, temps de tourments, temps de fuite, irruption de la montagne comme recours ; ces pages magnifiques sont une échappée salvatrice.
Valentine Goby donne probablement ici le meilleur de ses romans, la portée de son livre est fascinante. Toute l'altitude d'un écrivain.
Ce volume est organisé en miroir : à la place du traditionnel « Vie et oeuvre » ou de la Préface, il s'ouvre sur des séquences de photos organisées chronologiquement.
Le commentaire de ces photos est composé d'extraits du Journal secret inédit d'Annie Ernaux (elle en a interdit la publication de son vivant). Les photos sont toutes des photos personnelles des proches, des lieux. Photos sans ambition esthétique, mais qui rendent parfaitement compte du projet immense de ce Quarto : Écrire la vie. Cette première écriture, celle de l'instant devenu souvenir, n'a rien de spontané.
L'état des photos en témoigne. Elles ont souffert, la surface a perdu son aspect lisse, elles ont reçu quelques coups malgré tout le soin dont on sent qu'elles ont été entourées. Elles sont précieuses malgré leur modestie, et l'émotion nous étreint, sans que l'on sache pourquoi, à les regarder ainsi rassemblées. Sans doute parce que l'on pressent ce qu'elles cachent derrière ce qu'elles disent. Elles sont la mémoire vive des drames qui constituent la trame de l'écriture des textes, mais sans l'action.
Elles en sont plutôt le décor, les acteurs figurent paisiblement, le café épicerie est là en arrière-fond, la Normandie, Yvetot, les promenades du dimanche, le quai de la gare, un décor et des gens si banals !
Les onze ouvrages sélectionnés pour ce volume, précédemment parus dans la « collection blanche », répondent à ce premier corpus dans un autre registre : le drame assumé, sinon exorcisé. « Écrire la vie » prend alors un autre sens : sans l'écriture qui livre le chemin d'une vie libre, il n'y aurait que souffrance, remords, accablement et refoulement.
La passion de l'écriture se confond avec la passion de la vie, après l'avoir engendrée. Vivre et écrire ne font plus qu'un. Rien n'est banal, rien n'est dérisoire. À ces onze titres s'ajoutent dix textes brefs : tous sont de courts récits, des observations, des réflexions sur l'écriture ou la lecture (à l'exception d'une fiction, « Hôtel Casanova »).
Joann Sfar cherche depuis trente ans à inviter son lecteur dans le monde juif. Tous ses récits sont des appels désespérés à la fraternité. "La Synagogue" marque sans doute le début de son épopée la plus intime. Cette fois, il va moins loin que l'Algérie du chat ou que l'Ukraine de "Klezmer". Il a fallu qu'il se trouve sur un lit d'hôpital en 2021 pour que le dessinateur ose enfin raconter ses vraies aventures d'adolescence. C'est une génération qui se sent coupable d'être née après Hitler et de ne pouvoir le combattre. Des gosses poings serrés qui se disent que les fils de bourgeois déguisés en skinheads qui croisent leur route ne seront pas des ennemis à la hauteur de leur chagrin. C'est l'histoire des Juifs de France qui rêvent d'être comme tout le monde mais qui ne savent pas comment se rendre utiles lorsque des bombes commencent à exploser dans les synagogues. Derrière le plaisir du dessin et des bagarres, un récit salutaire pour rappeler aux jeunes ce que fut le Front National quand il ne faisait pas semblant d'être un parti comme les autres. "La Synagogue" est un récit qui rappelle la permanence des extrémismes politiques et la nécessité de les combattre, même si cette lutte doit être recommencée à chaque génération.
Inspiré d'une histoire vraie...
Seuls les désespérés prennent le risque de s'embarquer sur le Jakarta. À son bord, un équipage issu des bas-fonds d'Amsterdam et assez d'or et de diamants pour exciter les plus folles convoitises. Un baril de poudre sur un enfer flottant. Invitée improbable dans cette traversée vers le cauchemar, Lucretia Hans, devient la seule à pouvoir empêcher Jéronimus Cornélius, apothicaire hérétique et ruiné, d'allumer la mèche... Bon voyage.
Premier tome d'un diptyque consacré à l'une des pages les plus sanglante de l'histoire maritime, ce thriller psychologique revient sur un récit effroyable où se sont mêlés mutinerie, naufrage, massacre et survie. En se focalisant sur ce microcosme sordide, Xavier Dorison signe autant un récit d'aventure magistral qu'une galerie de portraits sur la noirceur de l'âme humaine, magnifiquement illustré par un Thimothée Montaigne au sommet de son art.
« Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d'une femme à l'asile.
- Et alors, qu'y a-t-il d'extraordinaire à cela ? demandai-je.
- Sous sa robe, c'est là que je les ai cachés.
- De quoi parlez-vous ?
- Les cahiers... Ceux de Rose. »Ainsi sortent de l'ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.